On pourrait penser que Dieu est mort…
Ou bien a t-il tout simplement décidé d'abandonner les hommes à leur triste sort ?
Rien n'est moins sur…
J'en veux pour preuve l'envoi sur Terre de l'archange Gabriel - dont ce n'est pas la première mission délicate, rappelez-vous l'annonce faite à Marie - afin de rédiger un rapport sur l'humanité ;
le rapport Gabriel, on l'aura compris.
Sur Terre ? Oui mais pas n'importe ou : pas chez moi, pas chez vous, bien sur ; chez
Jean d'Ormesson, soi-même…
«
le rapport Gabriel » est avant tout l'occasion, après «
La douane de mer » et «
Histoire du Juif errant » pour Jean d'Ormesson de se raconter à nouveau.
Cabot d'Ormesson ? Pensez-vous…
Jean d'Ormesson s'aime bien. Et après tout, on ne décrit bien que ce qu'on aime…
L'auteur décrit à l'Archange les diverses institutions qui ont façonné sa vie: la noblesse dont il est issu, le Quai d'Orsay où officiaient les siens, la rue d'Ulm …
Le Figaro et la NRF, évidemment, auxquels il est toujours resté fidèle. Il lui fait visiter le château de Saint-Fargeau, Venise et ses canaux , la salle à manger du Ritz…
Mais aussi et surtout, il lui présente une foule de célébrités:
Roger Caillois, Jean Prouvost,
Raymond Aron, Pompidou,
Aragon,
Sartre,
Blondin...
Tout ça dans le style incomparable de l'auteur, élégant, érudit, un brin pédant parfois - c'est là qu'il agace - toujours brillant.
Bref un ouvrage qu'on peu qualifier d'autobiographique ; et qui ne manque pas d'autodérision. Pour ma part, c'est ce
D Ormesson là que j'aime.