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3,7

sur 320 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
D'Ormesson face à lui-même dans un procès fictif...
Le livre m'a amusé au début, mais petit à petit, le défilement mondain a commencé à me saouler???
De plus, je ne suis pas sûre d'aimer les valeurs de d'Ormesson, qui sont un peu trop "bon chic, bon genre" à mon goût.
Mais... J'adore son positivisme. Malgré tous les malheurs de ce monde parfois absurde, il réussit à toujours trouver la flamme de l'humanité partout où il va!
En résumé, je dirai malgré tout que j'ai aimé ce livre...
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Des mémoires qui ne s'avouent pas telles, voici ce que sont les pages de Je dirai malgré tout que cette vie fut belle. C'est un ouvrage brillant et frustrant à la fois. Un français de toute beauté, couplé à une merveilleuse érudition, d'un sens de l'anecdote très bien placée, tout cela enchante le lecteur.
Même si par moment le lecteur se sent un peu idiot de tous ces écrivains cités dont lui personnellement n'a jamais entendu parler, mais c'est probablement plus la faute du lecteur que de l'auteur, et aussi des années d'avance de Jean d'Ormesson.
Cela n'empêche que des défauts finissent par peser sur l'ensemble; à certains moments, il faut savoir arrêter de parler de soi et de s'enorgueillir de tous les grands noms qui ont été vos amis, ou comme ici, le lecteur s'en amusera, puis s'en lassera.
C'est brillant, réellement, et je suis bien heureuse de l'avoir lu, mais je me demande un peu ce qui m'en restera, à part l'envie d'en relire quelques passages pour en tirer des recommandations d'auteurs qu'il a aimés. Après tout, un auteur dont l'amour de la langue transparaît autant ne peut être que de bon conseil!
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Bonne lecture
une auto biographie de l'auteur axée sur ses rencontres et les lieux qu'il a connus
Très belle écriture
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C'est une autobiographie d'une impressionnante richesse, drôle, anecdotite et pittoresque que nous présente Jean d'Ormesson. Séquencée en quatre grands chapitres et écrite sous la forme d'un procès, on y retrouve un panachage ficelé avec brio de sa vie, indissociable de l'histoire de la France, de la littérature, du journalisme et de l'amour.

Ce faisant, j'accuse un style parfois assommant lorsque l'auteur site un nombre incalculable de personnalités de tous genres, auteurs, chanteurs, acteurs et que sais-je encore, qui se mêlent et s'entremêlent dans les méandres sans fin du labyrinthe de leur vie. Heureusement que son « Sur-moi » (rôle de juge) est là pour le cadrer.

Néanmoins, si nous écartons cette aspect-là, nous retrouvons aux tournures de ses phrases merveilleuses, cette personnalité tendre, chaleureuse et charismatique que nous lui connaissons bien. Ne manquant pas de nous divertir de ses anecdotes cocasses, comme l'argumentation tenant en trois points d'Aron pour son élection au siège de directeur du Figaro, je site : « Il n'est pas tout à fait stupide - Il a des opinions très fermes mais assez vagues, c'est commode - Il est d'une ignorance encyclopédique. » - Ma préférée.
Ou touchantes, comme celle d'un père repenti d'avoir jadis, choisi la mondanité, la luxure et la liberté, au détriment de l'enfance évanouie, de sa fille bien aimée.

Au regarde de ce qui précède, Jean d'Ormesson restera à mes yeux « ad vitam aeternam » un écrivain de renommée. Je ne le crois, n'y de fausse modestie, n'y ennuyeux comme certains le disent. Car qui sait si, lorsque nous serons nonagénaire et que l'âge mûr aura cédé sa place à la vieillesse, le temps passé n'aura pas sur nous l'effet d'un boomerang, nous rappelant cette criante vérité, que la fin de notre Temps est inéluctable.

