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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1939, en Russie.
À l'écart du reste du monde, un long bâtiment de plain-pied est enseveli sous la neige.

La gardienne, une vieille Tatare, est assise près d'un poêle en fer et mâchonne de sa bouche édentée, des tranches de viande séchée.

Plus loin, dans un local confiné, vêtu d'une combinaison de protection et doté d'un masque, un biologiste du nom de Rudolf Ivanovitch Mayer répartit une culture bactérienne dans des boîtes de Petri à l'aide d'une longue aiguille.

Dans la loge, le téléphone sonne avec insistance.
Ce passage m'a rappelé la virulence de l'appareil de Donald quand c'est Picsou qui appelle.
Mais je m'égare.

Suite aux hurlements de la gardienne qui l'enjoint de répondre,, Mayer se précipite, et ce faisant, son masque glisse, le joint d'étanchéité de la mentonnière s'est détaché.

C'est Moscou, en la personne de Vsévolod Alexandrovitch, Président de la commission, qui exige de Rudolf qu'il fasse le voyage pour faire un exposé sur son travail, bien que celui-ci demande encore deux mois pour le finaliser.

L'éminent biologiste travaille sur la peste pulmonaire, en pleine recherche d'un vaccin supposé lutter contre toutes ses variantes.

Pas de mystère, suite à la détérioration de son masque, Rudolf est contaminé mais prend le train jusqu'à Moscou, s'installe à l'hôtel, se fait même raser, fait son exposé à la Commission... et tombe malade.
Le médecin vient, le fait hospitaliser.

La Russie connaît un embryon d'épidémie, mais absolument toutes les personnes ayant été en contact avec le patient zéro sont identifiées et débusquées de l'hôtel, de chez eux en pleine nuit.

Quand des hommes du NKVD vont les chercher, les citoyens pensent de suite à une arrestation, forcément, et leurs réactions varient d'une personne à l'autre.

*******

Le livre est très court, mais plutôt détaillé concernant les personnages.
Un style très brut, il ne faut pas y rechercher d'envolées lyriques.

Accrochez-vous pour suivre au fil des noms et prénoms, mais une récap est fournie en entrée de livre.
J'aurais aimé que certains passages soient davantage creusés, ce qui aurait donné plus une profondeur émotionnelle au récit.

Au final, un grand soulagement, ce n'était que la peste !

.
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Un à un ils sont tous retrouvés puis isolés manu militari, sans explication. Ils s'imaginent le pire, car sous le camarade Staline, même coupable de rien cette mise à l'écart n'augure rien de bon. Pourtant quelque temps après ils sont relâchés. Enfin ceux qui ne sont pas morts. Morts de la peste.

Écrit en 1988, ce court texte a été inspiré à Ludmila Oulitskaïa par une épidémie de peste pulmonaire à Moscou en 1939, tuée dans l'oeuf par les autorités soviétiques (le NKVD) qui n'ont pas hésité à utiliser les méthodes fortes dont elles étaient coutumières en ces temps de purges staliniennes. Et ça a marché puisque en quelques jours (ou semaines) l'épidémie débutante a été circonscrite. Évidemment en cette période de pandémie de covid un texte qui interroge sur la nature des moyens employés pour tenter d'endiguer le mal, leur justification et leurs conséquences sur les libertés des individus...
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Un roman de 1988 qui peut être lu différemment selon les époques.
Un roman qui retrace des faits réels : un tout début de peste à Moscou en 1939 et comment par une pratique violente de quarantaine le NKVD va réussir à stopper cette épidémie.
Un récit particulièrement glaçant, voire sidérant, qui m'a scotchée sur mon canapé. Ca fait relativiser tout ce qu'on a pu vivre.....
Un récit qui entremêle fiction et réalité pour montrer la violence des services secrets russes. Au point que finalement "ce n'était que la peste"..... la maladie paraissant finalement moins grave que les services de l'Etat !
Un texte très court, sidérant. J'en suis encore pantoise.....
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Au plus fort de la pandémie de Covid 19 est ressorti ce texte de Ludmilla Oulitskaïa écrit en 1988.

Texte très court, ce n'est ni un roman, ni une nouvelle mais un scénario et écrit comme tel : récapitulation des protagonistes en introduction, description sommaire des lieux et des personnages.

Mais quelle force se détache de ce scenario !

Il se base sur un événement peu connu et occulté par le pouvoir : en 1939, le NKVD, de sinistre mémoire, a empêché le déploiement d'une épidémie de peste, la maladie fut jugulée et seuls trois personnes en moururent.

