Nous avons donc commencé une nouvelle existence. Je n’y croyais pas tout à fait, à l’époque. Et je me demande encore si la période qui a suivi a défiguré ma vie ou lui a insufflé une énergie nouvelle. Je serais privé du cadre structurant des habitudes familiales. D’où l’indécision qui m’habiterait plus tard, comme si j’avais trop rapidement épuisé mes réserves de liberté. Quoi qu’il en soit, j’ai atteint un âge où je peux parler de tout cela, parler d’avoir grandi protégé par des bras inconnus.
il lui semble toutefois que la vérité des choses n'est accessible qu'à ceux qui n'ont pas de certitudes.
Comment se fait-il que nous nous souciions si peu, en apparence, de l'absence de nos parents ?
Elle mordait dans tout ce que la vie avait à lui offrir, mais toujours avec délicatesse. (page 265)
À la fin d’une guerre, tant de choses restent sans sépulture.
Le passé - ma mère le savait mieux que quiconque- ne reste jamais confiné dans le passé.
Au fil des ans, il lui a montré les grands panoramas dont elle avait rêvé ; désormais, il lui semble toutefois que la vérité des choses n'est accessible qu'à ceux qui n'ont pas de certitudes.
S'il voyait une hirondelle tuée ou assommée en heurtant une fenêtre, il restait silencieux pendant une demi-journée. L'univers de cet oiseau, son destin restait en lui.
À l'adolescence, nous sommes tous bêtes. Nous disons ce qu'il ne faut pas, ignorons comment nous montrer modestes ou un peu moins timides. Nous sommes prompts à juger. Le seul espoir qui nous est donné, bien que seulement a posteriori, est que nous changeons. Nous apprenons, nous évoluons. La personne que je suis aujourd'hui a été façonnée non par ce que j'ai accompli mais bien par ce qui m'est arrivé, par le chemin que j'ai emprunté pour me trouver ici.
Je repense (...) à la gamme de silences du Papillon de nuit ...