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3,4

sur 53 notes
Todd Lander nous raconte, dix-huit ans après, comment il rencontra l'irrésistible Taylor Schmidt, comment elle devint sa colocataire et son amie et comment elle fut assassinée. Et comment il fut obsédé par elle pendant leurs quelques mois de vie commune. Tout ça sur fond de crise économique et de thèses complotistes.

Jusque-là, je n'ai rien divulgâché, et je n'en dirai pas plus, contrairement à la quatrième de couverture que vous ne devriez pas lire, parce qu'elle dévoile la quasi-totalité de l'histoire. Non pas que ce soit très grave, mais enfin... Je n'ai pas grand-chose à raconter de plus. le roman se veut une espèce de parodie de polar se situant en 1991, avec forces références américano-américaines qui m'ont soûlée vu que ça ne m'évoquait rien. Ah oui, sauf Donald Trump (et deux ou trois autres trucs, bon, d'accord), mais il se trouve que l'auteur ne l'a pas fait exprès, vu que son livre a été écrit en 2009 et qu'il ne risquait pas de prévoir que Trump allait devenir Président des États-Unis en 2017. Ni que je lirais son roman en 2019. Cela dit, il est fort fort possible qu'il ne l'ait pas écrit pour moi.

À la parodie s'ajoute une vague critique sociale, mais très légère, et surtout pas très intéressante. On doit pouvoir parler du chômage avec humour tout en appréhendant bien mieux le sujet. Et l'humour... L'humour repose sur deux registres : les références susmentionnées à l'année 1991 aux États-Unis et la situation dans laquelle se trouve Taylor Schmidt, jeune fille de vingt ans à la recherche d'un emploi, et qui révèle, une fois sa voie professionnelle trouvée, une personnalité pour le moins particulière. le comique de situation n'a guère fonctionné pour moi, le comique de références, vous l'aurez compris, encore moins.

Il m'a semblé également que le roman n'était pas toujours bien pensé. Par exemple, Taylor est censée être une fille intelligente et cultivée mais lorsqu'elle voit la reproduction géante de la photographie la plus célèbre de Man Ray, ça ne lui évoque rien. Même chose pour à peu près tout ce qui touche à la culture en général. Et plusieurs situations sont pensées de façon plus ou moins bancale. Admettons que c'est un défaut de jeune auteur, Totally Killer étant le premier roman de Greg Olear. Mais pourquoi une fin aussi sérieuse, qui n'apporte rien au roman, et qui plombe tout l'humour du roman (bon oui, j'ai pas trop ri, mais d'autres ont trouvé ça plus drôle que moi, il faut bien l'admettre) ?

J'ajoute que c'est fichtrement bizarrement traduit, parce que des termes tels que "vernis à lèvres" à la place de "gloss", ça fourmille tout du long.

Bref, je ne me suis pas franchement ennuyée, mais j'ai franchement pas saisi l'intérêt de ce roman.
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Taylor Schmidt est jeune, belle, et bien décidée à croquer la grosse pomme à pleines dents. Fraîchement débarquée à New-York pour y trouver un emploi, elle se heurte de plein fouet à la crise qui gangrenait déjà le monde du travail à la fin du vingtième siècle. de jobs minables en entretiens d'embauches abrutissants, l'espoir de pouvoir payer son loyer autrement qu'en étant serveuse dans un bar miteux s'éloigne peu à peu, jusqu'au jour où un prospectus pour l'agence de recrutement Quid Pro Quo atterri dans sa boîte aux lettres. le poste de ses rêves pour une paie presque indécente est disponible tout de suite ! le slogan de l'agence ("Le job pour lequel on tuerait") n'alerte pas la jeune femme, qui va pourtant bientôt comprendre que ce n'est pas qu'un jeu de mot. Pour rembourser sa dette envers Quid Pro Quo, elle va devoir éliminer définitivement quelqu'un qui occupe un poste depuis trop longtemps...
L'héroïne à l'appétit sexuel assumé évolue dans les yeux du narrateur qui fut son colocataire pendant les quatre derniers mois de sa vie. Taylor Schmidt est hypnotisante, source éternelle de fantasmes qui, à l'image d'un Midas nymphomane, transforme tout ce qu'elle touche en sexe, une arme non négligeable pour arriver à ses fins.

