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Année après année, Jean-Hugues Oppel continue d'écrire des romans entre thriller et polar ; en 2017, ce fut 19500 dollars la tonne, paru chez La Manufacture de livres, puis chez J'ai Lu.

De l'intérêt de lire du Jean-Hugues Oppel
Je ne sais pas si c'est juste moi, mais lire un Jean-Hugues Oppel répond toujours à une attente, qu'elle ait été formulée telle quelle ou non avant d'attaquer ladite lecture. Après des romans comme Barjot ! sur la nécessité de péter des câbles quand la situation l'exige, comme Vostok sur le pouvoir des multinationales (ou FTN, Firmes TransNationales diraient les géographes) ou bien comme French Tabloids sur la création d'une « opinion publique » par les médias dominants (et aliénants), c'est maintenant au tour de 19500 dollars la tonne à propos de l'influence du cours des bourses financières sur nos vies de simples citoyens.

Un thriller de bonne facture
Comme toujours, Jean-Hugues Oppel convoque des personnages très divers et utilise leur polyphonie pour nous faire comprendre son récit, le décor mais aussi l'envers du décor : le lecteur suit à la fois ceux qui sont mis en danger par les événements, ceux qui essaient de les régler et, en partie, ceux qui en sont les initiateurs. Nous suivons avant tout Falcon, mercenaire, le plus souvent tueur à gages, qui parcourt la planète selon ses contrats. Face à lui et ses employeurs, semble se tenir un certain Mister K qui affole les salles de trading avec ses annonces complotistes, se voulant le continuateur de lanceurs d'alerte bien connus. Lucy Chan de la CIA, agent modérateur dirons-nous, elle ne sait pas tout mais se positionne en solution de la crise. L'ensemble va plutôt vite et suis les codes du thriller d'espionnage international en allant d'un continent à l'autre, de Caracas à Londres, en passant par New York. Comme d'habitude avec Jean-Hugues Oppel, et c'est cela qui est agréable, nous suivons d'abord un camp, mais ils nous apparaissent bien souvent trop autoritaires pour être honnêtes.

Un fond toujours prenant
19500 dollars la tonne prend place dans un cadre très contemporain : des États-Unis hyperpuissants et ultralibéraux et tous leurs « alliés » avec, une vision réticulaire de la géopolitique et tout un tas d'affaires médiatico-financières (dont les révélations d'Edward Snowden) sur fond d'espionnage. Là où nous ne prenons plus la peine de savoir d'où viennent les produits que nous achetons, que nous transformons et que nous consommons, il y a toujours des dominants et des dominés. À quel prix devons-nous accepter de fermer les yeux ? La destruction économique, sociale et environnementale est bien partie, mais cela ne se fait pas de façon irrémédiable, il faut bien que des gens valident ces types de choix : Mister K dénonce, pour des raisons que le roman ne dévoile qu'à la toute fin, ceux qui ne font cela que pour le profit financier. L'intrigue dans son ensemble pose la question toute simple : quelle part un simple individu prend-il dans cette destruction systématique ?

19500 dollars la tonne n'est pas mon roman préféré de Jean-Hugues Oppel, toutefois il semble ouvrir la voie à au moins une mini-série reprenant des personnages communs (avec par exemple Total Labrador), il faudra voir jusqu'où il poussera cette logique et si cela lui permet de créer un ensemble solide sur la destruction de nos vies pour des raisons économiques et financières. Pour le reste, il est certain que l'auteur n'a rien perdu de son envie de critiquer les grands de ce monde qui se permettent absolument tout.

