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« La démocratie directe a dit non ? La démocratie indirecte lui a dit : bien sûr que si, ce sera tout de même oui. Je date du traité de Lisbonne ce clair divorce du peuple d'avec ses prétendus représentants. »

Si j'en crois ma liseuse, cet essai, qui est une compilation des billets écrits par Michel Onfray pendant les évènements des Gilets Jaunes, ne compte pas moins de 164 occurrences de l'adjectif « maastrichtien », auxquelles il faut ajouter une vingtaine de « Maastricht » …

La plupart des argument d'Onfray font mouche. Il démontre comment les soi-disant élites politiques et médiatiques, presque entièrement acquises aux intérêts économiques libéraux européens, ont trahi les aspirations du peuple à un peu plus de justice sociale. Elles ont surtout, me semble-t-il, diffusé leur propagande à un niveau que je n'avais encore jamais observé. Et c'est bien le mérite de ce livre que de se replacer dans le contexte de ces émeutes, presque au jour le jour, pour pouvoir faire la part de choses devant tant de mensonges ou d'omissions volontaires.

Néanmoins je dois reconnaître que cet ouvrage manque cruellement d'un retour critique sur le sujet, alors que ces semaines de troubles s'éloignent déjà de nos mémoires. Je ne sais si d'autres livres se sont attachés ou s'attacheront à les décrire par le menu et à les mettre en perspective. Michel Onfray, malgré son grand talent de pamphlétaire, a ici malheureusement un peu bâclé son sujet.
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Se remémorer l'épisode inachevé de la révolte des gilets jaunes, est toujours un moment d'histoire contemporaine qui fera date.
Date parce que le dernier soubresaut révolutionnaire en France était celui de mai 1968.
Date surtout, car il a fait trembler le pouvoir macronien pendant quelques jours sur ses bases.
Date enfin, en ouvrant une nouvelle ère politique nécessitant un débat sur plus de démocratie et un renouvellement des institutions.
L'auteur constate avec un certain pragmatisme, que si les choses n'ont guère évolué politiquement suite à ce mouvement imprévisible et chaotique.
Il en tire néanmoins, une conclusion sur les nouvelles lignes de partage de la société française.
Le combat n'est plus simplement partisan, il est devenu corporatiste, bloc élitiste contre bloc populaire, les idées ou l'idéologie ayant été remplacées par une défense d'intérêts privés dans chaque groupe social.
Puis, il renvoie les élites à leur responsabilité dans l'origine de cette révolte, en les accusant de non-respect du vote populaire de 2005 sur l'Europe et à leur volonté de contrecarrer toute velléité anti-union européenne dans le débat public français.
En effet, Onfray s'attaque violemment aux tenants d'une Europe fédéraliste et remarque avec pertinence, la disparition dans la classe politique française d'un courant souverainiste indépendant, alors qu'un grand pourcentage de l'opinion publique reste méfiante vis à vis de l'Union européenne.
Penser autre chose qu'Europe telle que le veulent les gouvernants depuis 30 ans est-il possible ?
Cette question est finalement la conclusion logique de cet essai, très facile à lire pour tout le monde.
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Avis mitigé.
L'auteur exprime sa haine de Maastricht et ramène tous les maux à ce traité de 1992.
Bien sur le référendum de 2005 (traité de Rome) n'a pas été respecté et le vote de 2008 (Traité de Lisbonne) au congrès, est anti-démocratique (vote des représentants et non des représentés)
Mais ce qu'une loi peut faire, une autre loi peut le défaire.
La contestation des GJ (malgré le matraquage médiatique, malgré la "bien -pensence", malgré la moraline, malgré les "bon-penseurs" et les "bon-médias"), reste sur le fond positive.
Bien sûr, parmi les GJ il y avait (Il y a toujours) des cons et des manipulateurs, mais ce mouvement est foncièrement sain.
Au delà du constat que je partage, avec Michel Onfray, il me manque les perspectives pour aller de l'avant.
Se structurer ? Ok, ok mais dans la vraie vie ?
"On est là, on est là, même si Macron ne le veut pas..." reste d'actualité'.
Amitiés.
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La prose de Michel Onfray, mérite qu'on la lise, parce qu'elle évoque des analyses et des points de vue dissonants et souvent pertinents par rapport à ceux, rabâchés, téléguidés, assénés, par des médias aux ordres. Ses petites phrases humoristiques, parfois assassines agrémentent ses propos et allègent des sujets bien sérieux. Mais, pourquoi autant de répétitions multiples des mêmes faits au fil du livre ? L'histoire des pavés qu'on aurait laissé arracher aux Champs Élysées pour mieux stigmatiser ensuite la violence des GJ apparaît environ une dizaine de fois ! Si ce texte était un journal tenu au fil des événements, rien ne justifierait de telles répétitions contre-productives à mon avis. La permanence de l'argumentation pointant le traité de Maastricht comme seul responsable de ce qui va mal me semble d'autant plus abusive, qu'il a été approuvé par les Français. Un rédaction plus ordonnée aurait donné plus de poids à cette analyse très juste et détaillée. de troublions comme Michel Onfray qui mettent les pieds dans le plat, certes parfois avec de grosses chaussures sont indispensables pour apporter d'autres sons de cloches que ceux uniformes claironnés par nos médiacrates patentés.
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Michel Onfray est un drôle de bonhomme. Son journal de bord, plus qu'un livre, aurait pu être passionnant : l'histoire des GJ, le peuple des ronds-points, suivie au jour le jour (enfin pas tout à fait) avec ses vérités et ses erreurs. Cela aurait pu être une fresque réaliste et émouvante de l'état – pas brillant – de notre société.

