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EAN : 9782879297774
180 pages
Editions de l'Olivier (18/08/2011)
2.95/5   90 notes
Résumé :
« J’ai pris le volant un jour d’été, à treize heure trente ». On ne sait pas grand-chose des raisons qui poussent le narrateur à quitter Paris et à rouler en direction de Marseille, ville qui s’est imposée à lui comme un mot plus que comme une destination. Le seul besoin de fuir ? Ce serait trop simple. N’a-t-il pas plutôt l’intuition que c’est justement en s’en remettant au hasard que la vie peut enfin apporter du neuf ?
Avec ce livre où la géographie prend ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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La Feuille Volante n° 1315

RoulerChristian Oster – Éditions de l'Olivier.

Le narrateur , Jean, prend le volant et part au hasard de Paris en direction du sud, sans véritable destination, roule, rencontre des gens qui un moment monopolisent son attention au point de parler avec eux mais sans s'y intéresser outre mesure. Il est particulièrement attentif aux femmes, à leur présence mais surtout à leur beauté, mais on le sent en retrait avec elles, un peu comme s'il pouvait entrevoir avec une inconnue une étreinte amoureuse furtive mais que néanmoins il laissait partir, comme si lui-même la fuyait ! Par timidité, par peur d'être éconduit ...? On sent que lorsqu'une telle rencontre a lieu avec une de ces femmes qui traversent secrètement sa vie et voudraient peut-être faire un petit bout de chemin avec lui, il privilégie le hasard mais ne tente aucunement un pas vers elle; bien sûr il ne passe rien et on ne sait pas trop s'il le regrette où s'il en est soulagé. On ne saura pas grand chose de lui, mais peu importe, seulement peut-être qu'une femme avec qui il partageait sa vie l'a quitté puis est morte. Depuis, il roule au hasard vers le sud aussi fébrilement qu'il achète des objets improbables, pour l'oublier peut-être ? Il lui arrive de croiser des hommes, des inconnus ou de vieilles connaissances de lycée, qu'il n'a pas revus depuis des années. Là aussi rien de bien attachant et quand chacun, avec toute la retenue qui convient, a fini de raconter son histoire ou d'évoquer une tranche de sa vie, on tourne la page pour une nouvelle rencontre… ou pour le vide de la route. Il le dit, ce qu'il veut c'est rester seul et semble considérer cette solitude comme une sorte de panacée ou la source d'une forme de résilience ? Ces rencontres font parfois renaître des souvenirs oubliés qui reviennent par bribes. Il privilégie l'imprévu mais là aussi cela débouche souvent sur le vide, le banal, l'ennuyeux et les personnages évoqués sont souvent creux et sans grand intérêt, perdus et seuls, comme Jean. Ce thème de la solitude, pour intéressant qu'il soit, parce que, en autre, il est l'image de notre société moderne et que parfois elle se cache sous des apparences trompeuses, me semble de plus en plus prendre des accents mono-thématiques, avec une dangereuse tendance obsessionnelle. Comme dans l'ensemble de son oeuvre ! Après tout la solitude, voulue par lui et entretenue par ses soins, est peut-être la solution. Sa voiture semble être un des personnages importants de cette fiction et peut, sans doute à ses yeux, passer pour un élément de sa thérapie. Sa vie ne semble pas passionnante et la cinquantaine peut-être pour lui une source de troubles existentiels… ou pas ? Il semble vouloir ne s'attacher à rien ni à personne et quand le moment de quasi convivialité est passé et qu'il n'a surtout pas voulu voir se développer, il retourne à sa voiture et privilégie à nouveau le hasard.

Tout au long de ma lecture, je me suis demandé si je n'allais pas l'interrompre, m'interrogeant intimement sur mes motivations. Si j'ai poursuivi la découverte de cette fiction, ce n'est assurément pour l'écriture qui m'a parue quelconque, plate et sans relief comme on peut la retrouver dans tous les romans de cet auteur. Pourtant et paradoxalement, le texte se lit bien et facilement mais avec cependant quelques longueurs qui peuvent devenir ennuyeuses, mais l'histoire s'impose parfois à travers un détail, une remarque. Si le livre ne m'est pas tombé des mains c'est peut-être à cause de l'épilogue à venir, me demandant s'il allait m'étonner et si toute cette mise en scène annonçait quelque chose… ou rien ? Ici, il m'a paru cependant quelque peu déconcertant. Après tout le hasard paraît être le moteur de cette fiction, inspiration de l'auteur ou manifestation toujours complexe et inattendue de la liberté des personnages ? Allez savoir ! Je me suis même demandé, bien inutilement d'ailleurs, si ce roman résultait d'une expérience vécue ou de son imagination créative ? La réponse importe peu et n'influe en rien sur le texte.

