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Ah le bonheur retrouvé de lire un bon livre !
Knype Hill, c'est une petite ville de province anglaise, au début du XXème siècle.
Y vivent un pasteur désargenté, égoïste, froid, méprisant, fâché avec beaucoup de monde,
et sa fille Dorothy, inquiète, scrupuleuse, multipliant les tâches, assumant toutes les responsabilités paroissiales, se débattant avec les dettes faites aux commerçants.
C'est une société finement dépeinte, avec ses travers, avec les personnalités de ses personnages.
En lisant, on voit visuellement Knype Hill et ses habitants.
La deuxième partie se situe à Londres où l'on retrouve Dorothy amnésique. Après avoir ramassé du houblon un temps, elle se retrouve à la rue, puis institutrice dans une école privée minable.
Avec une écriture naturelle, qui coule de source, plaisante à lire, Georges Orwell nous offre une description sans faille et sans faux-semblants de la société anglaise en province et dans la capitale dans les années 1930.
Un régal de lecture.
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"A la campagne, il y a toujours des soupçons qui traînent. Des soupçons sur rien en particulier, vous savez, juste des soupçons généralisés. Une espèce d'instinct malveillant rustique."

Dans ce roman de George Orwell, pas très connu ici et d'ailleurs traduit tardivement en français, la victime de cet instinct malveillant se nomme Dorothy. Comme son titre l'indique elle est fille du pasteur local, qui ne brille ni par son charisme ni par son assiduité. C'est en réalité elle qui maintient tant bien que mal à flot son église, à large renforts de bonne volonté, de bonnes actions et d'un sens de l'économie qui est soumis à rude épreuve devant la pingrerie pathologique de son paternel.

Sa charge mentale, dirait-on aujourd'hui, est si élevée qu'elle finit par craquer. Elle fera la une de bien des journaux à sensations, à cause de sa disparition soudaine.

George Orwell trouvait que ce roman était manqué. Il s'est en effet attaqué à un redoutable défi littéraire : comment rendre-compte du lent retour à la conscience d'une personne qui souffre d'amnésie presque totale ? Je trouve son jugement bien sévère car je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt, malgré ses ruptures. La narration n'est pas toujours linéaire. le centre du roman, notamment, est constitué d'une accumulation de monologues à la façon d'un texte théâtral où chaque personnage laisserait échapper son flux de conscience tout au long d'une interminable nuit passée dans le froid londonien.

Les préoccupations sociales d'Orwell, pratiquement inexistantes au début de l'intrigue, s'affirmeront alors : vie peu enviable de vagabonds cueilleurs de houblon dans les années 1930, école privée miteuse qu'on croirait échappée d'un roman de Dickens...

S'il n'a pas la concision et la force de "1984" ou de "La ferme des animaux", ce roman est tout de même à connaître.
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Dorothy passe ses journées au service des autres. Levée dès l'aube, elle prend en charge toutes les corvées que lui laisse son père, pasteur, homme odieux qui fait fuir les ouailles qu'elle s'efforce de rassembler. Elle s'épuise à s'occuper de tout, gérer la pauvreté de leur ménage, se débattre avec les créanciers, visiter les familles d'ouvriers, organiser des ventes de charité, des spectacles avec les enfants pour récolter quelques fonds. Jusqu'au jour où, après une journée exténuante, elle accepte de passer la soirée chez un certain Mr Warburton. Elle rentre chez elle après avoir fui les avances de ce coureur de jupons et se sentant coupable, décidée à ne pas dormir avant d'avoir avancé dans ses tâches sans fin, elle s'effondre d'épuisement…

Pour se réveiller à Londres parmi un groupe de jeunes vagabonds. Sa vie a basculé, elle ne se souvient plus de rien. Son passé est englouti, elle part avec les autres se faire embaucher comme ramasseuse de houblon, vie dure mais dans laquelle elle trouve une certaine quiétude.
Des champs de houblons à la misère des clochards de Londres, puis l'esclavage du métier d'enseignant dans une école privée pour des filles du peuple auxquelles on n'apprend rien, elle connait la faim, continue, dévorante, le froid, l'angoisse de l'avenir, va de désillusions en désillusions, car si elle a retrouvé la mémoire, elle a perdu la foi…Le monde a perdu son enchantement, il n'y a plus que l'absurdité et l'insécurité d'une existence de labeur et de misère et la cruauté des hommes.

