La voix. Cette voix. Cette voix de femme. La voix de ma mère, qu’à dix-huit ans j’entendais pour la toute première fois et qui m’a coupé les jambes. J’ai étouffé un sanglot, me suis appuyé au mur.
J’ai poussé la porte, tout doucement.
Fait trois pas.
Elle se tenait debout, immobile, bouche entrouverte comme si elle manquait également d’air. J’ai vu à son regard qu’elle avait aussi peur que moi, et ça m’a fait du bien.
“J’ai toujours été fascinée par cette faculté du cerveau à faire mille choses en même temps”
J'ai immediatement regretté d'avoir accepté le plan de ma mère. De m'être dissimulé dans le renfoncement et de l'avoir laissée seule traverser seule la rivière.Seule aux prises avec ces assassins.
Nous ne nous étions pas retrouvés depuis dix minutes que nous étions déjà séparés. Et pour combien de temps, cette fois?
J'ai soudain eu la certitude que je ne la reverrais jamais, qu'elle allait se faire tuer, à quelques mètres de moi qui avais été trop lâche pour lui désobéir. J'ai été à deux doigts de sortir de ma cachette et de courir la rejoindre.
Mais je n'ai pas osé.
A mon angoisse s'est ajoutée une peur rétrospective.Tous avait été si vite dans le monastère.
Morgane
Plie mille grues de papier et tu verras ton voeu exaucé.
[...] le meilleur des combats est celui que l'on évite.