Malheureusement Onfray en fait trop. On pourrait même dire qu'il nous effraie, et finit par nous ennuyer avec ses obsessions (Maastricht) ses outrances, ses répétitions indigestes. L'ouvrage aurait gagné en force et en pertinence en étant plus concis.

Malgré tout, on s'oblige à le lire jusqu'au bout, car l'auteur y professe de ci de là quelques vérités bien assénées … en même temps qu'un certain nombre d'inepties ! Comme tout philosophe, il n'hésite pas non plus à être dans la contradiction. Cela nous permet de garder un oeil critique sur sa pensée et sa prose.
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Difficile de résumer le livre d'un philosophe…Disons, mais c'est très réducteur, que cet ouvrage est l'ensemble des réflexions, des questionnements de M. Onfray sur le mouvement des gilets jaunes (comment il est présenté par les journalistes, les hommes politiques ; comment ce mouvement a évolué au fil du temps…).

Je connaissais déjà M. Onfray par ses livres ("L'anti-manuel de philosophie", un régal !) et c'est parce que j'ai suivi son interview sur BFM (il a répondu avec calme et pertinence aux questions agressives et déplacées des deux journalistes (méritent-ils vraiment ce nom ?), que je suis allée acheter ce livre.
Tout d'abord, une remarque : ce livre n'est pas un roman, il y a des répétitions, des contradictions même parfois, mais M. Onfray l'a voulu ainsi : c'est un journal de bord. Il n'est pas à lire d'une traite, mais quelques chapitres à la fois, pour se donner le temps de réfléchir. L'idée n'est pas de persuader par des paroles outrancières (et mensongères), de dénigrer les uns et les autres (tous pourris !). Nous sommes loin du pamphlet ou du recueil qui ne serait qu'une somme de « petites phrases » : il remet en contexte les images qui sont diffusées en boucle, montre comment s'opère le « bourrage de crâne » et la manipulation de l'information.
Un livre que je recommande vivement !
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On verra demain soir sur CNews Michel Onfray. Si je mets à part Houellebecq, un de nos plus grands penseurs et pourtant aussi dépourvu de sens littéraire. Il avait une occasion en or de faire un tabac avec son "Grandeur du petit peuple", et très vite on s'aperçut qu'il avait reconstitué les chainons manquants de son journal, car visiblement il n'avait pas vu la chose venir avec une telle ampleur ou qu'il est passé à côté. C'est bien dommâge, car cela aurait pu compter dans sa volumineuse bibliographie comme l'écrit phare de son oeuvre. Tout y était, tous les ingrédients étaient là pour faire un chef d'oeuvre de portée sociale et humaine, et en finale patratac, il s'est rétamé. Maintenant, c'est trop tard : Les Gilets jaunes par leur caractère improvisé qui a produit l'effet d'un happening pendant plus d'un an qui fut définitivement éclipsé par la covid, cette belle espérance qui a réussi à faire trembler l'Elysée, partie d'un feu de paille, l'écrivain qui n'a pas su prendre des notes et qui n'avait pas d'autre ressource que de prendre le train en marche et vociférer avec les vendus du régime ou les solidaires de ce petit peuple exaspéré, qui travaillait pour des prunes pendant que toutes une caste de dominants et de nantis se doraient la pilule à bon compte, sujet à la crise de nerfs : oui très peu pour l'écrivain qu' un réchauffé détestable.
Tolstoï a dit : "si un homme a beaucoup plus qu'il ne faut, c'est que d'autres manquent du nécessaire"

Non seulement la fraîcheur de l'action était consubstantielle aux Gilets jaunes mais il ne fallait pas non plus en louper un seul épisode. La phase qui m'a séduit fut évidemment son soulèvement qui poussa comme un champignon ; la phase historique sur les ronds points qui ne fut en rien idéologique, comme des comités de salut public sans arrière pensée, toutes sortes de drapeaux agitaient les esprits pour arriver à constituer une force homogène dont les leaders ne sortaient de nulle part. Les politiques en vue du moment se sont tous plantés les uns après les autres, pire on remarqua qu'ils n'avaient "rien dans le ciboulot" concernant le peuple, parce que déjà ils n'en étaient pas issus. Pour une fois, le petit peuple était capable de grandes choses .. Cela révélait chez les professionnels de la politique française des failles béantes les disqualifiant du mêm coup !
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Les maastrichiens rampants.