Ce texte est saisissant par la force du vécu qu'il transmet, il nous plonge dans cet univers de la pauvreté et de la survie désespérante qu'elle engendre, même si le personnage de Dorothy demeure lumineux car empli de compassion et d'honnêteté. le thème de l'embrigadement par l'éducation dès le plus jeune âge, le danger des livres, le pouvoir des tyrans, la force de la médisance et de l'ignorance, la déshumanisation de la société moderne naissante, annoncent son grand roman, 1984. Une très belle découverte que cette plongée dans la face sombre de l'Angleterre des années 30.
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Roman moins connu d'Orwell dont l'action se situe dans d'Angleterre dans années 1930, Dorothy, la fille unique du révérend Charles Hare, pasteur à Knype Hill, est frappée d'une soudaine amnésie qui va bouleverser sa petite vie, son quotidien.
Roman en cinq parties dont je ne vais pas développer, pour faire vite, après nous avoir dépeint son quotidien, elle se réveille dans les rues de Londres, et de là, elle ira houblonner dans le Kent, elle reviendra à Londres et partagera quelque temps sa vie avec les clochards de Trafalgar Square, puis elle deviendra enseignante dans une école de quatrième catégorie, aux méthodes rétrogrades, et retour à Knype Hill. Cet incident va bouleverser sa vie ainsi que ses croyances.
Orwell nous fait une belle critique sociale, un constat terrifiant de la vie de l'époque, chacune des parties dénonce des situations terrifiantes, voir absurdes, c'est un roman passionnant avec quelques petites longueurs, j'ai beaucoup aimé la partie sur les houblonnières et celle sur l'école. Une histoire passionnante et une empathie certaine pour Dorothy.
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Livre pioché dans la bibliothèque de ma belle-mère principalement à cause du nom de l'auteur. J'ai lu « 1984 » en cours de français et j'avais bien apprécié son écriture et son univers. Cela n'a malheureusement pas été le cas pour celui-ci.

Je ne suis pas allée au-delà du premier chapitre que j'ai d'ailleurs lu en diagonale tout en m'endormant à moitié, ce qui ne m'arrive pas souvent. Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais pour ce roman mais sûrement pas un bon somnifère... Les descriptions sont longues, on ne comprend rien aux abréviations utilisées par l'auteur et je n'ai pas été captivée par l'histoire que nous raconte Dorothy...

Comme vous l'aurez compris, je ne retenterais pas l'expérience de cet auteur hors de ses romans phares car je ne suis pas du tout une bonne lectrice pour la littérature générale. Je m'y ennuie. J'essaierais néanmoins « La Ferme des Animaux » pour voir ce qu'il a créé pour celui-ci. Je vous conseille donc de le découvrir pour vous en faire votre propre avis, je pense qu'il mériterait d'être plus connu. Il fait d'ailleurs parti de ses premiers textes publiés, mais longtemps inconnu en France.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Dans cette histoire dont l'action se passe au début du 20éme siècle, George Orwell fait le portrait féroce d'une société anglaise qui semble encore coincée à l'ère victorienne, comme dans un roman de Dickens.
Tous les personnages, mis à part Dorothy, l'héroïne, et Nobi le voleur, semblent incarner les pires travers de l'âme humaine. La méchanceté, l'avarice, la cupidité, la lubricité, la sournoiserie ect. animent chacun d'eux et à aucun moment n'existe la moindre bienveillance ou trace d'amour sauf brièvement chez les plus démunis.
C'est à tout ce monde de noirceur, d'indigence faite de misère morale et matérielle auquel se trouve confrontée Dorothy, une vielle fille un peu innocente et épuisée par les trop nombreuses taches qui lui incombent. Victime de ce qu'on pourrait qualifier de "burn out", son esprit surmené lui joue un mauvais tour et la voilà qui se retrouve propulsée dans une étrange aventure !
Il ressort de cette lecture une sensation d'horreur pour cette époque dure où les gens modestes souffrent de la faim, du froid et de la bêtise et pour lesquels il ne semble pas pouvoir exister une perspective de jours meilleurs.
C'est assez déprimant mais on ne peut que se réjouir de ne pas être né à cette époque. Une lecture passionnante même si elle fait froid dans le dos.
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J'ai eu beaucoup de mal avec ce livre de George Orwell, j'avais pourtant beaucoup apprécié 1984 et La ferme des animaux. le livre est particulièrement long à démarrer, en tout cas ça a été mon ressenti jusqu'à la moitié du livre où j'ai fini par comprendre que l'intérêt n'était pas l'histoire mais le panorama brossé d'une époque et d'un pays, l'histoire de l'héroïne n'est qu'un prétexte à cela.
Dorothy va parcourir différentes strates de la société anglaise et sa dégringolade sociale sera l'occasion d'un bouleversement intérieur.
Et tandis que tout reprend sa place, rien ne sera plus pareil car le regard porté sera différent et alors tout est différent.
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Une fille de pasteur, jeune femme de 28 ans, célibataire sans enfant fuit le mariage, court enfin, pédale toute la journée. Un itinéraire jalonné de jambes malades à masser en passant par des aspidistras souffreteux, de remèdes à livrer et l'arrivage de nouveaux-nés. C'qui faut pas faire pour remplir les bancs de plus en plus vides de l'église paternelle anglicane. Faut dire qu'il est pas très souple de caractère, le père.
Eh oui, ça n'rapporte plus l'anglicanisme pur, ça culpabilise trop la noblesse, alors chaque église y va de sa spécialité pour remplir les caisses, enfin, la corbeille.. la fièvre romaine s'empare de la ville..

