Dans Happiness,
Oshimi Shuzo ne s'étend pas sur l'immortalité des vampires, leurs pouvoirs ou encore la fascination et l'attirance qu'ils exercent sur les mortels. Non, il traite plutôt de toute la folie et l'incompréhension face à la transformation inexplicable de Makoto. Face à ces changements, il prend d'abord peur, tente de résister, de s'accrocher à son humanité, puis sombre peu à peu dans la folie. Il n'est pas le seul, car, tout autour de lui, les gens s'interrogent, sont terrifiés. Sa mère a peur de perdre son fils, son meilleur ami est intrigué par ses nouveaux dons, la fille qu'il aime s'inquiète et veut absolument le sauver. Et puis, il y a les gens qui ont peur de l'inconnu et veulent le voir disparaitre, mais également ceux qui, au contraire, souhaitent devenir comme lui, le jalousent, voire le vénèrent comme un dieu.
Et cette incompréhension, cette folie grandissante, entraine tous ces personnages dans une spirale d'évènements de plus en plus malsains et violents. Si
Oshimi Shuzo prend son temps au début, le récit monte en puissance dès le quatrième tome et ne cesse de repousser les limites de l'horreur et de l'humain. le style graphique change d'ailleurs au fur et à mesure des tomes : plus le récit devient dur et les personnages fous, plus le trait devient hachuré et trouble, plus les couleurs se font sombres. C'est comme si on voyait soudain le monde à travers les yeux de personnes qui ont perdu tout sens des réalités. Cette évolution du dessin pour retranscrire la tension et la folie du récit est une vraie marque de fabrique d'
Oshimi Shuzo et elle me charme complètement. Un mangaka discret, certes, mais qui va s'imposer comme une référence, ça, je n'en doute pas une seconde !
Lien :
https://minimouthlit.com/202..