Christian Oster fait partie de ces écrivains que je lis sans véritable passion, parce qu'il est un auteur connu, plus pour pouvoir en parler que par réel intérêt pour ce qu'il fait. A ce rythme là, je pense pouvoir me lasser assez rapidement, à moins que son état d'esprit légèrement pessimisme soit communicatif et que je sois, moi aussi, phagocyté par l'ambiance un peu délétère qui préside à chacun de ses romans. Au lieu de les lire, j'aurais peut-être dû, moi aussi, prendre le volant et abandonner la lecture de ses livres parce qu'elle ne me procure pas ce que je demande à une fiction  : me détendre et m'emmener ailleurs ! Même si je ne trouve pas ce monde passionnant et cette vie belle comme on nous en rebat un peu trop les oreilles en permanence, je ne parviens pour autant pas à me retrouver ou à m'insérer dans le monde parallèle imaginaire de cet auteur.

Bref, comme d'habitude, je me dis que je n'ai peut-être rien compris à son message et à sa démarche, que je suis passé à côté d'un chef-d'oeuvre, mais j'ai été un peu déçu quand même.


©Hervé GAUTIER – Janvier 2019.http://hervegautier.e-monsite.com


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Sur les conseils de ma belle-mère qui adore Christian Oster, j'ai voulu voir ce qu'il en été et j'avoue que j'ai été relativement déçue. Attention, il ne faut pas retenir de cette dernière phrase qu'il ne faut jamais écouter les conseils de sa belle-mère mais tout simplement, comme elle le dit si bien elle-même, avec Christian Oster "Soit, on accroche tout de suite, soit on n'accriche pas"; ce deuxième cas s'appliquant par conséquent à moi.

L'histoire est celle d'un homme, Jean, qui, un beau matin, décide de prendre la voiture, sans but précis si ce n'est celui de rouler. Sa destination ? Il ne la connaît pas encore. le Sud probablement...mais ce qu'il veut avant tout, c'est partir, oublier toutes contraintes et surtout, se retrouver seul avec lui-même afin de réfléchir mais aussi d'oublier. Cependant, ses projets ne se dérouleront pas exactement selon ses plans et de nombreuses embûches viendront se placer sur sa route. Sont-elles forcément négatives ? Je ne le pense pas mais démontrent que la vie est remplie d'imprévus qui peuvent nous permettre soit de mûrir soit de grandir et de nous rendre plus forts.