A lui, l'honneur de clôturer

« C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces matins d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes

Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant

Je dirai malgré tout que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre à qui parle ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle » - Jean D'Ormesson
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De l'auteur, j'avais lu trois oeuvres : La douane de mer (avec laquelle je l'ai découvert et immédiatement ajouté à ma liste de romanciers à suivre), le rapport Gabriel (qui fait partie de mon Top 5 de tout ce que j'aie jamais lu), et Presque rien sur presque tout. J'ai toujours aimé son érudition, discrète et naturelle, parce que faisant intrinsèquement partie de lui-même. Pas un ouvrage dont je ne sois sortie plus riche de connaissances ou de références littéraires. Mine de rien, grâce à ce livre, j'ai replacé à la bonne époque un certain nombre de grands noms cités.... Mais le petit plus, c'est que j'aime infiniment l'homme au regard myosotis et malicieux. Aussi, pendant ma lecture, je l'imagine très bien sourire d'un bon mot ou d'une remarque égratignant (jamais méchamment à mon sens) tel ou tel.

Bien que quelques détracteurs, dont le détesté Yann Moix (qui est cité d'ailleurs dans ce livre !!), reprochent à Jean d'Ormesson "d'écrire toujours le même livre", j'ai beaucoup aimé ce morceau d'Histoire politique, culturelle, people aussi, du siècle dernier que nous offre là l'écrivain. Il a choisi la forme d'un procès de lui à lui pour se raconter, ce qui rompt un rythme qui eût risqué être ennuyeux sans cela et j'ai trouvé cela plutôt amusant. Par contre la partie intitulée "Il y a au-dessus de nous comme une puissance inconnue" m'a parue décalée par rapport au reste (digressions sur l'eau, la lumière, le Soleil...) et peut-être pas indispensable...

Vous l'aurez donc compris, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage, un peu comme le journal d'un jeune homme ayant traversé le XXè et nous livrant son regard perpétuellement étonné et malicieux sur la vie.

Lien : http://la-clef-des-mots.e-mo..
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Je dirai malgré tout que cette vie fut belle/Jean d'Ormesson de l'Académie Française.
Ce titre étrange est la reprise d'un vers d'Aragon, poète que l'auteur affectionne particulièrement.
C'est à une évocation de son passé, de son enfance en Bavière et puis de ses rencontres et de ses interrogations que se livre dans ce récit intéressant Jean d'Ormesson.
Ce ne sont pas seulement des souvenirs de jeunesse ou de l'âge mûr, ce sont également des retours sur les grandes questions abordées déjà dans d'autres ouvrages de l'écrivain :
« J'ai passé une moitié de mon enfance dans des châteaux de famille (Saint Fargeau) et l'autre moitié soue les lambris dorés des salons de la République dans les pays étrangers. »
La nature épicurienne de l'auteur transparait bien dans ces lignes, sybarite et voyageur à l'oeil curieux et inquisiteur :
Citant Ronsard :
« Aimons donc bel et beau
Baisons tout à notre aise
Puisque plus on ne baise
Par delà du tombeau. »
Pour la forme, avec habileté mais toutefois de façon un peu artificielle, Jean d'Ormesson a choisi de recréer les conditions d'un procès contre lui même pour répondre aux questions. Juge et accusé, il nous livre da façon insidieuse des Mémoires qu'il le veuille ou non :
« Si j'écrivais mes Mémoires, ils seraient un roman. Je me souviens du passé avec désinvolture. Je prépare l'avenir avec une sorte de nonchalance. Je ne vis que dans le présent. »
Il aborde avec brillance et passion ses thèmes favoris à savoir la famille (noblesse de robe), les lectures qui ont bercé et éclairé sa vie, ses rencontres de personnages connus de tous (Greta Garbo, Georges Pompidou, le Général de Gaulle, Marlène Dietrich, Mitterand, Michel Déon, Romain Gary, etc…), la littérature (Voltaire, Diderot, Proust, Valéry, ses idoles), ses voyages et ses aventures de journaliste.
Son amour de la langue française est son oxygène et c'est avec ferveur qu'il s'en fait le défenseur :
« Tout le monde en 1933 parlait notre langue à Bucarest ».
« Une langue qui faiblit, c'est un pays qui vacille. »
Un livre riche d'anecdotes souvent pleines d'humour.
Jean d'Ormesson fut le plus jeune académicien en son temps et aujourd'hui il en est le doyen, âgé de plus de 90 ans.
Toujours le sens de la formule chez Jean d'Ormesson qui parle longuement de l'Académie Française :
« le comité de lecture de Gallimard m'a beaucoup plus intimidé que l'Académie Française. D'un côté, une institution ; de l'autre, une légende. »
« …Elle a contribué sans aucun doute à l'éclat de notre culture et sa renommée... »

