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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alba est linguiste. Elle enseigne et traduit des romans islandais. Parallèlement, elle se questionne sur les langues en voie d'extinction, dont fait partie sa langue natale.
Par hasard, elle tombe sur une annonce immobilière; elle se décide à acheter une maison à l'écart de tout et d'y planter des arbres pour compenser le bilan carbone négatif des voyages en avion.
Progressivement sa vie va changer, notamment grâce à la rencontre avec Danyel, jeune réfugié...

Ici, de nombreux thèmes sont abordés tels que la linguistique, l'écologie, l'immigration mais aussi les choix de vie.

Et le talent de l'autrice est d'avoir réussi à bien les articuler et non pas en faire une énumération de thèmes "à la mode".

Un très bon roman.
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Après avoir participé à un colloque sur les langues minoritaires , Alba qui est une linguiste islandaise calcule combien représentent en bilan carbone ses trajets en avion .

Le chiffre qu'elle obtient en nombre d'arbres à planter l'interpelle . Un déclic se déclenche et, alors qu'elle est professeur d'université, relectrice -correctrice pour une maison d'éditions et habite à Reykjavík , elle décide d'acquérir un terrain et une maison dans un endroit désolé , aride et très venteux .
Sur les conseils d'un ami de son père passionné par les arbres, elle commence à planter des bouleaux .

Pendant ce temps, l'éditrice pour laquelle elle travaille , attend qu'elle relise un recueil de poèmes d'un jeune auteur .

Ce récit est singulier et il m'a fallu un certain temps pour l'appréhender car , de façon subtile, il y a de nombreuses clés !

Le travail de linguiste d'Alba l'entraine , à l'évocation de certains mots, vers des sphères où elle décroche du moment présent l'entrainant dans des cheminements que seuls les connaisseurs de cette langue islandaise peuvent comprendre ; l'islandais devient une langue de moins en moins apprise et pourrait selon certains spécialistes disparaitre ...

Les rêves de cette jeune femme procèdent un peu selon le même moule, elle vole et peu à peu quitte la terre avec une vision de l'espace étonnante et sans doute perturbante .

Le thème des perturbations climatiques qui frappent l'Islande de façon évidente est une révélation pour Alba , le glissement d'une vie urbaine à une vie dans une nature assez hostile mais qu'elle espère apprivoiser avec les projets de potager et même de verger arrive à un moment de sa vie où elle ressent le besoin de s'isoler et de réagir.

Certaines motivations de cette transformation sont aussi pour elle moins avouables .
Elle s'éloigne du milieu universitaire où elle sait bien qu'on va la juger pour un acte répréhensible dans ce microcosme .

On retrouve également ce thème dans ses rapports avec les habitants du village proche de sa maison. En apparence accueillants , ils sont à l'affut de ragots, voyeurs sans se l'avouer . Dans ce petit pays, tout se sait.

