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EAN : 9782869308732
259 pages
Payot et Rivages (01/02/1995)
4.12/5   33 notes
Résumé :
Dans le port d'Ambernave, il y a des marins... Mais aussi Emile, ancien docker devenu clochard après un accident de travail qui l'a privé d'une jambe. Il vivote dans une vieille ruine d'un quartier promis à la rénovation en vendant des informations à M. Wong, le caïd du port. La cité est terrorisée par un mystérieux tueur, surnommé Croque-Mitaine, géant muet qu'Emile rencontre par hasard avant de l'amadouer et de le nourrir. Peu à peu, une amitié se noue entre ces d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Dans le port d'Ambernave, il y a des marins qui boivent et qui boivent et reboivent et qui reboivent encore pour se soustraire le temps d'une beuverie à leur triste réalité. C'est la crise. Les chantiers navals ferment. Seuls le chômage et la misère prospèrent. La ville est en effervescence : un tueur en série rôde dans ses bas-fonds. Le « Croque-mitaine » se montre particulièrement cruel. Ses victimes ont les membres fracturés, disloqués et orientés en tous sens. Le tableau est bien sombre mais heureusement une belle histoire d'amitié va débuter. Emile Lebaron, un ancien docker clochardisé surnommé « Patte folle » car unijambiste, rencontre dans un hangar désaffecté un colosse aphasique et complètement ensauvagé. Le colosse mystérieux peut se montrer impitoyable, seul son chiot peut l'attendrir. Emile le prend en charge, l'héberge dans son cloaque et le nourrit de conserves volées. Ce duo improbable matérialise le roman préféré d'Emile, « Des souris et des hommes » qui sert de toile de fond à cette histoire.

Je suis tombé par hasard sur « Ambernave », un roman qui a reçu le Grand Prix de Littérature Policière en 1995. J'ai aimé sa dimension sociale, son réalisme poétique, son humour loufoque et sa prose populeuse et enjouée. Un roman à la sauce Siniac, à la fois maîtrisé et gouailleur, sombre et fraternel.
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Dans le port d'Ambernave, qui pourrait se situer sur le littoral du Nord ou de la Normandie, un croque-mitaine insaisissable fait des siennes, laissant dans son sillage des victimes démantibulées.
C'est également dans une ruelle quasi abandonnée du port, où ne vit plus qu'un seul homme, à savoir Emile dit "Patte-folle", l'ancien docker, que va se nouer une amitié particulière, entre le vieil homme et un type comme tombé du ciel, personnage au comportement autistique et à la force herculéenne, amouraché d'un chiot abandonné.
Emile voit dans cette relation une retranscription du livre de Steinbeck, "Des souris et des hommes".
Il s'agit bien dans le roman de Jean-Hugues Oppel de la rencontre entre plusieurs êtres esseulés mais aussi de magouille politique, de paysages gris et glauques, chargés d'embruns, et de rêves d'ailleurs...
Jusqu'au bout l'auteur ne dévoile rien du mystère qui recouvre son "monstre", sorte d'âme damnée, personnage effrayant capable de tendresse.
Un polar noir, qui contient beaucoup d'humour, et à la langue en adéquation avec l'atmosphère et les protagonistes.
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Oppel sera certainement sur le podium si l'on me fait un jour élire mon auteur préféré de roman noir. Qu'est-ce que c'est bon ! L'intrigue est étonnante, ubuesque, noire et sans la moindre concession : pas de happy end, la vraie griffe d'Oppel. Les personnages sont brossés avec le crayon d'un caricaturiste de génie.
… Et le style ! C'est nerveux, ramassé, très visuel et surtout extrêmement drôle. L'ironie est mordante, les dialogues d'une efficacité agréable (car rare), avec ce sens excellent de la parenthèse humoristique… J'adore. Ce n'est pas aussi tord-boyaux que Six-Pack, mais tout aussi efficace dans une veine grotesque de dérision et d'ironie cruelle. Un bijou noir.
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Ambernave, ville portuaire, il y a des dockers et Émile, un ancien unijambiste, alcoolique et misanthrope. Il rencontre Johé, un colosse mutique accompagné d'un chiot. Affamés, tous les deux. Émile les recueille, les nourrit et se prend d'amitié.

Ambernave, il y a aussi le croque-mitaine, surnommé ainsi par la presse. Un tueur en série qui sévit dans les quartiers du port. Il y a donc des flics, Lombard et Brison, des patrouilleurs. Un duo qui pourrait bien être celui qui connaît le mieux le tueur.

Il y a aussi M. Wong, mafieux local, qu'Émile renseigne, se faisant quelques billets supplémentaires pour finir le mois lorsque la pension d'invalidité ne suffit pas.

Le roman débute ainsi :

"Dans le port d'Ambernave, il y a des marins, ce qui en soi n'a rien d'étonnant.

Dans le port d'Ambernave, il y a des marins qui ne chantent pas, parce que le coeur n'y est plus. Parce qu'il n'ont plus de rêves. Ce qui les hante, c'est la fermeture totale des chantiers navals, le chômage, la mise au rancart. La crise." (p.9) Et Jean-Hughes Oppel continue ainsi son prologue pendant quatre pages. Quatre pages qui font venir les images et la musique et la voix de Brel. Ensemble qui ne nous quitte plus du livre.

Roman insolite, original. Noir, évidemment. D'une qualité littéraire rare et réjouissante. C'est un festival de bons mots, de belles phrases, bien tournées, bien troussées, de celles qui font s'ébaubir à chaque page, qui donnent au roman une ambiance poisseuse, noire, collante, un truc dont on ne se défait pas. D'aucuns qui dédaignent encore le roman noir parce qu'il n'est pas assez bien, trop populaire peuvent sans risque ouvrir celui-ci qui les réconciliera avec le genre.

"La véritable nature de sa bienveillance [celle de la mère maquerelle] à l'égard de l'ancien docker est plus subtile et lui échappe complètement. C'est un alibi ; un élan de charité noyé dans le vice. Inconscient, informulé, n'osant pas dire son nom, mais un élan quand même -une bonne action pour brandir à la corbeille du Jugement Dernier. Encore que : s'il y a une chose sur laquelle madame Angèle s'assoit (après son cul), c'est bien la religion." (p.152/153)

Écrit en 1995, découvert en bouquinerie cet été, quel pif j'ai eu de tomber dessus et de ne pas le laisser dans les rayons !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Un petit roman noir, âpre et sans lumière, qui ressemble à un coup de poing dans la face de notre société.
Pas une once d' espoir, et pourtant si plein d'humanité.
Une écriture précise, sans fioritures, pas alambiquée, mais qui vous capte pour ne plus vous lâcher.
Étrangement j' en suis sortie troublée, secouée, émue, mais avec un regain d' espoir. Allez comprendre...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L’alcoolisme est une MST : Maladie Socialement Transmissible. Plus redoutable que celles qui suintent aux grandes lèvres des putains de la rade. Aussi meurtrière que la toxicomanie, mais moins médiatique que le SIDA – encore un sigle ; c’est le siècle des initiales et des délits d’initiés.
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Faut pas m'en vouloir si je crie, des fois, c'est pas par méchanceté... Et puis, tu verras, se torcher avec des tracts électoraux, c'est un vrai bonheur !
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