Quelques bons mots et citations :
« Une limite à la tolérance : l'intolérance ! »
« Aux Etats-Unis, avec une goutte de sans noir, vous étiez noir ; au Brésil, avec une goutte de sang blanc, vous étiez blanc. »
« le progrès, si merveilleux, si recherché à bon droit, est une formidable machine à engendrer le bien et à multiplier le mal. Les hommes vivent plus longtemps. D'une certaine façon qu'il est difficile de contester, ils vivent de mieux en mieux. Et d'une certaine façon encore, ils vivent de moins en moins heureux. »
Citant Proust :
« J'appelle ici l'amour une torture réciproque. »
Il semble que Jean d'Ormesson ait voulu tout au long de sa vie faire de cette citation une sorte de d'armure.
Sans illusion mais succombant parfois, souvent même.
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Une manière pour Jean d'Ormesson d'écrire ses mémoires sous forme d'un procès entre moi et surmoi. Il revient sur les premières années de sa vie et poursuit avec son travail à l'Unesco, au Figaro et son entré à l'Académie Française. L'auteur nous permet de rencontrer les plus grands par sa description de nombreux portraits. Jean d'Ormesson est et restera un grand écrivain.
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Au risque de me répéter, ce qui arrive parfois, cet homme là ne m'a jamais ennuyé. Et croyez-moi, peu de gens peuvent en dire autant, et je ne parle pas là uniquement des écrivains. Beaucoup, et non des moindres parfois, y compris du côté vie privée m'ont parfois cassé les pieds. Mais ça c'est une autre histoire. Papy Jean, rétabli, imagine avec coquetterie, le contraire m'eût étonné, son propre procès. Face à un juge nommé MOI il se défend sous le beau nom de MOI. Et c'est parti pour 462 pages à la Jean d'O. Prétentieuses et insupportables pour certains, somptueuses et géniales pour moi avec un soupçon d'irritation car il m'irrite un peu de temps en temps avec son carnet d'adresses tant passées que présentes voire futures. Car s'il ne m'ennuie jamais il me renvoie quelquefois à mon abyssale ignorance, ceci sous couvert de la soi-disante sienne, d'ignorance.

Alors on croise du monde bien sûr et fleurissent quelques citations, Apollinaire, Aragon dont Je dirai malgré tout que cette vie fut belle fournit le titre du livre dans la lignée des derniers ouvrages de l'académicien. Bon, je sais que le côté bottin mondain et délices méditerranéens indispose certains. O.K. mon Papy Jean est un cabotin, un brin T.V.addict, charmeur de ces dames au demeurant, ce qui n'a rien pour me déplaire. Mais à l'heure où tant d'histrions plastronnent malgré le vide sidéral de leurs hémisphères cérébelleux, les exemples abondent, au moins avec D Ormesson il en reste derrière le plastron. D'abord une culture prodigieuse assez classique mais depuis quand est-ce une tare? Parfois le name dropping pèse un peu mais partout le goût du désir, l'appétance des beautés de toutes sortes, la splendeur des criques et le bruit des skis font bellement saliver. Bien sûr lui a connu ça avant que la piste des Gentianes ne ressemble à Châtelet et que le voisin de palier ne dîne à la même trattoria que vous à Positano.