Totally Killer est le roman de la génération X , désenchantée et nourrie à la pop-culture, surexcitée et avide de réussite qu'on découvrait grâce à Douglas Coupland dont l'influence est ici indéniable, tout comme celle de Bret Easton Ellis, incontournable. Les références aux années 90 fusent d'ailleurs à chaque page, musicales (De Nirvana à Duran-Duran), télévisuelles (Seinfeld et MTV), ou encore enfantines (Twister et Docteur Maboul), et restituent parfaitement l'identité si particulière de l'ultime décennie du vingtième siècle. L'ennemi numéro un de cette nouvelle génération est le baby-boomer, solidement accroché à son emploi et difficilement licenciable, et le conflit intergénérationnel est comparé avec beaucoup d'humour par l'auteur à la situation du Prince Charles tenu à l'écart du trône par son immortelle reine de mère. Quid Pro Quo propose donc une solution avec ce pacte Faustien, recelant bien sûr de nombreuses possibilités de retournements de situations, exploitées avec talent tout au long du roman.

Bien que 20 ans se soient écoulés entre l'action et la lecture de ce roman, il est frappant de constater à quel point les thèmes centraux restent familiers et solidement ancrées dans l'époque actuelle. le chômage et la difficulté de la jeune génération à trouver sa place sur le marché de l'emploi dessinaient les contours de la crise à venir et donnent à cette histoire un caractère intemporel, où seule l'invention d'internet semble avoir redistribué les cartes entre 1991 et 2013.

Outre le portrait d'une génération, Greg Olear redessine New-York à la sauce 90s alors en pleine transformation, faisant évoluer ses personnages dans les lieux à la mode de l'époque, émaillant son récit d'adresses en vogue et de références qui raviront les lecteurs connaisseurs.

Totally Killer paraît en 2011 aux Editions Gallmeister, qui profitent de la collection Americana pour s'éloigner de leur ligne éditoriale axée sur le Nature Writing et la littérature des grands espaces sous toutes ses formes, offrant un regard noir, très urbain et toujours aussi fort sur l'Amérique. Un premier roman original, sombre férocement drôle, qui porte un regard ironique sur ces générations désenchantées.
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matacena
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Difficile de trouver du travail à New-York en 1991 quand on est jeune diplômé d'une fac obscure, sans expérience professionnelle en rapport avec son cursus. Taylor, une bombe torride de vingt-trois ans, en fait l'amère expérience. Aussi, lorsqu'un homme séduisant lui propose un poste dans l'édition, bien rémunéré de surcroît, elle fonce...

■ Humour ? Oui, mais mieux vaut avoir de solides connaissances en matière de culture US (célébrités, musique, films), faute de quoi on laisse échapper pas mal de clins d'oeil (ce fut mon cas et ça m'a longtemps agacée). Prière aussi d'aimer l'humour potache et la répétition. Malgré tout, des idées sur les problèmes d'emploi des jeunes, des traits de génie jubilatoires. Et puis finalement, une fois accoutumé au fantasme envahissant du narrateur, on trouve ce type naïf et loser bien sympathique et on savoure son sens de l'auto-dérision.

■ Thriller ? Plutôt roman noir, et seulement sur la seconde moitié. Avant, on devine, on voit venir la tournure glauque des événements, via quelques allusions au début, et a fortiori si on a lu des résumés un peu bavards.

■ Suspense ? Zéro ! Ce qui n'empêche pas de tourner les pages sans s'en apercevoir et de plus en plus vite.

■ 1991 ? A fond ! Les fringues, la musique, le cinéma, la politique, la récession économique, l'inflation et la crise de l'emploi. Rigolos, les petits rappels des gadgets inconnus ou embryonnaires à l'époque mais absolument in-dis-pen-sables vingt ans plus tard.

■ New-York ? oui, quelques adresses chics/branchées. On est très loin de l'ambiance de "L'aliéniste", un siècle plus tôt, dans cette même ville !

■ Sexe ? Un peu, pas trop détaillé, mais évoqué crûment. le personnage central est une bombe que tous les hommes ont, paraît-il, envie de "tr!ngler" et quelques uns vont réaliser ce rêve, alors forcément...

■ Plaisir de lecture ? Tardivement. Typographie minuscule, parler assez "cow-boy macho" à première vue (on s'habitue) et beaucoup de parenthèses, mais style finalement fluide et on finit par avancer à toute allure.