Je ne dirais pas qu'il s'agit d'un mauvais livre puisqu'il est au contraire rempli de passages magnifiques mais tout simplement que j'ai trouvé l'histoire assez plate et ennuyeuse. L'écriture, quant à elle, est légère et agréable, même si l'on retrouve parfois des phrases un peu trop longues à mon goût et qui manquent surtout de poctuation pour pouvoir au lecteur de reprendre son souffle et de de na pas perdre le fil de l'histoire. Un livre qui se lit très rapidement, à vous de voir...
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Un roman qui ne m'a pas donné envie de prendre la route, ni de partir randonner, ni de rencontrer des inconnus au hasard des voyages... le Narrateur décide, pour une raison qu'il n'explique pas – et que, sans doute, il ne s'explicite pas lui-même, de prendre la route sans but. Ma première pensée a été de me dire que l'essence n'était pas à 2 euros le litre lorsqu'il commence son trajet, il aurait été plus regardant et aurait fait moins de tours et de détours... Il affirme dès la deuxième page qu'il connaît mal sa géographie, cela se voit – il ne semble pas savoir qu'en descendant vers le Sud, il trouvera des reliefs...
Ce Narrateur ne m'a paru sympathique du tout, il ne s'intéresse pas aux gens qu'il rencontre n'écoutant pas leurs paroles, quand il croise une femme, il fixe ses seins et ne l'écoute pas non plus, quand un ami l'appelle, il ne l'écoute pas au téléphone... Il ne pense qu'à lui, et en devient inintéressant.
Dommage qu'un gros bandeau sur le livre indique que celui-ci a reçu le prix de la montagne. le personnage n'est pas un montagnard, il n'aime pas marcher, dès qu'il essaye, il se tort la cheville, tombe dans un torrent, n'arrive pas à lire une carte – quelle idée de partir randonner en mocassins aussi... Cela pourrait être drôle, non, car ce Narrateur décidément antipathique continue de se plaindre : toute contrariété est vue comme un complot mondial pour lui nuire personnellement. Je n'ai donc pas lu de poésie dans les descriptions, puisque celui qui regarde les paysages est incapable de les apprécier.
Une lecture vite passée, vite oubliée.
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Une fois que j'ai fait le résumé, j'ai tout dit du livre de Christian Oster, je peux remballer !Je développe un peu quand même. On peut trouver de beaux passages, une écriture changeante en fonction de l'activité de Jean : plutôt des phrases courtes lorsqu'il s'agit de ses actes, et des phrases nettement plus longues lorsqu'il s'agit de ses interrogations, de ses doutes
Mais cette écriture qui fait que j'ai tenté de résister à la tentation ultime de refermer ce livre devient assez vite rengaine, litanie.
J'ai entendu certains journalistes dithyrambiques sur ce livre de Christian Oster comme ils le sont sur ceux de sa camarade de plume -C. Angot- (P. Clark, entre autres, pour ne pas la nommer sur France Inter). Mais que trouvent-ils à ces écrivains qui hésitent, qui font des phrases mal tournées et qui écrivent des livres ennuyeux et creux ? Parce que celui-ci, à part, un carnet des routes que Jean emprunte, je ne vois pas ce qu'il apporte. Les personnages sont vides, jamais vraiment déterminés. Ce ne sont qu'interrogations vaines sans réponses. Si par hasard, vous voyez ce livre, n'hésitez pas, prenez celui d'à côté, l'Atlas des routes du sud de la France (ça doit bien exister, non ?) : vous aurez le même itinéraire, mais les cartes en plus !
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"J'ai pris le volant un jour d'été à treize heures trente. J'avais une bonne voiture et assez d'essence pour atteindre la rase campagne. C'est après que les questions se sont posées. Après le plein, j'entends." Et voilà, c'est parti, on entre dans le nouveau Christian Oster, Rouler, sans difficulté, bien décidé à le suivre sur les routes de France. Les départementales, hein, parce que les autoroutes, ce n'est pas son truc, on y circule trop vite, on ne voit pas le paysage et, surtout, on arrive rapidement à destination. Et le narrateur du livre, prénommé Jean, n'en a pas, de destination. Enfin si, Marseille, mais c'est plus la sonorité de ce nom que la ville elle-même qui l'attire. le voyage sera lent, Jean veut rencontrer des gens (sic), mais n'a pas très envie de communiquer. Dilemme. On est bien chez Oster, confortablement assis au côté du conducteur, mais le charme opère moins que dans ses précédents livres. Est-ce l'impression d'une certaine routine ? Ou plutôt l'absence de cet humour subtil qui fait généralement le sel des romans d'Oster ? A moins que ce ne soit la dépression de Jean, même si le mot n'est jamais écrit, pour des raisons un peu obscures, qui déteint sur le lecteur ? Au fil des pages, Jean semble aller mieux. La preuve, il s'intéresse à nouveau aux seins des femmes. Et il rencontre des personnes qui le font revenir à la vie. le roman reprend alors des couleurs, le sens du détail d'Oster fait de nouveau mouche et l'on se prend à sourire enfin. Au bout du compte, un livre en demi-teinte, moins brillant que Dans la cathédrale, qui devrait cependant séduire les inconditionnels de l'auteur, parce qu'on y retrouve son style singulier et son art de la description pointilliste.