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Parce qu'on a toujours besoin de métaux rares pour le marché électronique mais aussi pour le développement de l'industrie verte, la spéculation n'a plus de limites et les enjeux financiers et géopolitiques sont si importants que les grandes puissances jettent toutes leurs forces dans cette guerre sans nom.
Une analyste de la CIA, un tueur à gages efficace, un trader de la City et un drôle de lanceur d'alerte, vont se croiser dans ce dangereux marigot des spéculateurs boursiers qui règnent en maître sur l'économie mondiale.
Un thriller terrible et particulièrement bien documenté de Jean-Hugues Oppel
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Quand la politique se fait non plus dans les couloirs feutrés des divers palais d'états mais dans entre les néons des salles de trading et les mines de métaux ou les gisements de terres rares de pays sous-développés, quand les valeurs boursières prennent le pas sur les valeurs humanistes, les femmes comme Lucy Chan, analyste à la CIA et les hommes comme Falcon, assassin professionnel, ou Leonard Parker, trader haute fréquence, font et défont le monde. Pourtant, les courriers de Mister K qui atterrissent dans les boîtes mail des traders de la City malgré les pare-feu et qui décryptent et dénoncent les dessous peu reluisants de la finance, inquiètent. Il devient nécessaire pour tout le monde de mettre la main sur le pirate et, éventuellement, de le faire taire.
C'est avec un plaisir non dissimulé que l'on retrouve Jean-Hugues Oppel quatre ans après Vostok. Certes, ni la thématique ni la structure de ce nouveau roman ne surprendront les habitués de l'auteur – on pense assez souvent à son French tabloïds – mais on se délecte de la manière dont il joue avec les données boursières, les extraits de dépêches secrètes, les moments d'action pas dépourvus d'humour et les changements de tableaux d'un chapitre à l'autre.
Sans bouleverser le genre ni certainement écrire une oeuvre inoubliable, Oppel offre avec 19500 dollars la tonne, un roman engagé, instructif, rythmé et malin qui tient autant de la littérature de gare de qualité – ça existe et c'est malheureusement de plus en plus rare – qui se lit le temps d'un trajet en train que du manifeste qui évite avec intelligence d'être lénifiant.
On en sort un peu plus édifié et satisfait par un agréable moment de lecture.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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L'étain, ça vous parle ? Oui oui, ce métal gris foncé presque noir que les chimistes appellent Sn, du latin Stannum, utilisé par l'Homme depuis la Préhistoire. Et bien, c'est aussi une matière première dont le cours s'envole régulièrement et sur laquelle, la spéculation va bon train… Que se cache-t-il derrière ces graphiques qui montent vers les sommets (alors que je rédige cette chronique, le cours est de 36 900 $ la tonne). Jean-Hugues Oppel, à travers ce thriller palpitant, sans nous donner les réponses à l'ensemble des questions que l'on se pose, nous donne matière à réfléchir sur l'impact de la finance sur nos propres vies. Il lève un peu le voile sur les arrières boutiques financières, des mines où sont exploitées des populations pauvres aux bourses où s'échangent des milliards de dollars.

Dans ce thriller, se mêlent plusieurs personnages d'apparence si éloignés, mais dont les destins se croiseront. Il y a Falcon, le tueur à gage ou plutôt comme il le préfère, « l'assassin professionnel », au bord de la retraite. Puis Mister K, un mystérieux hacker, qui affole les salles de bourses avec ses annonces à la manière d'un lanceur d'alerte. Et, enfin, Lucy Chan, une jeune et talentueuse recrue de la CIA. Ensemble, ils nous trimbaleront à travers les continents, à une vitesse folle, nous surprenant régulièrement.

19 500 $ la tonne est un mélange entre thriller politique, techno-thriller et roman d'espionnage. Roman engagé, il nous offre matière à réflexion sur le monde qui nous gouverne sans chercher à nous donner de leçon. Avec intelligence et beaucoup d'esprit, l'auteur, dans un style très percutant, nous donne les clés qui nous permettront de nous rendre compte de la folie financière qui nous entoure.

