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EAN : 9782879297798
192 pages
Editions de l'Olivier (20/08/2015)
3.08/5   72 notes
Résumé :
En rentrant chez lui, Simon découvre un homme mort au milieu du salon. Diane, sa femme, qui, selon toute vraisemblance, a poussé l’homme par-dessus la balustrade, lui annonce qu’elle s’en va. Elle ne donnera plus de nouvelles. Simon, resté seul avec le corps, va devoir prendre les décisions qui s’imposent.
C’est lors de sa visite à la gendarmerie que Simon rencontre Henri, un gendarme à la retraite amateur de tennis. Une relation amicale se noue. Mais Simon e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,08

sur 72 notes
Il y a de ces histoires où on se dit dès le début "Ouh là, qu'est-ce que je ferais moi dans la même situation ?". le genre de scénario pourtant improbable mais qu'on ne peut s'empêcher d'évoquer et on cherche alors à anticiper les choix que l'on ferait. C'est typiquement le cas ici: on rentre chez soi, un cadavre dans le salon, la compagne mutique dans la salle de bains qui s'en va en nous disant "occupe-toi de ça, moi je ne peux pas". C'est un peu l'histoire du meilleur ami qui ne le serait que si il acceptait d'enterrer un cadavre avec nous... avec la notion d'amour en plus... et aussi le fait que là personne ne le fait pas "avec" nous mais qu'on nous laisse totalement le bébé (métaphore osée) sur les bras !

J'ai vraiment beaucoup aimé tout le début du roman, l'auteur nous immerge totalement dans la tête du personnage principal, confronté tout à la fois aux interrogations purement techniques (ça sent mauvais au bout de combien de temps un cadavre...), à la vie qui continue (les amis qui veulent passer, le boulot) et aux interrogations qui ne peuvent manquer sur une relation amoureuse face à ce genre d'évènements (est-ce que je l'aime toujours, est-ce qu'elle m'aime pour me laisser gérer ça). Bref, c'est vraiment très très riche, et servi par un style dense, des paragraphes avec peu de points, des dialogues qui s'insèrent dans le récit, tout pour renforcer l'impression de malaise, l'oppression continue où plonge ce genre de situation. Même la partie où on sent que le personnage dérive vers la folie est habilement retranscrite, sans grands effets d'esbroufe.

En revanche, à partir du moment où la relation commence à se tisser avec Henri et Nicole, j'ai eu l'impression de rentrer dans une autre dimension. Que le personnage principal ait des réactions incohérentes, soit, la situation ne peut que l'y pousser. Mais que quasiment tout le monde autour de lui commence à virer bizarre... Je comprends à peu près le message qui est sans doute de nous interroger sur ce qu'est la normalité et qui l'est vraiment, mais j'ai du coup perdu de vue ce qui m'avait le plus plu, cette immersion dans quelque chose ancré dans un quotidien qui pourrait finalement être le nôtre. A trop vouloir maintenir une atmosphère d'étrangeté, j'ai commencé à perdre l'attachement que j'avais profondément ressenti pour le personnage principal.

Le livre reste très intéressant mais a perdu avec ce final la petite étoile de plus qu'il aurait décroché sans aucun souci autrement. Il est vrai qu'on attend beaucoup l'auteur sur la fin de ce genre d'histoires. Aurait-il pu réussir une prouesse égale à ce début particulièrement troublant... le problème de mettre la barre trop haut en littérature est assez récurrent, que ce soit avec les séries quand le tome 1 est particulièrement réussi, les auteurs aux premiers romans bluffants... et les histoires dont le pitch de départ est tellement puissant qu'on ne sait plus trop comment mettre le point final.
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Je crois qu'à force de lire des livres de Christian Oster (la faute à qui devinez ? A ma belle-mère, petit clin d'oeil pour toi "aléatoire" car encore une fois, je raconte ma vie...), je commence à l'apprécier de plus en plus (Christian Oster j'entends, non pas ma belle-mère !).

