Nellie Bly : Dans l'antre de la folie

New York, 1887, Nellie Bly, une jeune femme avec des troubles du comportement est internée à l'asile psychiatrique public, Blackwell à New York. En réalité, Nellie Bly est une journaliste en investigation. En effet, la jeune femme se fait passer pour folle afin de s'introduire au sein de l'asile avec comme ambition de dénoncer les traitements infligés aux patientes de Blackwell. Elle y découvre des conditions de vie atroces et la liste est longue : l'asile n'est pas chauffé, les bains sont pris dans le froid, les patientes subissent des violences physiques et morales de la part du corps médical, elles souffrent de mal nutrition…
Malgré le risque de ne pas réussir à sortir, Nellie Bly restera 10 jours à l'asile, 10 jours qui sont pour elle insupportables. Beaucoup de femmes sont internées alors qu'elles sont saines d'esprit, pour des raisons diverses et variées et vrillent à la folie à cause des conditions de vie inhumaines : « La folie peut devenir une consolation à la réalité ». (p 146)
« Ce sera votre parole contre la mienne. Et qui croira une folle ? » (p 83)
Nellie Bly une fois sortie de cet enfer, écrit son article pour le New York World, qui l'emmène en justice afin de témoigner contre l'établissement Blackwell.
Cette bande dessinée met l'accent sur l'importance du journalisme au sein de la société. le journalisme informe la population, mais permet aussi de mettre la lumière sur les injustices commises et ainsi rendre justice.
« Alors, je vais enquêter, puis écrire un article pour que nous ayons de quoi manger… mais aussi pour donner la parole à tous ceux qui en sont privés. ». (p 162)

Une très belle bande dessinée qui retrace l'histoire de la journaliste d'investigation Nellie Bly notamment lors de la rédaction de son article dans un camp d'internement destiné aux aliénées New Yorkaises. C'est un livre qui permet également d'aborder le droit des femmes et le journalisme. Cependant, je pense que la lecture doit être accompagnée car les flash-back risquent de perturber un peu les élèves. (C. Soubic)

Maltraitance, conditions de vie insupportables et manque de reconnaissance et d'empathie absolue. Voilà ce qu'on réservait autrefois à New York, à l'asile de Blackwell, aux femmes considérées comme des rebuts de la société. Qu'elles soient véritablement aliénées, indigentes ou juste une bouche à nourrir et inutile pour leur famille, ces femmes étaient plongées dans un véritable enfer et tout ça fait froid dans le dos !
Roman graphique au texte fort et dessins sophistiqués. Après un travail énorme, expliqué en dernières pages, la collaboration entre l'autrice et l'illustratrice est une belle réussite. Leur complicité donne une force à l'oeuvre.
Nellie était une jeune journaliste de New York au tempérament hors du commun. La misère sociale rendait son travail lourd et risqué. On ne peut qu'approuver ses actes contestataires et elle sort triomphante, car la ville va débloquer un million de dollars pour rénover les HP.
Le graphisme de Carole Maurel est stylisé : monstres, fantômes, ombres tentaculaires, mais il n'en fallait pas plus. On est vraiment plongés dans la fin du XIX ème siècle, avec un témoignage poignant.

Une magnifique bd sur la journaliste Nelly Bly, figure emblématique outre-Atlantique depuis un siècle. L'ensemble est une réussite totale, nous faisant découvrir l'oeuvre d'une pionnière : en tant que femme, féministe, et journaliste d'investigation, inventant le reportage en immersion. le choix d'insérer des instants de l'enfance et l'adolescence de Nelly Bly dans le récit permet de mieux comprendre la source de son courage, de sa pugnacité. Ces flash-back apportent aussi de la respiration, de la légèreté et de la couleur. le dessin est sublime, l'écriture est fluide, et l'histoire est passionnante. Cet album est agrémenté d'un beau cahier graphique final avec des recherches de personnages, des pleines pages inédites et surtout une passionnante interview des deux autrices.