La proximité d'immigrés , "parachutés " dans ce pays va offrir à Alba des ouvertures nouvelles : l'enseignement de l'Islandais en tant que bénévole et un avenir sentimental imprévu mais magnifique .
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Alba, la narratrice est une linguiste pointue qui travaille sur les langues en voie d'extinction. Elle voyage en avion, donne des cours à l'université, mène une vie urbaine. En se promenant à la campagne, à quelques distances de Reykjavik, elle se renseigne sur une maison entourée de terrains, à vendre, et rapidement l'achète. Elle a pour projet de planter des arbres, de cultiver un jardin, de vivre près de la nature. Son père dont elle est proche ne la dissuade pas et lui donne des conseils, au contraire de sa soeur aînée, sceptique.
La narratrice ne s'épanche pas, elle ne livre pas d'états d'âme, elle décrit sa vie, ses rencontres avec des personnages pittoresques de son voisinage dans cette campagne où tout se sait, sa relation avec un jeune immigré doué qu'elle adopte. Elle insère des considérations érudites et amusantes sur les mots et des poèmes délicats. C'est fin, c'est drôle, c'est empathique. Un très bon livre.
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Alba Jakobsdóttir, est linguiste. Vivant en Islande, cette île à deux pas du cercle polaire, sa participation aux colloques sur les langues minoritaires menacées de disparition dont elle est spécialiste se traduit la plupart du temps par deux vols suivis de deux correspondances ferroviaires et souvent d'une dernière portion en autocar.
Elle a un appartement à Reykjavík et donne aussi des cours de linguistique historique à l'université de cette même ville tout en étant par ailleurs relectrice pour deux maisons d'édition d'une quinzaine de romans policiers par an.
De retour de son dernier séminaire, elle se pose la question de savoir combien d'arbres elle devrait planter si elle voulait compenser l'empreinte carbone de tous les trajets en avion qu'elle a effectués l'an dernier et son calcul aboutit à cinq mille six cents !
Une annonce d'un terrain à vendre d'une superficie de vingt-deux hectares avec du potentiel pour la personne adéquate et d'un lieu de séjour attire sa curiosité par les deux fautes d'orthographe qu'elle comporte et sa formulation inhabituelle.
Elle visite. Séduite par ce terrain de roche, de lave et de sable avec une petite maison, près d'un petit village, elle l'achète et sans tarder quitte Reykjavík et part s'y installer. Peu à peu, Alba tente d'apprivoiser son jardin d'Éden, plante des bouleaux et envisage même une serre pour ses légumes et pourquoi pas des arbres fruitiers, au vu du réchauffement climatique en cours.
Au fil de ses relectures, elle n'avait pu s'empêcher d'ailleurs, de remarquer que le thème des arbres était de plus en plus présent dans les manuscrits et trouvait cela plutôt surprenant de la part d'écrivains nés sur une île pour ainsi dire dénuée d'arbres.
Ainsi, elle laisse tomber sa carrière universitaire, conservant seulement son poste de relectrice.
Le village ayant accueilli au début de l'hiver un groupe de réfugiés, elle est bientôt sollicitée pour leur donner des cours d'islandais, cette langue nationale qui est la plus faiblement diffusée. Alba s'est d'ailleurs parfois demandé s'il était vraiment judicieux d'enseigner « une langue minoritaire dotée d'un système complexe de déclinaisons et de conjugaisons, une langue où comprendre quelqu'un et divorcer s'expriment en recourant au même verbe – skilja – une langue qui n'est parlée que dans le troisième pays le plus venteux de la planète »...
Dans Éden, Auður Ava Ólafsdóttir aborde de nombreux sujets, de manière légère. S'ils peuvent sembler au premier abord de faible importance, il n'en est rien et ouvrent en fait la porte à une profonde réflexion.
Déjà Éden m'a permis de faire connaissance avec l'islandais, grâce aux nombreuses digressions linguistiques toujours enrichissantes que Auður Ava Ólafsdóttir glisse dans son roman et ce malgré la complexité de cette langue. Elle a avec les mots une relation fusionnelle, une relation très forte, s'interrogeant sans cesse sur leur sens précis, leur place, leur étymologie. Elle les triture, les décortique, les manipule, les analyse… se penchant sur le rôle de la virgule qui lui permet de respirer, sur la valeur et le sens du silence. Elle va au coeur des mots comme au coeur de l'existence.
J'ai découvert également ce travail de relecture qui n'est pas aussi simple qu'il n'apparaît à première vue. le principal écueil étant de modifier le sens du texte sans le vouloir. Il a permis en tout cas à Alba de s'apercevoir que de nouvelles expressions apparaissaient dans les textes.
Si Éden est une ode toute en sensibilité au pouvoir infini des mots, il est aussi une ouverture à l'imaginaire, au rêve, au possible de ce qui peut être tenté face au réchauffement climatique, à la pollution, au tourisme. Il explore notre faculté à déjouer les paradoxes de l'existence, à nous réinventer.
Je ne peux terminer sans souligner le travail magistral assuré par le traducteur Éric Boury.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Beaucoup de douceur et de pudeur dans ce roman, que j'ai dégusté en quelques heures.

