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Je venais de terminer ma lecture lorsque les actualités annonçaient que la présidente des "grands-mères de mai" en Argentine venait de retrouver son petit-fils.
C'est la même histoire que raconte Elsa Osorio. Luz retrouve son père, exilé en Espagne, 24 ans après sa naissance. Elle a été volée par un haut gradé de la junte militaire et sa mère assassinée.
Les 2 premières parties nous plongent dans l'Argentine de 1976 à 1983. Personnages hauts en couleur, actions, répressions, tortures, espoirs de fuite et de vérité, ces pages se lisent comme un vrai thriller. La dernière partie, plus personnelle, est moins rythmée. Elle évoque les sentiments de la jeune femme, sa haine pour sa mère adoptive, son amour pour Ramiro, et sa propre enquête pour établir son identité.
Les procès en Argentine ont bien eu lieu en 83 mais de nombreux militaires ont été graciés selon la loi d' "l'obéissance due".
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Le "temps sauvage" ce fut en Argentine celui de la dictature des années 70 qui fit des milliers de morts et de disparus. Elle fut d'une extrême cruauté : des centaines de détenues enceintes, accouchèrent en prison, se firent enlever leur nouveau-né avant d'être liquidées. Les bébés allèrent combler le vide de familles de militaires haut gradés ou de responsables de la répression en manque d'enfant. Ces enfants vécurent évidemment dans l'ignorance de leur origine. C'est le cas du personnage central de ce livre, Luz ou Lili. Mal à l'aise dans sa famille « d'adoption », Luz (« lumière » en espagnol) mettra longtemps à faire la lumière sur ses origines, menant un long combat contre l'obscurité, sa famille et contre elle-même.
Il y a peu d'analyse politique dans la plus grande partie du livre, sinon vers la fin quand Luz, plus âgée, mène son enquête, s'appuie sur ses amis et s'informe sur ces années de plomb qui se sont abattues sur l'Argentine et dont elle est une victime.
La construction de ce livre polyphonique est parfois complexe et réclame beaucoup d'attention : si la chronologie n'est pas ou peu bousculée, les récits à la première personnes des divers personnages s'imbriquent et s'entremêlent. Le résultat est extrêmement poignant.
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Une jeune maman argentine, Luz, débarque en Espagne avec son mari et son fils pour rencontrer un homme Carlos Squirru.
Etonné de voir cette femme, il comprend par son récit, peu à peu, qu'elle est sa fille. Lui qui pensait que son amie Liliana, enceinte quand elle avait été enlevée par la junte militaire au pouvoir en Argentine en 1976, était morte en donnant naissance à un garçon mort né.
Une plongée glaçante dans des années très difficiles pour l'Argentine mais aussi pour les descendants des personnes ayant vécu cette période.
Une histoire construite autour d'un secret de famille très lourd.
Je vous recommande ce roman, plein de douceur malgré les violences physiques et psychologiques de ces années.
Passionnant.
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Le temps sauvage dont parle le titre est celui de la dictature militaire en Argentine qui sévit du 24 mars 1976, date du coup d'état mené par le général Videla, jusqu'en 1983, date du retour à la démocratie sous le gouvernement de Raúl Alfonsín. C'est une sorte de chronique de ces années terribles (la "guerre sale") que nous livre Elsa Osorio en nous racontant l'histoire de Luz, bébé enlevé à sa mère, une militante de gauche passée dans la clandestinité puis arrêtée et torturée par les militaires, pour être donnée à la fille d'un haut-gradé du régime en remplacement de son enfant mort-né. Même s'il s'agit d'une fiction, ce livre a la force d'un témoignage et l'émotion nous étreint quand nous suivons les efforts de Luz pour faire la lumière sur sa véritable identité. Il sera aussi question de ces courageuses "Grand-mères de la Place de Mai" qui lutteront pendant des années pour retrouver la trace des enfants de disparus.