Un grand bravo à Jean-Hugues et merci aux éditions La manufacture de livres pour permettre à des romans noirs de cette qualité d'exister.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/1..
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Jean-Hugues Oppel, comme à son habitude, ne donne pas de solution mais pose les jalons pour une réflexion sur le capitalisme qui pourri notre société. Comme à son habitude, tous les personnages ne connaitrons pas une fin sympathique ( putain j'ai même failli écraser une larme). A travers les contrats d'un tueur...pardon d'un assassin professionnel, et de l'enquête d'une analyste de la CIA, il nous fait voyager dans les méandres du trafic des matières premières dans les pays d'Afrique. Un façon de dénoncer la corruption et les conditions d'exploitation des ouvriers. Oppel c'est toujours trop court mais toujours aussi punchy avec ses phrases choc et son humour cynique.
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Un thriller haute-fréquence.
Ok, Jean-Hugues Oppel manie un certain cynisme quand il mêle les déviances de l'économie mondiale, les affres bancaires avec une analyste de la CIA, un assassin professionnel, un tradeur et un pirate informatique ou un lanceur d'alerte. Mets tout ça dans un shaker, lecteur et appuie fermement dessus. Tu obtiens un roman rapide comme un ordre de bourse, pointu comme un index du Stock exchange et précis comme une balle de 50mn dans le crâne d'un ministre.
Du Venezuela à la République Démocratique du Congo - à Goma, province du Nord-Kivu - jusqu'à la City de Londres, entre deux messages édifiant et bourrés d'infos sur les mécanismes bancaires, on suit, Falcon, Lucy Chan alias Lady-Lee, Leonard Parker Chambord alias « Killer Bob » un trader à l'ancienne et le mystérieux Mister K. Tous sont des pros savent faire et bien faire.
Les programmes informatiques font tourner des algorithmes. L'humain n'a plus la main. Il est dépassé par les performances des machines. Pour gagner les ultimes nano secondes, pour modifier les marchés, ces mercenaires de la haute finance sont prêts à tout. Quitte à jouer sur les évènements politiques et la vie des hommes. Tout est bon pour influencer les cours de la bourse en leurs faveurs.
Oppel signe un roman ancré dans l'actualité. Il conspue les déviances de ce monde où l'économie réelle s'efface pour le plus grand profit des spéculateurs. A travers les mails de Mister K, il instruit le lecteur. Tout a été dit. Mais comme personne n'écoute, il faut recommencer. Alors, il frappe à nouveau, martèle son propos. Quand il s'agit de HFT High-Frequence Trading, l'Homme n'est plus qu'au mieux, un consommateur, au pire, une variable d'ajustement. Les marchés vivent leur vie, ils ont pris le pouvoir au titre de la rentabilité.
C'est court. Presque trop court car Oppel va à l'essentiel. Il ne livre que l'indispensable de ses personnages, ne s'ennuie pas de fioritures. C'est binaire. Comme un 0 et 1, comme le début d'un algorithme. le capital prend figure d'indispensable. Oppel dresse un monde opaque, violent, à des lieux de nos imaginations. Mais 19500 dollars la tonne, est un roman presque trop réel pour n'être que de la fiction. Ce fut une belle découverte de l'auteur.
Au début de cette chronique, le Nasdaq affichait 7492. Les cours ont changé, certains ont perdu, d'autres gagnés de l'argent. Il affiche maintenant 7435 points. Depuis le 1er Janvier, le bois a augmenté de 32%, le soja 15%, le blé 26% et le coton 18%. L'or n'a pris que 0,67%. Ça donne à réfléchir.

Lien : https://nigrafoliablog.wordp..
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Prêts à plonger la tête la première dans les mécanismes boursiers ? Parce que Mister K a quelques petites choses à vous expliquer et par là, quelques autres à dénoncer...

On ne va pas se mentir, je suis littéralement une quiche dans tout ce qui touche au monde des finances, ça me passe complètement au-dessus de la tête ! Si c'est le cas pour vous aussi, ça risque d'être un peu pénible parfois, bien que tout à fait instructif !

Le +++++ est que l'auteur manie son développement avec un brin d'humour et une bonne dose de sarcasme, voire de cynisme, qui permettent d'enrober doucereusement le tout.