Bilan : vraiment pas mon type de polar/roman noir mais pourquoi pas, de temps en temps. de bons moments, une lecture globalement plaisante, mais je ne suis pas du tout tentée par les futurs ouvrages de l'auteur.
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J'ai laissé tomber le livre aux trois quarts. On peut être cynique et intelligent, là j'ai trouvé ça cynique et con.
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Un régal d'humour.
On est en 2009, le personnage principal est un raté en pleine expansion, il est encore complètement obsédé par sa colocataire, et nous replonge dans le début des années 90, au moment où il la rencontre.
L'auteur nous fait un portrait très détaillé de cette époque, en multipliant les références à la culture et à la musique. Il fait un portrait moqueur de cette Amérique arriviste et abreuvée de théories du complot en inventant une société de placement très innovante en matière de licenciement.

L'écriture, pleine d'aisance flirte parfois avec le roman noir ou le thriller.
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Le narrateur de ce roman revient sur un moment de son passé, et plus précisément sur l'année 1991. Il vit alors à New-York et cherche un(e) co-locotaire. Il ne peut croire sa chance quand sonne à sa porte Taylor Schmidt, belle à faire tourner la tête des hommes malgré son manque de classe vestimentaire. Tous deux ont bien du mal à trouver du travail mais Taylor va être sollicitée par une agence de recrutement très particulière, qui va tout de suite lui dénicher le travail de ses rêves. En retour, elle devra rendre un petit service.

L'intérêt de ce roman réside dans sa comparaison entre 1991 et maintenant car ce sont souvent des moments humoristiques. On y trouve de nombreuses références aux années 80: le docteur Maboul, Duran Duran, Tupac, Culture Club. On y découvre un New-York qui n'est pas encore devenu le piège à touristes qu'il est désormais et ma librairie préférée, The Strand, y est même mentionnée plusieurs fois. On y vit les débuts de la télé-réalité, sourit de la référence au Silence des Agneaux. L'idée de base du roman, qui est que les baby-boomers ont empêché la génération suivante de profiter d'opportunités professionnelles est très bien traitée. J'ai cependant trouvé qu'à la moitié du roman, on tournait en rond. C'est tout de même un roman sarcastique comme on aime en lire de temps en temps. C'est la première fois que je lis un Gallmeister qui se passe en ville.

Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Le narrateur de ce roman revient sur un moment de son passé, et plus précisément sur l'année 1991. Il vit alors à New-York et cherche un(e) co-locotaire. Il ne peut croire sa chance quand sonne à sa porte Taylor Schmidt, belle à faire tourner la tête des hommes malgré son manque de classe vestimentaire. Tous deux ont bien du mal à trouver du travail mais Taylor va être sollicitée par une agence de recrutement très particulière, qui va tout de suite lui dénicher le travail de ses rêves. En retour, elle devra rendre un petit service.

L'intérêt de ce roman réside dans sa comparaison entre 1991 et maintenant car ce sont souvent des moments humoristiques. On y trouve de nombreuses références aux années 80: le docteur Maboul, Duran Duran, Tupac, Culture Club. On y découvre un New-York qui n'est pas encore devenu le piège à touristes qu'il est désormais et ma librairie préférée, The Strand, y est même mentionnée plusieurs fois. On y vit les débuts de la télé-réalité, sourit de la référence au Silence des Agneaux. L'idée de base du roman, qui est que les baby-boomers ont empêché la génération suivante de profiter d'opportunités professionnelles est très bien traitée. J'ai cependant trouvé qu'à la moitié du roman, on tournait en rond. C'est tout de même un roman sarcastique comme on aime en lire de temps en temps. C'est la première fois que je lis un Gallmeister qui se passe en ville.

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" J'espère que vous aimerez ? "me demande l'auteur dans sa dédicace, oh que oui j'ai aimé ce livre !!!!

C'est plein d'humour et c'est finement bien ficelé ! Et puis je suis comme l'auteur de la génération X, de la génération des années 90, alors bien que française j'ai adhéré à cette culture des années 90 et m'y suis retrouvée.
J'avais en 1991 tout juste 18 ans, je passais mon bac et mon permis, j'écoutais de la musique sur un radio cassettes et les téléphones portables n'existaient pas, encore moins internet ni fesses de bouc et goo-gle !
L'histoire est racontée par le narrateur Todd qui est aussi un narrateur omniscient en quelque sorte, puisqu'il tente de raconter "la vraie histoire " de Taylor, 18 ans après...

Il est complètement barré de cette Taylor, la jeune femme magnifique, héroïne du livre, enfin surtout barré sexuellement comme il le dit, ce qui en quelque sorte lui empêchera p'tt de voir la vérité ou de faire preuve de discernement.

