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3,4

sur 53 notes
Si l'idée de départ (consistant à éliminer les concurrents qui postulent sur les mêmes postes que les héros convoitent) rejoint le roman de Donald Westlake le couperet, le style et le ton sont totalement différents. Bien ancré dans les années 90, Totally killer exploite pleinement les références de la culture pop, n'hésitant pas démanteler certains mythes comme Les Beatles, nous offrant en préliminaires une liste de titres de chansons écoutées par Taylor, l'héroïne, personnage entièrement immergé dans cette culture, et faisant de nombreuses et fréquentes références aux problématiques de l'époque.

- le ton est enlevé, jubilatoire, dynamique, et nous emmène allègrement au fil des pages sur les traces des protagonistes déjantés.

Ce que j'ai moins aimé :

- Bizarrement je ne trouve pas de points négatifs flagrants, et pourtant je ne suis pas totalement enthousiaste. Peut-être simplement parce que ce type de récit ne correspond pas à mon style de lecture, pas à ma culture (j'avais 13 ans en 1991). J'ai trouvé ce récit plaisant mais je n'ai pas décollé…


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New York, 1991. Taylor Schmidt est la nouvelle colocataire de Todd. A 23 ans, c'est plutôt une jeune femme libérée, sexy en diable, qui débarque de son Missouri natal pour conquérir le monde. Todd devient fou de cette force électrique et dynamique, prête à tout par ambition, et rêve de se glisser dans son lit. Sauf que Taylor est morte peu après. Et que c'est Todd qui nous raconte son histoire tragique.

Nous sommes dans les années 90, le chômage touche de plein fouet les nouveaux actifs et la recherche d'emploi se révèle un véritable parcours du combattant. Taylor coure de bureaux de placement en bureaux en vain, son diplome dans une université lambda non côté ne l'aidant pas outre mesure. Todd galère aussi, malgré son statut de salarié, et l'arrivée de Taylor dans son appart va soulager quelque peu ses charges financières. Sauf que ce dernier, subjugué par la belle, lui passe pas mal de frais et de caprices.
Jusqu'au jour où Taylor se rend dans la curieuse agence Quid pro quo ( dont la devise est "un job pour lequel on tuerait") qui semble proposer l'emploi parfait à chacun en échange d'un petit "remboursement" de la part du salarié. Taylor, très enthousiaste lorsqu'on lui propose le job d'éditrice dont elle rêvait, ne se préoccupe pas de la question et accepte la proposition. Mais quand l'heure des comptes sonne, Taylor va découvrir qu'il va lui falloir "libérer" un emploi.... La direction de l'agence part en effet du principe que les salariés agés du baby boom ont fait leur temps et que leurs emplois super rémunérés devraient être aux mains d'une nouvelle génération. Après, tout est question de méthode pour cette fameuse "libération"....

Vous soupçonnez peut-être déjà la trame du roman mais si vous souhaitez vous ménager un peu de suspense, ne lisez pas la quatrième de couverture qui annonce clairement la couleur.
Vous reconnaitrez peut-être dans "Totally killer" une idée déjà évoquée dans " le couperet" par exemple.
La fin de Taylor est annoncée dès les 10 premières lignes donc pas de suspense à ce niveau. Tout l'intérêt est ailleurs.
Todd, obsédé par sa colocataire, nous raconte sa vie depuis que Taylor est entré dans son appartement. Aidé de la lecture de ses journaux intimes, de ses espionnages, il va nous révéler le moindre détail du parcours de cette jeune active pleine d'espoir.
A travers le portrait de Taylor et des autres personnages, l'auteur dresse celui sans concession d'une génération sacrifiée par la crise économique. Pour survivre, les jeunes trentenaires se doivent d'accepter n'importe quel boulot, sacrifier leurs envies, leurs espoirs et parfois même leur dignité. Les patrons se révèlent souvent des ordures. Taylor se fait, par exemple, harcelée sexuellement par un vieux pervers qui lui fait miroiter un job en échange de sa docilité. Bref, le désenchantement ne peut qu'être au rendez-vous pour ces jeunes confrontés à un chômage inéluctable.

Une satire sociale donc, teinté de noirceur et de pessimisme. Et pourtant : le style de ce roman est absolument réjouissant et me parait être l'élément le plus marquant de ce roman !!
A travers les propos de Todd, Greg Olear multiplie les références aux années 90 : musique, cinéma, littérature, évènements politiques ou sociaux. Il nous rappelle qu'internet n'existait pas, que " les gens croyaient encore que le SIDA pouvait être transmis par les larmes", que Brad Pitt était pratiquement inconnu,...etc et autres joyeusetés que nous avons tous oubliés !
Ainsi l'auteur, par le biais de ces références extrêmement nombreuses et foutraques, nous renvoie au contexte de l'époque et souligne d'autant plus l'évolution et le décalage par rapport à notre société d'aujourd'hui.
Mais le plus original dans ce polar, c'est tout de même le ton. Oscillant entre ironie noire, remarques caustiques et cynisme, tout est joyeusement écrit et dénote d'une grande habileté.