Rudolf Ivanovitch Mayer est chercheur dans un laboratoire et travaille sur un vaccin contre la peste. Il doit présenter ses travaux à la commission de santé à Moscou sans réaliser qu'il transporte le bacille de cette maladie suite à un moment d'inattention. Il sera fait appel au NKVD pour rechercher et isoler toutes les personnes ayant été en contact avec lui.
Et nous volià plongés dans ces années de terreur stalinienne …

L'autrice fait vivre ce récit avec beaucoup de dialogues, accordant à chaque protagoniste une scène, y essaimant des touches d'humour tout en soulignant la peur engendrée par ces irruptions de nuit de la police politique.

Et ce livre nous montre ainsi la seule réussite de la NKVD, mais entre une épidémie mortelle et la terreur du pouvoir, n'est ce pas cette dernière que l'on craint le plus ?

On pourrait reprocher à ce texte un manque d'approfondissement mais je ne le ferai pas ! C'est un scénario et il se revendique comme tel.
ce scénario, malgré cette économie de moyens littéraires, est extrêmement percutant et arrive à me donner des frissons. Mon imagination a comblé ce que la sobriété du texte dissimulait.
Judicieusement publié à nouveau lors de la pandémie que nous avons connue, il parait très actuel …



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Ludmila Oulitskaïa avait écrit un scénario en 1988 dans le cadre d'un concours d'écriture. Il a été redécouvert, fort à propos, au printemps 2020 en pleine épidémie du Coronavirus. Il est tiré d'une histoire vraie.
 Il raconte l'histoire d'une épidémie de peste qui s'est déclarée à Moscou en 1939, stoppée dans l'oeuf grâce à la terrible efficacité des services de la NKVD stalinienne : « la peste dans la peste ».

Le récit est très cinématographique, construit comme un thriller avec du rythme, du suspense, des gros plans sur des détails. Les personnages ont des comportements qui en disent long.

Le biologiste Rudolf Ivanovitch Mayer est à la recherche d'un vaccin contre la peste. il travaille même la nuit à Saratov sur ses boites de pétri mais ses recherches sont brutalement interrompues par un coup de téléphone du commissaire du peuple. Rudolf doit tout affaires cessantes se rendre à Moscou, exposer ses travaux. Sa voix est assourdie par le masque qu'il porte. Celui-ci a glissé légèrement et le joint d'étanchéité de la mentonnière s'est détaché. Rudolf a juste le temps d'embrasser Ania sa maîtresse secrète et leur petite Krossia. Ana le rejoindra à Moscou, à 800km. Rudolf se retrouve dans un compartiment-couchettes avec quatre personnages aux trognes formidables . Une belle femme élégante bien maquillée avec des nattes relevées qui aime que tout soit bien en place sur un joli napperon. Un homme au visage asymétrique qui regarde ses... tartines au saucisson avec avidité. Il porte de belles bottes fourrées. Un jeune agriculteur qui s'est mis en tête d'habituer ses oies au grand froid, il en est à la troisième génération et a écrit une lettre enthousiaste à L'Académie. Une petite vieille apparemment bien innocente est aussi montée avec son baluchon.
Nous faisons connaissance ensuite avec les membres de la commission dans leur vie privée : femmes, enfants, domestiques sous forme de dialogues hyper réalistes.
Une fois à Moscou, Rudolf va à l'hôtel Moskva puis chez le barbier, un personnage peureux avant d'aller présenter son exposé à la commission réunie par les autorités sanitaires. Rentré malade à l'hôtel, le médecin de quartier soupçonne une pneumonie, l'envoie aux urgences de l'hôpital. le médecin de garde Sorine diagnostique la peste. le directeur de l'hôpital informe rapidement les autorités, place Rudolf et son médecin en quarantaine et informe rapidement le commissaire du peuple à la santé. Il sait ce qu'il lui reste à faire. C'est le NKVD dirigé par un personnage haut placé anonyme (Béria) qui prend alors les choses en main…

A la fin, le Dr Kossel interpelé et placé en quarantaine rentre chez lui. Sa femme a posé sur la table le portrait de leur fils mort.
« – C'était la peste, Dina. C'était juste la peste !
– Ce n'était que ça ? 
Il hoche la tête. »
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C'est un roman d'une auteure russe qui pour moi, débute comme un film catastrophe américain. Cet antagonisme me fait sourire.
Une à deux petites pages, comme un scénario pour décrire la vie quotidienne et les activités du moment de chacun des nombreux protagonistes aux noms aussi exotiques qu'imprononçables :
Des passagers du même compartiment d'un train qui conversent.
Des médecins chez eux dans leur intimité pendant qu'ils dînent ou qu'ils se disputent avec leur femme.
Des membres d'une commission sur la santé qui se préparent à une conférence.
Des situations finalement classiques rendues anxiogènes par l'urgence et le tranchant de l'écriture de l'auteure. Les pages défilent et s'enflent d'impératifs...

