Le narrateur de cette histoire insolite est Arnljotur, un jeune islandais de 22 ans, passionné d'horticulture, et "accessoirement" devenu récemment le père d'une petite fille appelée Flora Sol, un bébé "de hasard" né d'une rencontre brève avec Anna, une jeune fille quasi-inconnue.
Son intérêt pour les plantes vient de l'enfance, de sa proximité avec sa mère qu'il regardait cultiver des roses sous la serre du jardin familial.
Lorsqu'il part très loin de son pays natal pour restaurer la roseraie séculaire d'un vieux monastère du Sud de l'Europe, le jeune scandinave fait donc un grand voyage dans l'espace, dans l'inconnu, mais aussi et surtout à intérieur de lui-même. Il a emporté dans ses bagages un livre sur les plantes anciennes qui appartenait à sa mère, et des boutures d'une variété de rosier vivace, une rose "de chez lui", constituée de huit pétales et qui s'apparente à la "
Rosa Candida", sans en avoir toutefois la couleur: elle n'est pas blanche, mais pourpre.
Au cours de son séjour, Arnljotur s'enrichit de ce qui l'entoure, de la nature, de la présence d'un moine cinéphile qui parle plusieurs langues, des manuscrits de la bibliothèque du monastère, de la richesse insoupçonnée du jardin en friche, et, quelque temps plus tard de l'arrivée inattendue d'Anna et de Flora Sol.
L'auteure met en scène dans cet ouvrage des personnages attachants; il y a ceux qui cherchent un sens à donner à leur vie, et aussi les autres, ceux qui ont la faculté de servir de référence ou de modèle, ou encore dont la droiture évoque la sérénité et ce qui est beau au coeur d'un monde agité. Ce n'est pas un livre naïf, c'est un roman d'apprentissage qui donne des pistes de réflexion, comment transformer une passion en art, un art en métier, comment évoluer vers la maturité et construire une famille. Beaucoup de questions, me semble t'il, sont posées ici avec cette légèreté de style et une certaine étrangeté qui donnent au récit des allures de conte, et dont la scène finale du roman en est, à mon avis, l'illustration: dans la vieille église romane du village, le père et la fille regardent un vitrail......