Voir l'histoire à travers son regard est un régal et j'ai beaucoup aimé cette prise de position de l'auteur, voir l"histoire à travers le prisme d'un seul regard ou de deux étant donné que Todd se sert des journaux intimes de Taylor pour revisiter les évènements.
J'ai d'ailleurs trouvé que outre l'histoire et l'humour qui s'en dégage c'est bien cette idée de l'auteur qui fait que ce livre m'a plu !
Je ne peux hélas parler trop du déroulement, sinon je spoilerais ce livre ,et ça c'est pas joli joli pour ceux qui ne l'ont pas lu et qui je pense ne vont plus hésiter à la lecture de mon avis ! ;-)

Je ne m'attendais pas trop à cette fin, ni à l'auteur du meurtre de Taylor ... Mais chut, déjà j'en dis trop....

Une lecture agréable, accrocheuse et pleine d'humour, bourrée de références cinématographiques, politiques, musicales et j'en passe. Une sacrée vision de la société dans les années 90.

Une idée sensationnelle que cette agence de recrutement Quid pro Quo (donnant donnant) liquidant les Baby boomers pour placer des jeunes sur-diplômés sans expériences ! L'idée est presque brillante tant notre génération a galéré à la recherche d'un boulot !

La petite pancarte sur le stand au quai des polars résume bien la situation :
"Quand Manpower vous donne le permis de tuer".

Bref vous l'aurez compris : J'ai adoré !
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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En 1991 à New York, Taylor, fraîchement diplômée d'une université du Missouri, son partage son appartement avec Todd, c'est lui le narrateur, il espionne les journaux intime de Taylor. Donc il nous raconte son 'histoire, elle se déroule à New York en 1991, Taylor recherche un emploi ainsi que le grand amour. Todd est dans la même situation que Taylor . Jusqu'au jour, une agence Quid pro quo lui propose mystérieusement "le job pour lequel on tuerait". Elle va décroché un emploi qui correspond à ses aspiration celui d'éditrice. Elle s'occupera d'un livre écrit par Roger Gale et c'est l'anagramme de Greg Olear. Elle est ravie. Elle fait la connaissance d'Asher Krug, un homme étrange et légèrement pervers. À partir de ce moment là, le roman bascule dans un univers noir, où le prix à payer s'est devoir assassiner quelqu'un.
Greg Olear nous décrit une société touchée de plein fouet par la crise économique aux Etats-Unis(qui a bien sévit aussi France entre parenthèse à la même époque) . la recherche d'emploi pour Taylor se révèle être un véritable parcours du combattant. J'ai souris parfois concernant les références qui me parlent puisque Taylor est de la même génération que moi. Donc la fascination qu'elle a pour Duran-Duran je la comprends, une des coqueluches pour une génération de jeune fille dans les années 80.La bande son a sa grande place, Yoko Ono est présente, ainsi que tas d'autre référence musicale de ce début des années 90. le narrateur, écrit son récit en 2009, s'est un looser, il a lui aussi connu cette période difficile de recherche d'emploi. Todd et Taylor sont des jeunes issues de la Génération X de Douglas Coupland.
Greg Olear ne se prive pas de souligner les différences comme les similitudes des deux époques, celle de 1991 et celle de 2009, à la différence qu'aujourd'hui les nouvelles technologies tiennent une grande place dans le quotidien. Il s'est amusé en écrivant sont thriller avec les cliché habituel du thriller, par exemple son personnage féminin Taylor est la parfaite blonde nymphette au soixante-dix huit amants ! le point de départ de ce roman s'est la Firme de John Grisham , qu'il avait en tête mais il a voulu faire en mieux , puis aussi c'est l'idée d'écrire un scénario pour le cinéma. C'est amusant, car effectivement au début de ma lecture j'ai ressenti une écriture très cinématographique et cela s'est vérifié exact lors de la rencontre à laquelle j'ai pu assisté avec l'auteur.
C'est avec curiosité que j'ai accepté de ce livre , très éloigné de mes lectures d'une manière générale. Quand j'ai refermé le livre, j'ai apprécié ma lecture surtout pour ce quelle dégage une atmosphère urbaine très new-yorkaise et plus particulièrement celle de 1991. Dans la première partie où les références sont nombreuses ( mais elle ne freine absolument pas notre lecture) elles sont là uniquement pour bien préciser et situer que le roman se situe en 1991. Au final, c'est un très bon thriller américain, bien ficelé.
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