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Citations sur La table des autres (18)

Le bateau déboucha de la brume et ils embarquèrent. Toutes les choses nouvelles dans la vie étaient censées arriver ainsi...
(Extrait tiré de la page des remerciements)
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En tant que professeur dans quelque centre urbain, il mènerait sans nul doute une vie frugale. Mais il manifestait une sérénité en accord avec l’existence qu’il avait choisie. Cette sérénité et cette assurance, je ne les ai trouvées que chez ceux qui sont protégés par le bouclier des livres.
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Le problème, c'est que les hommes, avec la sorte de pouvoir que donnent l'argent et le savoir, s'attribuent l'univers.
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Si j'avais à inventer une photo datant de mon enfance, ce serait celle d'un garçon pieds nus, en culotte courte et chemise de coton, courant en compagnie de quelques amis du village, le long du mur piqué d'humidité qui, à Boralesgamuwa, séparait la maison et le jardin de la circulation de la High Level Road.
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Cassius n'était pas là. C'était un samedi après-midi. On m'a dit à la galerie que le vernissage avait eu lieu quelques jours auparavant et qu'il était venu pour l'occasion. Je ne connaissais guère les coutumes du monde de l'art. J'étais déçu, mais son absence importait peu. Car c'est Cassius que je voyais dans ses tableaux.

C'étaient de grandes toiles réparties dans les trois salles de la Waddington Gallery. Il y en avait une quinzaine. Toutes avaient pour thème la nuit à El Suweis. Les mêmes lumières soufrées éclairant l'activité nocturne dont je me souvenais encore, ou en tout cas dont je commençais à me souvenir en ce samedi après-midi. Les feux en plein air. Le registre d'apparence centenaire que remplissait impérieusement le scribe installé à la table dans l'air vif de la nuit. Au début j'ai cru qu'il s'agissait de tableaux abstraits.
On avait le sentiment en les regardant que des choses se passaient en marge des couleurs sur la toile, ou juste derrière. Mais dès que j'ai su où nous étions, tout a changé.

J'ai même reconnu le petit chien de Ramadhin qui levait les yeux sur le bateau. Tout cela me grandissait et j'ignorais pourquoi. Je suppose que je comprenais mieux combien Cassius et moi avions été proches, comme des frères.

Car il avait vu les mêmes gens que moi ce soir là, des gens avec qui nous nous étions sentis curieusement liés, des gens que nous ne reverrions jamais. Qui appartenaient à cet endroit. A cette ville nocturne d'un autre monde. Nous n'en avions pas parlé, mais nous l'avions l'un et l'autre, d'une certaine manière, perçu.
Et maintenant, ils étaient là avec nous.
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C'est la petite leçon que j'ai apprise au cours de la traversée. Ce qui est intéressant et important se déroule surtout en secret, dans les endroits où ne réside pas de pouvoir. Rien qui ait beaucoup de valeur durable n'arrive jamais à la grande table, unie par une rhétorique familière. Ceux qui possèdent déjà le pouvoir continuent à suivre tranquillement l'ornière familière qu'ils se sont creusée.
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« Il faut que tu partes, maintenant », dit-elle, et elle se leva, se dirigea vers la salle de bains puis ferma la porte derrière elle.

Cœur brisé, Ô
merveille intemporelle
Quel petit
espace où être
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En quittant la cabine d'Emily (et une telle intimité ne se renouvellerait pas), je savais que je serais toujours lié à elle par quelque rivière souterraine, ou filon de charbon ou d'argent — disons d'argent, car elle a toujours beaucoup compté pour moi. En mer Rouge, je suis sans doute tombé amoureux d'elle. Même si, quand je me suis arraché à elle, le magnétisme, quel qu'il soit, avait perdu sa force.
Combien de temps suis-je resté avec Emily dans ce qui m'avait paru un lit haut comme le ciel ? Quand nous nous étions revus, nous n'en avons pas reparlé. Elle ne se souvient peut-être même pas quel poids de chagrin elle m'a ôté ou a tenu, ni pendant combien de temps. Je n'avais jamais connu pareille étreinte, pareille odeur d'un bras émergeant du sommeil. Je n'avais jamais pleuré à côté de quelqu'un qui, aussi, m'excitait d'une manière mystérieuse. Pendant qu'elle baissait les yeux sur moi, il devait y avoir chez elle une certaine compréhension, ainsi que dans ses petits gestes pleins d'attention.
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A bord de l'Oronsay, cependant, nous avions la chance d'échapper à tout ordre. Et je me réinventais au sein de ce monde apparemment imaginaire peuplé de démanteleurs de bateaux et de tailleurs, de passagers adultes qui, durant les festivités du soir, titubaient sous d'énormes masques de têtes d'animaux, tandis que certaines des femmes, à peine vêtues, dansaient, et que l'orchestre, Mr Mazappa au piano, jouait sur l'estrade, tous ses membres habillés de costumes exactement de la même couleur prune.
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Il avait onze ans quand, ce soir-là, aussi neuf au monde qu'il pouvait l'être, il monta à bord du premier et unique navire de sa vie. On aurait dit qu'une ville s'était greffée à la côte, plus éclairée que n'importe quelle cité ou n'importe quel village. Il gravit la passerelle, le regard fixé sur le parcours de ses pieds — rien devant lui n'existait —, et il continua jusqu'à ce qu'il se retrouve face à la mer et au port plongés dans le noir. Dans le lointain se dessinaient les silhouettes d'autres bateaux dont les lumières s'allumaient. Seul, il respira toutes les odeurs, puis revint vers le bruit et la foule tournée vers la terre.
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