La construction du livre est plutôt osée, alternant des passages où les protagonistes racontent eux-mêmes leur histoire et d'autres, où l'auteur (ou bien Luz, en narratrice de sa propre histoire) s'adresse à eux en les tutoyant. Tout cela permet d'alléger ce récit qui, même s'il est passionnant, est parfois très (trop ?) détaillé. L'ellipse n'est certes pas la tasse de "maté" de l'écrivaine. En dépit de cette réserve concernant le style de l'ouvrage, n'hésitez pas à vous plonger dans cette ample histoire dont j'ai trouvé les derniers chapitres tout particulièrement émouvants.
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Elsa Osorio construit une fiction passionnante et intrigante en Argentine au coeur de la dictature des généraux. Pendant les années 70, les militaires ont emprisonné et torturé tous ceux qui s'opposaient au régime, tous ceux qui voulaient une autre vie, une autre liberté, ceux qu'ils appelaient les subversifs.
« Au camp ils te tuent à petit feu, ils t'humilient, ils te cassent, ils te salissent. Ils te tuent plusieurs fois. »
L'auteur s'attache particulièrement au cas de ces jeunes rebelles enceintes qui donnaient la vie en prison. Elles étaient exécutées juste après l'accouchement, leur enfant confié à des proches de militaires en mal d'enfant.
A vingt ans, alors qu'elle devient mère à son tour, Luz ressent des doutes sur ses origines. La mémoire des sens met en évidence tout ce qui l'éloigne de Mariana, cette mère autoritaire qu'elle ne supporte plus depuis l'adolescence. Avec l'aide de son mari, Ramiro dont le père a été tué par les militaires et des Grands-Mères, ces femmes d'une patience incroyable qui tentent de retrouver les disparus de la dictature, elle s'oppose enfin à Mariana et part à la recherche de ses origines. Lorsqu'elle retrouve enfin son père biologique, Carlos Squirru en Espagne, elle lui raconte son histoire pour enfin » faire la lumière sur cette histoire d'ombres. ».
Le récit alterne les points de vue des différents protagonistes et insère quelques dialogues entre Luz et son père. Ce procédé donne du rythme et de la richesse à un récit qui peut parfois, surtout vers la fin , paraître un peu long.
Chaque étape dévoile la vie de ceux qui ont compté dans la vie de Luz. Avec tout d'abord, Miriam, une belle jeune femme qui rêvant de devenir mannequin finit comme prostituée. Stérile après plusieurs avortements, elle accepte de recevoir un bébé issu des centres de détention dont s'occupe son compagnon, La Bête, bras droit du général tortionnaire Dufau.
Ce qui se passe avec Liliana, la détenue politique qui vient de mettre au monde Luz change à jamais le destin de Miriam.
L'enfant finalement confiée à la fille de Dufau, Mariana, en compensation d'un enfant mort-né va grandir dans cette famille du tortionnaire, sauvé plus tard par « la loi de l'obéissance due« .
Le récit utilise les mécanismes du thriller lorsque Eduardo, le père adoptif de Luz, excédé par le mensonge s'oppose enfin à sa femme « une fille à papa avec une idéologie de merde. » et son beau-père pour connaître les origines de sa fille.
Les récits s'enchaînent, chacun apportant une part de lumière sur les origines de Luz. La peur, les intimidations empêchent souvent la la vérité de se faire.
» Jusqu'à ce jour, le mal se réduisait pour moi à les conflits avec ma mère, à ce que j'imaginais de Daniel et de ses gorilles, à la trahison d'une amie, autant dire rien, mais que l'homme soit capable d'une telle haine, d'une telle cruauté, d'une telle abjection, était pour moi inimaginable. »
Nunca más. Sur fond de témoignage sur la dictature des généraux, Elsa Osorio nous livre un récit romancé ( peut-être un peu trop pour moi) qui tient en haleine ( malgré quelques longueurs finales ressenties pour ma part) le lecteur par son enquête et ses émotions.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Mouais… Pas vraiment convaincue par ce livre je suis (faites pas gaffe je parle comme Yoda parfois, ça m'échappe). Il traînait sur ma PAL depuis des lustres, il était arrivé chez moi je ne sais plus trop quand (2016 ? avant ?) par la poste dans un colis anonyme (si si je vous assure, c'est un peu flippant non ?). Bref, ça c'est pour la petite histoire. Il fallait bien que je le lise un jour et j'ai pensé que c'était le bon moment, ces petites vacances que je viens de passer dans le Gers, je me suis dit «tiens, tu vas avoir le temps de lire deux ou trois bouquins au moins » et j'ai chargé la valise… Tu parles Charles ! Je n'ai même pas réussi à finir celui-ci pendant le séjour.

Donc Luz… ou Lili si vous préférez, c'est le nom d'une jeune femme qui part à la recherche de ses origines et qui - en même temps - remue toute la merde des années de dictature en Argentine. Et la merde, c'est rien de le dire, y'en a un paquet sur cette période, ça dégouline de partout, ça suinte par les interstices et ça finit par tout recouvrir.
Ou presque.
Parce qu'heureusement il y a toujours des gens qui se battent, des gens qui résistent, des gens qui ont des idéaux et qui les défendent, des gens biens pour résumer et donc des gens qui, hélas en ces temps sauvages, sont condamnés à mourir ou à disparaître. Ce qui revient au même en l'occurrence puisque la plupart de ceux qu'on appelle « les disparus », les desaparecidos, sont en réalité des morts dont on n'a jamais retrouvé les corps. Et pour cause : il s'agit de personnes victimes de disparitions forcées, qui ont été secrètement arrêtées et tuées lors de la « guerre sale », entre 1976 et 1983 pendant la Dictature militaire de la Junte. Eh oui, ça pue je vous avais prévenu, ça s'appelle un crime contre l'humanité… (même si les généraux et autres salopards impliqués vous diront : sans corps - sans preuve donc - pas de crime ; c'est justement le coeur de leur tactique, ne tombez pas dans le panneau, on parle de plus de 30 000 personnes quand même…)