Dorothy gère tout ce qui manque, tout sauf le vide qui s'installe en elle. Un coup d'aiguille dans le bras, et ça repart, et le moindre éclat de lumière émeraude et éphémère la ranime, pour un moment. Elle parvient tant bien que mal à résister aux attaques spirituelles de son « ami » Warburton, le scandale urbain incarné, mais n'esquivera que trop tardivement une attaque charnelle, que n'esquiveront pas les yeux de Mme Semprill, pour son plus grand plaisir. Dorothy se réfugie dans la confection de costumes en papier kraft, et se réveille dans la rue, inconnue de tous, et surtout d'elle-même.

Commence alors un parcours initiatique, qui commence dans un brouillard de houblon, se poursuit dans un vaudeville frigorifié et « clochardesque », se perd dans le cerveau formaté de jeunes filles en panne d'inspiration expirant l'ennui et finit dans des bottes en papier kraft. C'est fou c'qu'on peut travestir avec du papier kraft..

Non seulement Orwell a merveilleusement « dystopié », avec 1984, mais il excelle à décrire l'atrophie spirituelle, l'hypocrisie sociale, la misère d'une foi (ou inversement) qui se dit intrinsèque mais qui n'est à qu'à peine épidermique et fait frissonner d'effroi.


Et puis, il y a les aspidistras...
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Alors, ce livre est une plongée dans les années trente, en Angleterre, avec une jeune femme névrosée à souhait, qui va découvrir l'horreur de la misère, de la faim, du froid ! C'est fascinant de voir à quel point, sa petite vie tranquille et pourtant frustrante (se lever à 5 heure pour aller prier, se piquer avec une aiguille à chaque "mauvaise" pensée... ) va devenir un doux rêve, un doux souvenir face à tout ce qui va lui arriver par la suite. Mais, elle même va un peu oublier tout ce "confort" pendant un laps de temps et devenir une parfaite inconnue qui rode, mendie, bref, une paria.

L'histoire est déroutante, touchante. Loin de 1984 autant dans le style que dans le fond, l'auteur nous donne une part de son éducation, des moments qu'il a vécu, avec notamment ce passage sur les sans-abris. Orwell a voulu tenter cette expérience, à Paris en 1927 et il nous donne ici froid et faim... avec une présentation assez singulière de ce climat social, de ces évènements affreux relatés avec un petit sourire narquois !

...
Lien : http://nanet-frog.skyrock.co..
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Nous sommes dans une province anglaise dans les années 30. Dorothy mène une vie austère auprès de son père, le révérend Hale, pasteur désargenté, prétentieux, égoïste et bien loin de ses ouailles. La plume d'Orwell dépeint un être vil, caricaturant ainsi le clergé. Un évènement inexplicable et inexpliqué va bouleverser la vie de Dorothy à tout jamais. Pourtant, la puissance de ce roman ne se situe pas dans l'histoire qu'il raconte mais dans ce que dénonce l'auteur. Il y dénonce les agissements du clergé mais aussi ceux de la société toute entière qui met au ban les plus pauvres. Si Orwell choisit un personnage féminin, nul doute que le roman a des traits autobiographiques. La misère qu'il décrit n'a rien de romanesque, elle sent le vécu. le crash boursier de 1929 est passé par là et les fossés entre les classes sociales sont plus criants que jamais. C'est aussi l'occasion de mettre en avant les spécificités de la paupérisation féminine. Mais paradoxalement, même si le texte est sans conteste anticlérical, George Orwell s'interroge et interroge sur la question de la foi et sur le sens de la vie. Roman engagé, la plume, déjà acérée, laisse entrevoir le génie de 1984.
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