Vous suivrez 4 personnages principaux. Cette alternance donne un rythme qui manque, selon moi, à l'intrigue. C'est ainsi que Falcon et Lucy Chang, et leurs scènes d'action, m'ont rendu le récit plus agréable, moins endormant (désolée, ça m'a rappelé cet enthousiasme débordant que j'avais à écouter ma prof d'économie politique...).

Gros bémol pour la chute par contre... totalement bâclée. On ne saisit que tardivement l'imbrication des trames du récit et, pour ma part, pas mal d'interrogations restent sans réponse. Mais peut-être est-ce dû à mon ignorance sur le sujet...
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Un style haut en couleur (on peut aimer ou pas) sur une intrigue déconcertante et complètement irréaliste (j'aime pas du tout). Restent les paroles de Geronimo "quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l'argent ne se mange pas " et mon coup de coeur pour un autre livre de Jean-Hugues Oppel "french tabloids".
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Falcon, tueur à gages, ou « assassin professionnel », comme il préfère, est au bord de la retraite. Ses réflexes s'émoussent, il commence à commettre quelques erreurs d'appréciation et à subir la rude concurrence de professionnels low-cost. de son côté, Lucie Chan est agent analyste à la CIA, redoutable et efficace dans sa partie. Ces deux-là ne semblaient pas faits pour se rencontrer, et pourtant... C'est à Londres que leur route va se croiser. A Londres où exerce Leonard Parker, redoutable également dans son genre, puisqu'il pratique un trading haute fréquence à la Bourse et que c'est un bon, tant et si bien qu'on le surnomme Killer Bob. Alors quand Mister K vient troubler ce monde de la haute voltige avec ses newsletters économico-cyniques, ce beau monde se met en quête de son identité. Et ça va décoiffer…

« 19500 dollars la tonne » est un roman de Jean-Hugues Oppel, l'un des grands noms du thriller politique français qui a obtenu le Grand Prix de littérature policière et le Prix Mystère de la critique.
Cette oeuvre noire est déroutante en ce que l'intrigue est mêlée de nombreuses considérations économico-politiques qui restent absconses pour le béotien. Et pourtant, le style direct, ourlé d'une bonne dose de cynisme, trempé dans l'acier de l'humour noir est appréciable. On voit les personnages oeuvrer, chacun dans leur partie, déployant ce qui leur semble, tantôt à raison, tantôt à tort, une dose conséquente de compétences, avec un sentiment jubilatoire de maîtrise et l'on jubile à leur côté. L'intrigue se veut rythmée, emplie de scènes d'action riches et captivantes, entrecoupée de dépêches, newsletters de Mister K et cotations boursières qui dansent la gigue.
Dans ce monde noir où la valeur argent a détrôné l'humain depuis longtemps au profit de l'efficacité des machines, on assiste à des manipulations de tous bords entre gens civilisés mais peu recommandables. L'intrigue s'embourbe dans des méandres hermétiques, tant et si bien qu'au final on peut se demander ce qui faisait son coeur : l'engagement politique de l'auteur qui s'efforce de dénoncer les dérives d'une mondialisation exacerbée ? le croisement de certains protagonistes semble finalement un prétexte et les ressorts de ce roman jubilatoire par certains aspects et instructif bien que complexe seront vite oubliés.
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Des messages éclairants sur les mécanismes économiques adressés façon virus électroniques par un mystérieux Mister K ...

Un tueur à gages, pardon, un assassin professionnel, qui s'interroge sur un dernier contrat avant de" prendre sa retraite ...

Une espionne américaine qui parcourt le monde au gré de ses missions 

Tous à la merci de nouveaux venus moins chers ...

Tels sont les personnages principaux et l'intrigue d'un roman à suspense pas comme les autres qui m'a permis de découvrir un nouvel auteur ... dont je vais rechercher les autres productions :) 

A suivre ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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