César, un journaliste parisien aisé à l'aube de sa crise de la quarantaine s'éprend de Paz, jeune et jolie (c'est souligné à de multiples reprises) artiste-photographe espagnole, spécialiste des photos de plage. Il fantasme sur un tatouage entraperçu sur son postérieur (c'est son truc: un peu plus loin, alors qu'il relate un épisode hautement traumatique pour lui, il s'attardera sur le tatouage émergent du bikini d'un jeune beauté). Il utilise son réseau pour la retrouver (cela semble assez habituel chez lui) et sa position pour se faire remarquer: il ne comprend rien à son oeuvre mais rédige un article pour la séduire, qui contribue à la lancer.
Par ce qui semble être autant de l'insouciance que de l'opportunisme (elle a 20 ans et est inconnue), et probablement flattée par l'intérêt qu'il lui porte, la belle cède à son mécène. S'en suivent quelques mois de pur bonheur pour lui où il emmène sa "trophy girl" dans des diners mondains et sur les plus belles plages européennes, ce qui lui permet de s'attarder sur ses charmes en bikini. Mais elle finit par se lasser de sa cage dorée et veut sortir d'Europe, ce qu'il refuse. Ils sont tous deux passablement narcissiques, alors ils ne parviennent pas à surmonter cette première crise qui leur sera fatale (surtout à elle), malgré la naissance d'un enfant qu'il lui a fait "dans le dos".
Plonger dans les clichés: tout y est: la description d'un certain microcosme parisien, le journaliste imbu de lui même qui étale sa culture à la moindre occasion, le quadra en crise qui s'entiche d'une jeune qu'il ne comprend pas, le couple en crise qui ne communique plus, la jeune artiste capricieuse, et j'en oublie. Bien sûr, au premier abord, l'histoire telle que racontée par la narrateur diffère de mon résumé. Mais une fois ôtés le bel emballage mondain et les tombereaux de références littéraires et artistiques, on ne voit pas trop où se trouve l'amour dans cette histoire d'un homme possessif qui n'entend pas laisser sa jeune conquête lui échapper. Paz aurait-elle survécu qu'elle serait probablement rentrée au bras d'un autre "mécène" disposé à financer ses rêves d'évasion. Lui serait-elle revenue qu'on aurait pu faire un "20 ans après", où une Paz devenue une galeriste installée aurait vu César la quitter pour une jeune artiste qui aurait la "fougue" qui ne l'habite plus (et un tatouage coquinement placé).
Restent tout de même quelques jolis passages, le voyage "initiatique" du narrateur sur les traces de Paz, et la véritable histoire d'amour du roman: celle d'un père pour son fils.