Ici, un homme, Simon, notre narrateur rentre un soir chez lui comme d'habitude à l'exception faite qu'il découvre sa compagne, Diane dans un bain. Jusque là, rien de plus normal me direz-vous sauf qu'en plus de ce moment du bain où tout a basculé dans la vie de Simon, il découvre un homme allongé dans le salon, mort. Probablement tombé de la mezzanine puisque l'on constate que la balustrade s'est en même temps effondrée mais Simon comprend tout de suite que ce n'est pas un simple accident. Diane, celle qu'il croyait connaître et avec qui il partageait sa vie l'aurait alors tué mais pourquoi ? Alors que sa vie à lui lui convenait parfaitement jusqu'à maintenant, il découvre tout à coup que sa compagne, elle, avait un amant mais qu'elle est aussi capable de tuer sans éprouver plus de remords que cela. La preuve, elle dit à Simon qu'elle part (sans toutefois lui annoncer qu'elle le quitte pour autant) et qu'elle le laisse se débrouiller avec tout ça (avec le corps donc). Va alors commencer de longs moments de réflexions pour notre narrateur et d'étranges coïncidences et la paranoïa qui va avec. Sa rencontre avec Henri, un ancien gendarme tout récemment retraité ne serait-elle pas due au fait que ce nouvel "ami" sache tout et que depuis le début de sa rencontre avec Simon, il le soupçonne de cacher quelque chose ? Et s'il ne s'était rapproché de lui simplement pour mieux pouvoir le piéger par la suite ?

Un roman dans lequel le lecteur (moi en l'occurrence), malgré cette histoire macabre, se laisse envoûter dès le départ et a sans cesse envie de savoir comment tout cela va se dénouer. cela est probablement du à l'écriture particulière de l'auteur avec ses phrases relativement longues dans lesquelles l'auteur dit tout une partie de ce qu'il pourrait dire de échanges entre les personnages afin de ne pas rompre le fil (style d'écriture, il faut bien le rappeler que j'exécrais au départ de ma rencontre avec ce dernier...comme quoi, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, je parle pour moi bien évidemment).
Un roman surprenant. A découvrir !
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« La sensation de m'être trompé, ou de l'avoir été, venait poser sur toutes les scènes, sur toutes les images que je convoquais, une sorte de vernis qui les glaçait, avec de surcroît la conscience d'une phénoménale absurdité et, malheureusement, d'une tout aussi phénoménale banalité. »

Le narrateur, Simon, conférencier, découvre en rentrant chez lui le cadavre d'un homme. La balustrade du premier étage est brisée. A l'étage, la compagne de Simon, la maîtresse, devine-t-on, de l'homme, est dans son bain, la tête littéralement sous l'eau, dont elle sort sans explication mais avec une injonction : "Occupe-toi de ça, moi je ne peux pas".

Simon, deux jours après s'en être « occupé », va déclarer la disparition de sa compagne à la gendarmerie, où il croise Henri, gendarme qui, frais retraité, va petit à petit s'incruster dans la vie de Simon.

L'état d'alerte est à son maximum.

Simon suit Henri chez sa belle-soeur.
« « C'est votre fille ? » dis-je en désignant une photo dans un cadre incliné sur une console au bord du canapé à motifs.
Peur d'avoir gaffé. Qu'elle soit morte. »

Le style est magnifique, l'entame accrocheuse. Mais le vernis s'écaille, j'espérais un semblant d'action, une esquisse de dénouement…

« Je me suis fait la réflexion que, si ma vie quelques jours auparavant avait basculé, aujourd'hui j'entreprenais de la laisser flotter avant qu'elle coule. »

A 50 pages de la fin, j'ai dû me noyer moi aussi.