Onfray dégaine son bréviaire jaunissant, son codex de la jacquerie, le journal de bord qui suit en temps réel le déroulé explosif de la giletterie fluorescente. Et Onfray les aime ses gilets jaunes, ses français désargentés pour qui il cherche activement les responsables de leur appauvrissement. Ils les aime pour peu qu'ils ne soient pas majoritairement antisémites ou sur la pente qui y conduit, auquel cas il romprait toute solidarité avec eux.

Pour Onfray, le coupable de toute cette effervescence, et c'est là la primauté de sa thèse, n'est autre que le maastrichien. Cette conceptualisation fait figure d'ennemi inextinguible (tous les opposants plus ou moins bien intentionnés qui s'opposent à notre sainte souveraineté).

Il rend hommage aux quelques femmes emblématiques de cette révolte avortée à qui il rend grâce d'avoir des taux de testostérone moins élevés que leurs homologues masculins.

Il ne digère pas le retard à l'allumage des organisations de gauche. Pire, il leur reproche d'avoir été hostiles aux gilets jaunes sur les premières semaines pour mieux les récupérer après, les noyauter et participer à leur essoufflement jusqu'à l'éteignement final. La vraie droite n'est pas non plus exempte de quelques critiques mais elles sont moins détaillées, mois abondantes.

Onfray fait plaisir quand il se risque sur le glissant comme lorsqu'il affirme que des policiers infiltrés ont pu participer aux dégradations, que les black blocks sont les alliés objectifs du pouvoir puisqu'on les laisse casser sans réprimande et, clou du spectacle, qu'il comprend ceux qui fréquentent le net des conspirations, qu'à force de côtoyer le vide médiatique , on se rue à juste titre vers la substance même si celle-ci n'est que pur imaginaire.

Pour conclure, un livre qui ne fait pas tache dans la bibliographie du philosophe, un compte-rendu juste et honnête des événements jaunes. le seul coté négatif est la redondance de sa dénonciation du maastrichien, pas que je ne sois pas d'accord mais au bout de la centième fois ça commence à devenir lourd. On a compris Michel, inutile de marteler !



Samuel d'Halescourt
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C'est le premier livre d'Onfray qui m'est arrivé entre les mains - j'étais curieux de lire un bouquin complet et réfléchi sur les gilets jaunes, pour avoir une analyse à froid et des pistes de réflexion intéressantes.

Malheureusement il n'en est rien. Ce livre est en effet une chronique, un résumé à chaud des évènements, sans réflexion, sans prise de recul. Un simple commentaire de l'actualité. Si Onfray qualifie les politiciens de perroquets parce qu'ils répètent les mêmes choses, qu'est-il lui, à simplement répéter ce que disent les journalistes, les chroniqueurs, les commentateurs ? Où est son travail à lui, son travail de philosophe ?

J'ai aussi trouvé des erreurs d'analyse et des oublis. Par exemple, si la taxe sur l'essence de 2017 devait s'appliquer aux plus pauvres, elles devait aussi et surtout s'appliquer aux entreprises les plus grosses et les plus polluantes. Et bien davantage sur les riches possesseurs de 4X4 et de SUV que sur le petit peuple qui roule en covoiturage ou dans des petites voitures (je le sais puisque c'est mon cas) pour qui l'augmentation aurait été imperceptible. Une vérité politiquement incorrecte qu'Onfray aurait dû rappeler pour être tout à fait honnête.

Je trouve aussi problématique qu'Onfray dénonce les individus selon les écoles qu'ils fréquentent (HEC, etc) et selon les métiers de leurs parents (fils d'avocat, fille de ceci ou cela). Ainsi Onfray juge les individus non pas sur leurs capacités, mais sur leurs origines. Un copier-coller des guerres de gangs dans les cités où l'on se juge parce qu'on vient de tel ou tel immeuble - ce qu'Onfray dénonce en début de livre mais réutilise ensuite à sa sauce. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais.

Deux aberrations parmi tant d'autres. Je ressors de ce livre avec une seule phrase en tête : "escroquerie intellectuelle". Et je pense que c'est mérité pour ce livre qui coûte un demi plein d'essence, mais ne nous apprend rien.
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Recueil de pensées, je 'imagine Michel en slip écrivant une 10aine de pages puis te faisant couler un café en jogging baillant t'enrager contre le système.
Et merde t'as raison on peut philosopher comme on le souhaite, pas besoin de grands postes en université prestigieuse dans des bureaux sentant la naphtaline. T'as tout compris et du coup on te pardonne les redites.
J'aurai quand même été curieux de savoir laquelle tu avais écris sur ta terrasse en pantoufle
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