Alba, linguiste passionnée, participe régulièrement à des colloques sur les langues en voie d'extinction qui la font voyager un peu partout.
Sur ce qui pourrait passer pour un coup de tête, elle achète un terrain à quelques heures de route de Reykjavik. Une maison délabrée, une terre aride et ingrate, qu'elle apprivoise petit à petit, de plantation de bouleaux en création d'un petit potager.
Rencontre avec une terre, avec une communauté, avec Danyel, ce jeune réfugié.
Chemin vers soi qui ne cherche ni justification, ni excuses.
Un récit à la 1ère personne où l'intime se devine en creux plutôt qu'il se raconte.

Et cet amour des mots, ces incursions dans la langue islandaise, comme autant de petites perles semées au gré du roman et qui lui donnent pour moi sa saveur toute particulière.
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Alba est linguiste, passionnée par les langues minoritaires. Traductrice et professeure elle démissionne de son poste à l'université suite à la fin d'une aventure avec un jeune étudiant poète.
De retour d'un colloque elle s'interroge sur l'impact carbone de tous ses voyages en avion.
Elle achète la maison d'une écrivaine, sur un terrain aride, en pleine campagne. Il y a longtemps l'Islande était boisée, elle va donc se mettre en tête de planter des arbres, beaucoup d'arbres sur son lopin de terre. Elle emménage dans la petite maison. Les terrains volcaniques sont fertiles, les arbres devraient pousser si les vents forts ne les arrachent pas.
Elle s'intègre à la petite communauté rurale où tout le monde surveille "l'autre".
Curieux mais bien bienveillants ces ruraux !
Il y a une antenne de la croix rouge où l' on trouve de tout et c'est là qu'Alba va déposer tous les livres dont elle veut se débarrasser et contre toute attente les habitants vont se passionner pour la grammaire.
Dans ce petit coin de campagne des migrants ont été placés d'office, en général ils veulent continuer leur route vers d'autres pays d'Europe sauf Danyel qui veut, comme un arbre s'enraciner sur cette terre. Il se lie d'amitié avec Alba et s'applique à apprendre l'islandais malgré la grande difficulté de la langue.
Ce petit roman pose beaucoup de questions, sur la préservation de la planète, celle des langues, sur la solidarité, sur la responsabilité de chacun sur cette terre.
Il n'y a ni grands discours, ni grandes théories. Chacun fait ce qu'il peut et c'est certainement comme ça que les choses devraient être...
Un beau roman. Une belle écriture pleine de poésie.
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D'Auđur Ava Ólafsdóttir j'ai lu Rosa Candida et Miss Islande, deux romans empreints de sensibilité. C'est avec plaisir que j'ai rencontré une nouvelle fois cette auteure dont le style particulier m'intrigue. Elle peut en effet disserter tout en épluchant des légumes et vous l'écrire en toute simplicité.

Alba est une linguiste spécialiste des langues en voie de disparition qui parcourait le monde de congrès en congrès, ce qui lui faisait prendre souvent l'avion. Un calcul lui laisse entrevoir que, pour se faire pardonner son bilan carbone désastreux, il suffirait qu'elle plante environ cinq mille six cents arbres. Sa décision est prise : elle démissionne, acquiert une maison isolée sur un terrain de plusieurs hectares et entreprend ses plantations.

Décrit comme cela, ce roman ne semblerait pas très attractif. En réalité, la présentation du défi de créer une mini-forêt sur la terre volcanique d'Islande vaudrait à elle seule la peine d'entreprendre cette lecture. Mais il y a beaucoup plus dans le récit : relation père-fille, adoption d'un immigré, échanges avec les habitants du village le plus proche et, surtout, réflexions permanentes sur la langue islandaise.

Comment, de fil en aiguille, à partir d'un seul terme, peut-on entamer une méditation sur ce qu'il nous inspire ? Comment les fautes de frappe peuvent-elles être à l'origine de jeux de mots ? Faut-il jeter la pierre à celui qui écrit nom·bril ou, au contraire se réjouir de cette felix culpa ? Évidemment, le plaisir du lecteur d'Éden serait d'autant plus grand qu'il comprendrait l'islandais, mais la grande qualité de la traduction permet de deviner ―et de savourer― les subtilités rapportées par l'auteure, même si l'on ne comprend pas un mot d'islandais et que l'on ignore tout de sa grammaire.