Une épidémie de peste à Moscou !

Mon parallèle grotesque avec un film américain et son début souvent prometteur et sa fin toujours médiocre s'arrête immédiatement. Il n'y aura pas de héros bodybuildé qui surviendra en soucoupe violente. Dans cette histoire, on est en 1939, c'est le NKVD qui soucoupe de tout, et dans ce pays, les décisions sont toujours prises pour le bien de la société au détriment de l'individu.

Puisque le NKVD est rompu aux arrestations et aux « liquidations » grâce à une expérience exceptionnelle en la matière, l'épidémie est stoppée avec une rapidité déconcertante.
Comme le précise Ludmila Oulitskaïa : « Il s'agit sans doute du seul et unique cas dans toute son histoire où cette institution féroce et impitoyable a travaillé pour le bien de son peuple, et non dans le but de le terroriser et de l'anéantir. »

Ce court roman est à découvrir pour la richesse et la force des dialogues. Pour l'empathie ou le dégout, la compassion ou l'indifférence que vous ressentirez pour les personnages et surtout pour l'actualité du propos.

En prime, en sortant de l'hôpital on peut entendre ce chant soviétique :

« Immense est mon pays natal,
Que de forêts, de champs et de rivières !
Non, je ne connais d'autres pays
Où l'homme respire aussi librement. »

On croit rêver...
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J'ai apprécié la liste des personnages classés selon leur ordre d'apparition ou leur catégorie sociale, cela facilite la lecture et j'ai d'ailleurs lu ce roman, un crayon coincé à ces pages afin de m'y référer .
Lecture glaçante par son degré de réalisme.
Comme dans La Peste de Camus, c'est la métaphore et la métonymie du stalinisme qu'il faut découvrir entre les lignes de ce court roman réussi.
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"Ce livre raconte l'histoire d'une épidémie de peste qui s'est déclarée à Moscou en 1939, et qui a été stoppée grâce aux efforts du service d'État le plus effroyable et le plus puissant qui soit - les organes de la sécurité d'état de l'URSS. Il s'agit sans doute du seul et unique cas dans toute son histoire où cette institution féroce et impitoyable a travaillé pour le bien de son peuple, et non dans le but de le terroriser et de l'anéantir."

Voilà un livre original en diable, tant sur le fond que sur la forme.
Ludmila Oulitskaïa a écrit son texte comme un scénario : des indications sont données avant chaque "scène" mais le reste est écrit comme un roman classique. C'est un peu surprenant au début, mais on s'y habitue très rapidement et la lecture est très agréable.
À partir de faits réels (l'épidémie de peste et la façon dont elle a été jugulée), elle a bâti une histoire avec des personnages fictifs et à travers eux nous fait prendre conscience de la férocité du NKVD (Commissariat du peuple aux affaires intérieures) qui broie les hommes sans états d'âme puisqu'ils n'ont aucune valeur individuelle.
Elle montre bien la mainmise de l'état dans tous les domaines de la vie publique... et privée. Les citoyens n'ont pas d'existence propre et sont à chaque instant à la merci d'un arbitraire contre lequel il serait vain de se battre.

Ludmila Oulitskaïa écrit de façon simple, sèche et sans fioritures, tout en y incluant une dose d'ironie bienvenue pour alléger un fond oppressant.
Le titre lui-même est révélateur de cette façon de procéder : dans le régime stalinien, être arrêté n'augure rien de bon et chaque personne interpelée et mise à l'isolement va craindre le pire... mais « Ce n'était que la peste »... ouf !

Si la peste dont il est question ici était d'une dangerosité sans égale (taux de létalité de 100%), les mesures drastiques prises ont certes été souvent inhumaines mais elles ont permis de juguler rapidement ce qui aurait pu être une épidémie monstrueuse.