Vous l'aurez compris, je me suis régalée à la lecture de cet étonnant roman !!
Si la trame et l'intrigue pêche quelque peu pour son manque d'originalité et d'ampleur malgré un final plutôt réussi, l'humour et le style d'écriture rattrape tout le reste et mérite à lui seul qu'on se penche sur ce nouvel auteur plein d'avenir !

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Greg Olear nous propose de découvrir l'histoire de Taylor telle que nous la raconte son colocataire de l'époque, Todd, tout en émaillant son histoire de multiples références musicales, cinématographiques, politiques, qui ne sont pas sans rappeler le de Nick Hornby et qui permettent un ancrage total de l'histoire dans les années 90. On redécouvre avec plaisir un univers où les portables n'existent pas, où les Twin Towers sont encore debout, où les filles portaient des mini jupes en jean et des bracelets en plastique de couleur.

Côté intrigue, Todd ne nous mène pas en bateau : dès les premières pages, il nous annonce que Taylor va mourir, et que son but est de nous relater les quatre mois au cours desquels il a partagé la vie de la jeune femme. On embarque alors dans une histoire totalement barrée. Mieux vaut être bien accroché à son siège pour affronter avec Taylor ce changement radical de vie qui semble malgré tout lui convenir ! Totalement barré, et en même temps, au fil des pages, même si j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, je me disais qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond... Mais je n'en dirai pas plus, vous laissant le soin de découvrir ce thriller intrigant.

Les personnages sont parfois caricaturaux, Taylor est l'archétype de la nana particulièrement agaçante, sexy, sure d'elle et avec une sacrée vision de sa personne. Mais en même temps, elle a tout pour que l'on s'attache à elle, qu'on ait envie de la protéger et de la remettre d'aplomb. Todd est le colocataire qui forcément lorgne sur sa compagne d'appartement puisque celle-ci est loin d'avoir des boutons partout sur le visage et des kilos en trop ! Mais il est clair que c'est entre autre grâce à ces personnages caricaturaux mais attachants, et à une écriture accrocheuse et pleine d'humour et de références que Totally Killer rencontre le succès qu'on lui connaît déjà aujourd'hui !
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Qu'il m'a été difficile de résister à la première partie du bouquin : la mise en place des personnages, des situations est très longue. Beaucoup de références à l'année 1991 avec des noms de personnes et de lieux a priori connus, mais pas de moi. Loin d'être un spécialiste des Etats-Unis et pas forcément passionné par les années 90, je m'y suis perdu. Heureusement, il y a de bons passages qui permettent de tenir. Et tant mieux serais-je tenté de dire, parce qu'à partir de la page 131, l'histoire s'emballe. Et là, je me suis retrouvé en plein roman noir à la fois grinçant, drôle et dérangeant. Voilà le passage qui, selon moi, fait basculer vraiment le livre : "Tandis qu'il la tenait serrée tout près de lui, Taylor prit conscience de deux choses en même temps. Premièrement, le lendemain était le jour de son entretien de suivi avec le boss de Quid Pro Quo (dont le nom n'avait jamais été mentionné par Asher) et il allait être question du remboursement.

Deuxièmement, ce qu'elle avait pris pour du rouge à lèvres était en fait du sang." (p.135)

Ensuite, Taylor, jusque là, jeune femme ambitieuse certes, mais seulement ambitieuse, passe du côté obscur de la force. Todd, son co-locataire, le narrateur, ne peut que constater que celle dont il est amoureux lui échappe totalement.

L'écriture est plutôt moderne, sans être trash. Rien de bien nouveau, mais à part ces références états-uniennes des années 90 auxquelles je ne comprends rien (qui s'estompent dans la seconde partie au fur et à mesure que le récit s'épaissit), le livre se lit bien et agréablement. J'ai pu trouver dans ce livre des ressemblances avec certains films : le prix du danger, d'Yves Boisset ou encore le couperet, de Constantin Costa-Gavras. Surtout avec le second d'ailleurs. Mais j'ai eu également des flashs du premier au cours de ma lecture. Peut-être le constat que certains sont obligés d'aller au bout de leurs limites pour exister ? Peut-être la vision de l'auteur sur le monde des médias et de la justice ?
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