Aussi, à travers l'histoire de Luz, Elsa Osorio évoque ces heures sombres de l'Argentine, ces heures (jours, mois, années…) qu'on a cherché par ailleurs à effacer par le biais de lois d'impunité, comme la Loi de l'Obéissance due par exemple qui permet aux enfoirés de se cacher derrière le « je ne faisais qu'obéir aux ordres », yeah joyeuse amnistie tout le monde, et c'est pas une invention du roman, ça existe pour de vrai. La merde je vous dis ! Tout est vrai dans cette histoire, y compris ce qui en constitue la trame, l'affaire dite des enfants volés : lorsqu'une opposante était enceinte, l'accouchement avait lieu en prison, et le bébé était placé dans une famille de policiers ou de militaires. On compte plus de 500 enfants ainsi volés à leur famille. Souvent, la mère était jetée en pleine mer, nue, peu après l'accouchement (dans le livre on dit qu'elle est « transférée », pouah le langage militaire ça me fait tout simplement gerber …).

Pour conclure, si je n'ai pas été convaincue par le livre (pourtant bien construit mais je sais pas, il m'a manqué un truc), je suis par contre entièrement convaincue de la nécessité d'écrire des livres là-dessus et de lutter ainsi contre l'oubli. J'ai déjà lu jadis (deux fois même) un roman qui m'a beaucoup marqué sur le même sujet , le très noir Bastille Tango de Jean-François Vilar.
Lien : https://tracesdelire.blogspo..
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Un magnifique roman sur la tragédie de ses enfants volés en Argentine et de ses grands-mères qui les recherchent.
L'auteur, nous raconte par la rencontre d'une jeune fille et de son père biologique, la tragédie qu'ont vécu de nombreuses familles. En même temps, nous constatons l'ignorance de certains argentins entre ceux qui ont voulu savoir et ceux qui ont voulu ignorer.
j"ai beaucoup aimé même si parfois il y avait quelques longueurs avec ces retours en arrière d'un personnage à l'autre.
Un très beau roman sur un drame qui encore aujourd'hui marque l'Argentine!
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Un roman allègrement mené et même passionnant sur un sujet pourtant très douloureux : l'enlèvement des enfants de militants communistes (et de gauche en général) arrêtés par le régime militaire et leur adoption par les familles des tortionnaires de leurs parents. Dans un effort louable, et bien qu'elle présente les "mauvais" sans beaucoup de subtilité, Osorio n'a pas osé faire l'impasse sur les défauts et les erreurs des "bons", ce qui donne à cet ouvrage une crédibilité indiscutable. Entre les deux, ceux qui se doutaient de quelque chose mais préféraient ne pas se poser de questions, ni "méchants", ni "bons", mais qui, en se retrouvant impliqués à des degrés divers dans une machination de ce type, se voient contraints de choisir leur camp, en tous cas s'ils laissent parler leur conscience.

La narration est à plusieurs voix, ce qui surprendra peut-être - voire déstabilisera en un premier temps - mais qui, grâce au talent de l'auteur, se vit assez facilement. (Je n'ai pas eu de difficultés majeures, tout se fait dans la fluidité.) On va de rebondissement en rebondissement et il est difficile de quitter le livre avant d'avoir obtenu la clef de l'affaire. (Il y a cependant, vers la fin, quelques longueurs, mais ce n'est qu'un avis personnel.)

Un bon roman sur un thème qui n'a pas fini de faire couler l'encre. A lire si l'Argentine et ses plaies vous intéressent. ;o)
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Mon coup de coeur de cette année ! Un livre prenant, qui remonte l'histoire d'une enfant enlevée par le bourreau de ses parents. L'histoire de la dictature militaire en Argentine.
L'auteur change de point de vue, de personnage et de pronoms régulièrement.
Un roman prenant car, bien qu'on en connaisse l'issu, l'intérêt se trouve dans le "voyage".
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Sans faire un roman politique et lourd de précisions, Elsa Osorio offre au lecteur l'histoire d'une jeune femme comme il doit y en avoir des centaines, voire des milliers, en Argentine, à la recherche d'origines trafiquées par un régime dont les principaux responsables n'auront sans doute pas été punis à leur juste mesure, une histoire pleine d'humanisme, d'espoir et passionnante pour qui voudrait découvrir cette période de l'Histoire.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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