« le temps n'existe pas…Ou, du moins il n'existe pas en tant que tel. Il n'est pas une réalité. Il n'a pas d'existence propre. Il n'y a pas de temps vide comme il peut y avoir d'espace vide. »
Long procès de Jean D'Ormesson par lui-même que ce recueil de 450 pages. Travail de mémoire sur sa vie qu'il juge bien belle ainsi que le fit
Aragon en son temps : Que la vie en vaut la peine
C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes
Il s'explique, se défend, remonte le temps et in fine parle de lui avec un plaisir non dissimilé, pratique le narcissisme avec art. Au travers de ses rencontres- il a fréquenté bien du monde- il refait l'histoire et cela est fort intéressant. Retracer le passé au moyen des figures qui l'ont habité, faire revivre des personnages disparus, relater des bons mots, revisiter des évènements qui auraient pu se dérouler à notre époque tant les situations se superposent parfois, (notamment l'avènement du National socialisme) voilà ce que nous propose Jean D'Ormesson. Il en vient à se questionner sur sa mort prochaine et la suite. « Nous ne sommes rien avant, nous ne sommes rien après ». On vit c'est tout. La question qui finit par surgir de cette réflexion et Dieu dans tout ça ?
C'est un livre que j'ai apprécié malgré sa longueur et ses passages parfois un peu fastidieux. Bien sûr il s'agit de sa propre vision de l'histoire. Au travers de l'histoire, c'est la sienne avec laquelle on fait connaissance, une vie vernie, oisive comme il aime à le souligner.