Mon grand appartement

Un homme, Luc Gavarine, perd sa serviette dans laquelle se trouvaient ses clés d'appartement. Personne ne l'attend, personne ne le retient. Il est libre, devant le vide. Une première chute, une seconde. Les femmes, toujours les femmes, de fil en aiguille, trouver la bonne, celle qui saura redimensionner la taille de votre appartement. Un gouffre, une bouée. Ou quelque chose comme ça.

Toujours dans le sillon du mot de Jean Ricardou - [...] l'aventure d'une écriture - Christian Oster est publié chez Minuit. Ça remet les choses en place, un roman chez Minuit. Toi, le lecteur, tu te prends pour qui ? Quoi, tu cherches une histoire ? Avec des attentes, des rebondissements, de la morale, du vraisemblable, des bons sentiments et peut-être quelques belles phrases si affinités.

Un Minuit pour retrouver le Nord, un Oster pour en rire un peu tant qu'à y être...

Le dialogue intérieur du narrateur est irrésistible, inénarrable, à mi chemin entre le stand up et une psychose débutante . le style cruellement drôle souligne la solitude et la difficulté de Gavarine d'être aimé, héros perdu et errant comme certains personnages de Cervantes ou Emmanuel Carrere. Ici pas de geste inutile, pas de description particulière mais un oeil acéré qui repère l'absurdité quotidienne du monde et des êtres. Impossible de ne pas rire de bout en bout en suivant la logique terrible de ce personnage où rationalité et folie se mêlent. Un livre incroyable et une écriture différente.

Un personnage qui ressemble au Meursault de l'Etranger de Camus.

Un roman sensible, un roman d'amour