On taxe souvent Jean de légèreté mais j'aimerais que bien des auteurs fassent preuve d'autant d'esprit et de répartie. Intarissable aussi sur le cosmos et l'univers, moi qui, galaxiquement parlant, suis du niveau de la moule de rocher. Hideuse écrivaillerie réactionnaire, si indigne de la Pléiade, certains sont capables de penser ça, pas beaucoup, je crois, et puis après tout j'arrête là. Ce grand monsieur plein de défauts est un bel écrivain et se défend très bien tout seul.
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Que penser de cet ouvrage ?
Je suis partagée, entre admiration pour ce grand homme à la vie bien remplie, le plaisir de découvrir sa vie sous toutes ses facettes (enfance et adolescence entre la Bavière, Bucarest et Rio ; travail entre France, Nice et l'UNESCO, vie personnelle, pensées) mais aussi justement cette impression que beaucoup d'anecdotes m'ont perdue, qu'il s'agissait d'un flot d'anecdotes avec des références qui m'étaient souvent inconnues (il a rencontré un nombre impressionnant de personnes d'horizons différents).

L'idée de construire son récit autobiographique comme un procès de son Moi présidé par son Surmoi permet de rendre le livre attractif, l'histoire vivante et drôle.
Le dialogue est finement mené.

Il conclut son livre sur des pensées philosophiques entre le temps, le Soleil et la lumière, la mort, la religion, l'au-delà, comme un hymne à la vie humaine qui est le choix de chacun d'entre nous, contrastant avec notre destin commun : la mort inéluctable. Inéluctable mais teintée de mystères sur la vie après la mort.

Je ne conseillerai pas ce livre pour une première lecture de Jean D'Ormesson, mais comme un apport à la lecture d'un autre de ses ouvrages.
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En 2008, Jean d'Ormesson âgé à l'époque de 82 ans, publiait « Qu'ai-je donc fait ? ». J'écrivais alors qu'il s'agissait sans doute de son dernier livre. L'ouvrage apparaissait comme une sorte de testament, l'auteur mettant par écrit le bilan de sa vie de terrien, "la vie d'un homme parmi les autres" comme il l'écrivait en toute fin de son livre.

Sept ans après, fin 2015, avec la parution de « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle », l'écrivain, à l'âge honorable de 90 ans, récidive sur le même thème.

450 pages dont les 380 premières passent en revue une vie faite d'innombrables rencontres. Un index à la fin du livre inventorie 1200 noms. Surprenant d'ailleurs ce besoin qu'a eu l'auteur de faire figurer cette liste de 1200 amis. Cela donne le sentiment d'avoir voulu « collectionner » le plus d'amis possible. On y retrouve que du beau monde, des politiques et des hommes de lettres de ce siècle mais aussi des philosophes et des écrivains disparus depuis bien longtemps. On pourrait se lasser au fil de la lecture de cette énumération de noms dont une majorité nous est inconnue. Mais le style de l'auteur est là : une écriture brillante et fluide, une richesse de vocabulaire, une pointe d'humour toujours présente, une conception positive de la vie. A une époque où il est de bon ton de médire sur tel ou tel, Jean d'Ormesson réussit l'exploit de ne jamais glisser une méchanceté sur tous ces personnages rencontrés au cours de sa longue vie. A mon avis, c'est ce côté chaleureux qui rend Jean d'Ormesson si sympathique auprès des Français.

Il faut attendre les 60 dernières pages du livre pour retrouver les thèmes chers à l'auteur : la vie, la mort, le temps, le big bang et l'éternité, la création du monde, l'expansion sans fin de l'univers, la dualité du hasard et de la nécessité, l'ordre des choses, la beauté de notre Terre, les progrès fabuleux de la science, ces mécaniques prodigieuses que sont les Hommes, cette puissance inconnue que l'on appellera Dieu, la spiritualité, la foi, l'incertitude et l'espérance…
La lecture, voire la relecture de ces 60 pages est un vrai bonheur. Jean d'Ormesson nous amène à prendre du recul sur nos vies axées beaucoup trop souvent sur l'instant et nos préoccupations matérielles de tous les jours. Un livre qui élève la réflexion et qui replace nos petites histoires quotidiennes à leurs justes proportions !

A lire (et relire) sans hésiter
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