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La Feuille Volante n° 1317

Le coeur du problème - Christian Oster- Éditions de l'Olivier

Simon, un conférencier, rentre chez lui, probablement à une heure inhabituelle, trouve un homme mort, inconnu de lui, dans son salon et sa compagne, Diane, en train de prendre un bain. Il ne faut pas être grand clerc pour imaginer le scénario, un cocuage bien banal, mais ce qu'il l'est beaucoup moins c'est que la femme en dit le moins possible, prétend que cette mort n'est qu'un accident, une chute depuis la mezzanine dont la balustrade s'est rompue, s'en va et disparaît complètement, en lui laissant le soin de solutionner cette affaire. Ce qui l'est encore moins, c'est que Simon, au lieu d'appeler la police, ce qu'il aurait logiquement dû faire, va tout faire pour cacher ce qui est réalité un meurtre et on balance entre un trop grand amour pour sa compagne qu'il aime et à qui il pardonne cette incartade et une déstabilisation telle qu'il est amené à faire ce qu'en temps ordinaire il n'aurait pas fait. Se sent-il coupable de n'avoir pas été à la hauteur des aspirations amoureuses de Diane ou s'en veut-il de s'être trompé dans son choix ? En fait nous ne savons rien de leurs relations intimes. Comme à chaque fois dans pareil cas, faire disparaître le corps était indispensable et la solution qu'il trouve paraît un peu inattendue. Un tel scénario policier menaçait d'être intéressant et tranchait quelque peu sur l'ambiance ordinaire des romans de cet auteur

En l'absence de Diane, qui à l'évidence l'a quitté définitivement, Simon se sent abandonné et bien des choses lui passent par la tête, ce qui donne à l'auteur l'occasion de renouer avec son thème favori : la solitude. Dans le cadre d'un adultère, celui qui est laissé pour compte a parfois un sentiment d'injustice, de trahison, d'abandon d'autant que Simon n'a pas beaucoup d'amis à qui se confier et qu'on est, de toute façon guère fier d'une telle situation personnelle. Il n'en parle donc à personne sauf peut-être à un ex-gendarme, Henri, qui malgré sa récente retraite est ému par son histoire. Mais un gendarme, même à la retraite, reste en enquêteur suspicieux et quand intervient l'épouse de l'ex-amant de Diane, cette dernière étant réfugiée en Angleterre, les choses se compliquent. Non seulement elle sort du jeu définitivement de part son éloignement mais Simon devient son complice pour avoir fait disparaître le corps. Dès lors, on à l'impression de l'étau se resserre autour de lui et que c'est lui qui tâtera des Assises. le hasard, mais est-ce vraiment lui, met Simon dans une situation délicate qui, paradoxalement, tout en le maintenant sur ses gardes, donne l'impression qu'il est au bord d'un gouffre et a la ferme intention de mettre fin à cette situation de plus en plus intenable par une action qui le mette en porte à faux. On a même l'impression qu'Henri, qui a sans doute tout compris, tourne autour de Simon, joue avec lui, le balade à son gré et lui portera bientôt l'estocade. En réalité on oublie rapidement cette histoire de mort au gré des événements, on est embarqué dans plusieurs autres épisodes qui n'ont rien à voir, outre que Simon confesse un peu hasard, un crime qu'il n'a pas commis, comme pour sortir de cet imbroglio, mais tout cela est sans aucune suite. On constate la solitude prégnante de tous les protagonistes, mariés ou non, le naufrage du mariage et les idylles possibles entre Simon et les différentes femmes qu'il croise s'avèrent autant d'impasses, par timidité de sa part, par peur d'être éconduit ou simplement par crainte du mensonge ou de la trahison de la partenaire.

Je déplore toujours la même chose chez cet auteur, non qu'il écrive mal, loin s'en faut, mais la longueur de ses phrases, et ses descriptions dont la méticulosité est poussée à l'excès ont tendance à me déconcentrer. J'accorde cependant de l'attention à ses romans seulement peut-être parce qu'ils se lisent facilement. J'ai quand même une interrogation sur cet auteur qui parle si abondamment de la solitude et des femmes, et dédit pratiquement tous ses romans à Véronique B qui reste une inconnue pour le lecteur. Pourtant l'analyse psychologique que Oster fait des différents personnages et des situations entretient le suspense même si, à la fin, j'ai été carrément déçu. Les chapitres sont courts au début puis vers la fin s'étoffent un peu plus mais ce qui pouvait passer au départ pour un roman policier n'en est, en fait, pas un. C'est, ai-je cru le lire, une longue digression sur l'isolement cher à Oster, la solitude des êtres à cause sans doute du désamour dans lequel ils vivent, de la fragilité des choses de cette vie. Ne serait-ce pas cela le coeur du problème ?
©Hervé GAUTIER – Janvier 2019.http://hervegautier.e-monsite.com