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critiques presse (7)
Bibliobs
12 octobre 2011
La fluidité de l'écriture, l'art avec lequel Christian Oster glisse d'une scène à l'autre aussi habilement que l'auto prend ses virages sur les routes sinueuses du Morvan et des Cévennes, l'insertion heureuse du monologue intérieur dans les descriptions, l'humour des coq-à-l'âne confèrent au roman une sorte de légèreté impressionniste qui agit comme une drogue.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
20 septembre 2011
Christian Oster conduit son roman comme on roule en attendant la prochaine intersection pour se décider. C'est délassant.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LaPresse
19 septembre 2011
Le style faussement plat de Christian Oster donne vie à un homme farouchement seul au milieu des autres, dont la présence lui est nécessaire, mais insupportable parce que contraignante. [...] Il est vrai que ce regard désenchanté a de quoi rendre misanthrope, mais peut-être est-ce son sens comique involontaire, non dénué d'humanisme, qui permet au narrateur, finalement, de renouer le lien avec ses semblables.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
08 septembre 2011
L'auteur de Mon grand appartement (1999, prix Médicis) emporte une nouvelle fois l'adhésion avec ce road novel étrange jalonné de rencontres et de contemplations.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
07 septembre 2011
Avec ce livre rempli d'échos et de réverbérations, de craquements et de soupirs retenus, Christian Oster poursuit en finesse sa quête du vide, ce trop-plein quotidien
Lire la critique sur le site : Telerama
LeSoir
05 septembre 2011
Car là est bien la réussite de Christian Oster. Arriver par son style inimitable à intéresser le lecteur à des descriptions minutieuses, qu'il s'agisse de décors, de gestes, de pensées ou du nom des choses. Oster, c'est l'ultra-précision comme on a à un moment inventé en France le concept de l'ultra-gauche.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
26 août 2011
Ce qui fait la singularité et le charme des romans de Christian Oster, ce sont les malentendus, son organisation de l'imprévu, et sa passion pour les détails.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis dirigé vers la piscine...j'y suis entré lentement.....j'ai couvert une dizaine de longueurs, que j'ai comptées, et, dès la septième, j'avais retrouvé cette sensation d'ennui caractéristique de la nage dans un espace fermé, identique, j'imagine, à celle que font naître toutes les activités qui miment le déplacement, comme le vélo d'appartement, et où la conscience aiguë d'être privée de destination se combine avec celle, plus souterraine, que le temps n'y changera rien et que par conséquent, même quand il sera écoulé, selon la limite qu'on se sera fixé, on ne sera toujours arrivé nulle part.
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"En attendant, j'ai pensé que les gens étaient tourmentés dans l'ensemble et j'aurais bien voulu que ça m'aide, mais ça ne m'a pas aidé. C'était de gens normaux que j'avais besoin, équilibrés, avec une direction de vie. Ou alors sans direction de vie mais qui le sachent."
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"Tout en l'écoutant me répondre, je l'ai observé, poser des questions est le meilleur moyen pour ça, me disai-je, parce que pendant ce temps-là les gens ne se doutent de rien, ils pensent qu'on les écoute et pas du tout, on les regarde, le visage, surtout, la bouche en mouvement, les expressions, l'allure [...]."
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"J'ai pris la direction de Saint-Chély et je me suis tu, je n'ai même pas cherché les mots pour lui dire que je ne voulais pas parler, que je voulais oublier qu'elle était là, parce que j'avais bêtement hâte de me retrouver seul, comme si ça avait un sens, me suis-je dit, comme si je n'aurais pas le temps, plus tard, de me retrouver seul, en tout cas je me suis tu, peut-être aussi parce que je cherchais à tester ma capacité de résistance aux autres, à leur façon d'être là."
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"Je ne l'écoutais pas, je me disais que j'aimais sa voix, la voix de ma conseillère bancaire, et je me sentais misérable. Je ne voulais pas de conseillère bancaire dans ma vie, j'avais un préjugé contre les conseillères bancaires [...]."
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Vidéo de Christian Oster
Christian Oster - La vie automatique .Christian Oster vous présente son ouvrage "La vie automatique" aux éditions de l'Olivier. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/1934121/christian-oster-la-vie-automatique Notes de Musique : Free Music Archive: Gillicuddy - All Eventualities. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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