Sur cette île, le vent et la neige font partie du paysage et y occupent une importance si considérable que l'on avance que les Islandais ont plusieurs dizaines de termes différents pour décrire les divers états de la neige ou les variantes de type de vent. La découverte de quelques unes de ces nuances vous fera mieux ressentir la rudesse de cette île et de son climat.

Laissez vous bercer par le charme d'une défense intelligente ―et souvent drôle― de l'effort individuel pour la sauvegarde de l'environnement.
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Audur Ava Olafsdottir nous entraîne une nouvelle fois dans son pays à la beauté si particulière : l'Islande.

Alba est une universitaire, linguiste réputée. Elle participe très régulièrement à des colloques sur des langues en voie d'extinction dans le monde entier. Elle est aussi lectrice-rédactrice pour une maison d'édition.

Célibataire, sans enfant, elle a eu une éphémère liaison avec l'un de ses jeunes étudiants. D'ailleurs, la maison d'édition vient de confier à Alba la relecture du recueil de poèmes que ce dernier a écrit et veut publier. Recueil dans lequel il dévoile leur liaison.

Sensible au réchauffement climatique et à son empreinte carbone, Alba s'interroge. Que peut-elle faire pour la compenser si ce n'est planter des arbres. Après avoir acheté une petite maison sur un terrain de roche, de lave et de sable, elle s'attelle à la plantation de 5.600 bouleaux.

Alba ignore que cette décision va lui faire complètement changer de vie, rencontrer des personnes inattendues, lui apporter la sérénité.

Ce que j'ai aimé dans ce roman : l'Islande qui est un personnage à part entière avec son climat, ses paysages et la personnalité de ses habitants ; l'évocation de la langue islandaise, de sa construction et de la façon dont un jeune réfugié peut l'investir ; la poésie et la douceur qui se dégagent de l'écriture d'Audur Ava Olafsdottir.
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Quel plaisir de retrouver le style unique d'Auður Ava Ólafsdóttir dans ce nouveau roman. J'ai eu la chance de la rencontrer lors d'un festival, son humour et sa joie de vivre étaient communicatifs. le thème de la linguistie et de la nature Islandaise sont toujours présents. Cette fois son héroïne, une jeune femme atypique et sans enfant (comme dans la plupart des récits de l'autrice) est confrontée à l'éco-anxiété. Son cheminement raisonnera sans doute chez de nombreux lecteurs, progressivement celle-ci part en quête de sens et change de vie. J'ai apprécié la subtilité du récit et sa crédibilité. Un nouveau récit qui semble plus que jamais d'actualité.
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Voilà un livre attachant dont on peut dire le plus grand bien sans risquer d'être contredit. Pour en célébrer les qualités, d'excellentes critiques ont été publiées sur Babelio, notamment celle de Mareteint qui reconnait là « un roman subjugué par le pouvoir des mots ».
Eden c'est un peu le jardin de Candide où on refait le monde à la petite échelle de la botanique pratique. Je ne lui ferai qu'un seul reproche qu'on me pardonnera, je l'espère, car j'apprécie énormément la façon d'écrire de madame Olafsdottir. Je suis un peu étourdi par l'afflux de réflexions linguistiques un peu indigestes quand elles se traduisent dans des mots islandais aux sonorités étranges pour un Français, comme dans le passage suivant : « Remontée en voiture, je passe à une rivière qui déborde, ce qui me conduit à Landsbrot, érosion, puis à vana dextir, inondation, et aux adjectifs grugugur [mot qui roucoule comme un gargarisme] et kolmorodur qui décrivent une chose boueuse… Mais c'est là faute vénielle. Les personnages sont décrits avec finesse empreinte souvent de tendresse, qu'il s'agisse du père de la narratrice, de son voisin ou de son fils adoptif. Et puis dans ce pays plongé le plus souvent dans la nuit, tout s'illumine dans la lumière des mots.
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