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En rentrant chez lui un soir d'été, Simon, la cinquantaine avancée, fait une macabre découverte : le corps inerte d'un homme trône au milieu de son salon. La maison est plongée dans un grand silence. Sa femme, Diane, devrait être là, pourtant il n'a pas vu sa voiture. La serrure de la porte n'a pas été forcée. Quant au visage de l'homme à ses pieds, il lui est inconnu. La balustrade de la mezzanine – qu'il devait faire réparer - a définitivement rompu. L'étranger a dû tomber de là-haut.
Sonné et sans voix, Simon se met à parcourir les pièces de la maison pour trouver Diane. En quête d'un éclaircissement sur cette renversante situation. Diane est dans son bain. Mutique elle aussi. Un jeu de regards commence, puis quelques mots, pas de solution. L'homme était son amant, il aurait été violent, elle l'aurait poussé pour se défendre... il serait tombé... un accident... Mort, désormais. Simon saurait bien quoi faire. Elle a décidé de partir de la maison. Simon la laisse le quitter. Comme ça.
Le mari, désarçonné, se retrouve seul en pleine campagne dans sa grande maison, avec un cadavre sur les bras et une femme en fuite. La nuit avance, l'esprit de Simon est de plus en plus confus. Les questions se pressent. Il va falloir agir vite. Protéger Diane. Dissimuler le corps. Inventer un stratagème. Impossible de joindre sa femme. Aller à la gendarmerie tout de même. Y signaler la disparition de Diane.
Simon va rencontrer Henri, un gendarme en retraite depuis peu. Amateur de tennis, il l'invitera à jouer avec lui. Lui présentera sa femme, puis lui proposera de partir en vacances, quelques jours. Une relation étrange se noue entre les deux hommes, faite tour à tour de complicité et de suspicions. Simon se sent épié, traqué et pourtant est attiré par cet homme. Une sorte de jeu d'influence s'installe.
Un roman noir qui commence comme un polar et prend des chemins de traverse. Car ce livre est avant tout une longue et tortueuse réflexion sur la vie d'un homme, un homme vieillissant, sa solitude, sa fragilité, son amour perdu, sans descendance. On entre dans son histoire avec empathie, on suit le va-et-vient de ses pensées, on sourit aussi parfois face à ses subterfuges, on est en colère contre Diane, on se méfie d'Henri... on aimerait qu'il s'en sorte.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
On plante, mais on ne parle pas tellement de plantations, ai-je observé, et j'ai craint tout à coup que Paul n'exprime le souhait de voir ce que j'avais planté, côté jardin, donc, à l'opposé du côté où nous nous trouvions, et sur quoi nous n'avions pas vue, il fallait traverser la maison, mais il n'a pas exprimé un tel souhait, il a juste dit que finalement il se demandait si on se parlait assez, de plantations et du reste. Peut-être pas, ai-je dit, et j'ai eu soudain très envie de lui parler, justement, pas du mort, mais de Diane, qui m'aurait tout doucement conduit au mort, avec un peu de chance, mais ça m'a passé, heureusement, d'ailleurs Paul aussi, qui changeait trop souvent de sujet, à mon goût, qui ne s'installait jamais dans un registre, un garçon fougueux avec trente ans d'âge mental, ai-je pensé, ce qui me plaisait chez lui c'était sa propension à l'enthousiasme comme à la souffrance, ce qui me plaisait moins c'était la même chose, en fait, ou plutôt le passage brutal de l'un à l'autre, parfois qui me fatiguait, sauf que Paul restait un des hommes qui me fatiguait le moins, qui dans mon entourage vivait le plus, et qu'importe si c'était désordonné, Paul m'agaçait et me touchait, voilà, qui cependant me saluait amicalement et s'en allait.
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Pour dire les choses vite, quand je suis rentré chez moi ce soir de juillet, il y avait un homme mort dans le salon. Pour le dire plus précisément, l’homme était allongé sur le ventre, à l’aplomb de la mezzanine où nous avions notre chambre, Diane et moi, et dont j’ai vu que la balustrade avait cédé. Nous devions depuis longtemps renforcer cette balustrade, qui commençait à présenter du jeu. Je sortais d’un rendez-vous de travail particulièrement improductif et j’étais plutôt de mauvaise humeur, si bien que ma première réaction a été une forme d’agacement, un peu comme si je venais de trouver le salon en désordre ou, pour être plus juste, comme si ce qui ressortait de ce que j’avais découvert avait prioritairement à voir avec le désagrément. J’ai rapidement pris conscience que l’homme était mort, du moins après l’avoir vérifié comme j’ai pu, palpation du pouls, test du miroir, constat d’un début de rigidité, mais l’agacement a persisté alors même que je me rendais compte de la gravité de la situation. Je tentais de me représenter, au-delà de cet écueil psychologique, les faits avec la plus grande objectivité, et je me suis mis en devoir, alors que je n’y parvenais pas encore, de les aborder de manière efficiente. Bien que je n’eusse pas vu sa voiture garée devant chez nous (ce qui était d’ailleurs normal à cette heure, dix-neuf heures, puisqu’en principe elle rentrait vers vingt heures de ses consultations à l’hôpital, j’ai pensé que Diane était peut-être là (avec ce corps au milieu du salon, tout devenait possible) et j’ai commencé par la chercher dans la maison, en évitant de crier son nom à cause du mort, par une sorte de pudeur qui interférait avec ma sidération, puis des voisins. Nous avions hérité avec la propriété, Diane et moi, d’une double mitoyenneté, et, en dépit de la distance de quelque cinquante mètres à laquelle s’érigeaient nos murs d’enceinte, les sons portaient. Si j’ai pensé que Diane pouvait être là, c’est aussi, évidemment, parce que l’homme n’ayant guère pu entrer chez nous par ses propres moyens – la serrure n’avait pas été forcée -, il n’y avait qu’elle pour avoir pu l’y introduire.
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La journée recommençait. Une journée, en fait, n'importe quelle journée recommençait. Je repartais de zéro. De nouveau, j'avais moins de fièvre. La force de me lever, mais pas le courage. L'intérêt d'être vendredi, une considérable avancée objective par rapport à jeudi, me paraissait douteux. D'autant qu'au-delà se profilait le week-end. Et au-delà encore, la vie. La mienne, en tout cas. J'aurais tout donné pour n'être pas moi. Mais je n'avais pas d'autre idée.
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« Après, il y a le matin. Le petit déjeuner dans l'hôtel, la rue avec l'impression qu'on n'y est pas. La nostalgie, aussi. Impossible de ne pas se souvenir. L'envie de quitter ça, plus forte encore. La proximité de la gare, avec un train dans deux heures, l'absurdité d'être encore là à attendre alors que derrière soi, dans le passé immédiat, rien ne fait écho. Sûrement pas Diane sur son banc, le visage moins fermé que dans son bain, sans doute, mais comme nettoyé de la vie. J'ai patienté, comme on dit. Sans m'éloigner de la gare. J'ai marché. Tourné autour de la gare, en empruntant les rues nécessaires. Croisé des touristes, bien sûr. Des gens qui arrivaient, qui partaient. Je me suis ressouvenu d'un temps où je voyageais, jeune. J'ai chassé ce souvenir. Je me suis demandé si, dans ma situation, vieillir avait un sens. Je me voyais plus mort que vieux, en fait. Pas tout à fait mort. Encore une fois, je m'habituais. Cette femme en allée, ce type dans le jardin, je commençais à les intégrer. Tous deux faisaient partie de ma non-vie. Ils la meublaient. »
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"Remarquez, moi aussi il y a des tas de choses que je ne sais pas. où je vais, par exemple. Mais je sais où je ne vais pas."
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Christian Oster - La vie automatique .Christian Oster vous présente son ouvrage "La vie automatique" aux éditions de l'Olivier. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/1934121/christian-oster-la-vie-automatique Notes de Musique : Free Music Archive: Gillicuddy - All Eventualities. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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