L'ouvrage date de 1988 mais n'a été publié en France qu'en 2020 alors que le monde connaissait une tout autre épidémie.
Curieuse coïncidence temporelle !
Mais le covid, contrairement à la peste, est inoffensif pour l'immense majorité de la population et ne provoque que des symptômes comparables à ceux engendrés par l'habituelle cohorte de virus hivernaux. Très désagréables parfois, mais absolument pas dangereux.
Les mesures prises (confinements, vaccinations forcées de tous sans aucune distinction, avec un produit dont on ne connaît pas les effets à long terme) pendant la "crise du covid" ont été délirantes et la gestion de l'état n'a rien à envier au totalitarisme soviétique.
À méditer pour que collectivement nous ne nous laissions plus imposer ce genre de délire.
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Ce roman - document conte l'histoire d'une épidémie de peste qui s'est déclarée à Moscou en 1939.
Elle a été stoppée grâce aux organes féroces et impitoyables du service de la sécurité d'Etat de l'URSS soit le fameux NKVD Stalinien .

Comment ?.
En déployant son appareil lourd et tout puissant , dédié d'ordinaire au domaine des «  arrestations » et des «  liquidations » d'où la frayeur des épouses quand à la venue des employés de cette organisation pour mettre en quarantaine , les personnages du train qui avaient côtoyé le micro -:biologiste Rudolf Ivanovitch Mayer, contaminé , venu après huit cents kilomètres pour présenter aux autorités ses recherches sur une souche hautement virulente de la Peste , les membres de la commission ,certains médecins ou membres du gouvernement, un barbier et des personnes attachées au service à l'hôtel Moskova….

Les autorités ont jugulé très rapidement cette épidémie , enclenchée , bien involontairement par le micro biologiste Mayer.

Par un traitement incroyablement rapide et autoritaire , violent , arbitraire : isolement de force ,des individus - contact , presque comme une PURGE ….

En lisant ce court document pétri d'humour noir et d'humanisme ,ironique aussi, on se pose beaucoup de questions .
Elles résonnent étrangement dans le contexte actuel de la pandémie de Coronavirus .
83 personnes appréhendées en 48 heures dans le cadre de l'opération IPD : iINFECTION PARTICULIÈREMENT DANGEREUSE , des téléphones sonnent , des stylos écrivent , des machines à écrire tressautent , des gens travaillent à toute vitesse ….se saisissent au quart de tour de l'affaire …

Cette plongée fulgurante dans les rouages de la machine soviétique donne à réfléchir sur nos sociétés , nos choix de vie .
Et que faut - il craindre le plus ?
La nature ou les hommes?
Moins de haine et de cruauté , d'agressivité ?
Plus d'amour et de compassion ? de solidarité ? de Compréhension ? Pas sûr ……
Difficile de dire et comment allons - nous vivre après cette épreuve ?

Les phrases sont sèches , courtes ,percutantes , les dialogues efficaces et circonstanciés malgré la difficulté du nombre de personnages …

Un petit roman - document magnifique ,vraiment passionnant, étonnant de justesse et de sobriété que je conseille, lu d'une traite,avec grand plaisir .
Bravo à l'auteure !
«  Des fourgons cellulaires , des «  corbeaux » , sortent tous en même temps d'une porte de garage grande ouverte et se dispersent à travers la ville endormie » ….

«  Mais qu'est ce que vous racontez?
De quel droit ?
——-La peste pulmonaire ——- Une maladie très contagieuse —- …. »
Merci aux amis de Babelio qui m'ont fait découvrir cette pépite .
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Parce qu'il relate un départ d'épidémie de peste pulmonaire, à Moscou, qui aurait pu enflammer et détruire les poumons de millions de Russes en 1939, ce scénario écrit en 1988 a refait surface en pleine pandémie de Covid-19 pour être traduit dans notre langue en 2021.

La neige encercle et recouvre le long bâtiment où Rudolf Ivanovitch Mayer, microbiologiste, manipule ses boîtes de Pétri en pleine nuit. Il cherche à mettre au point un vaccin contre toutes les souches de virus de la peste qui témoignera de la toute puissance du communisme et de la triomphante réussite de la politique stalinienne.
Soudain, un coup de fil de Moscou l'enjoint de venir faire, devant la commission, un exposé sur ses recherches. Pourtant son travail n'est pas encore terminé mais un ordre est un ordre en URSS en 1939. Contrarié, il quitte aussitôt son laboratoire confiné, franchit le sas de décontamination et, dans sa précipitation, il ne remarque pas que son masque a glissé, le joint d'étanchéité n'assure plus la protection contre la souche ultra-virulente qu'il était en train de manipuler.
Il prend le train. Arrivé à Moscou, Mayer est de plus en plus fatigué, il tousse et des frissons s'emparent de son corps. Il a, bien entendu, côtoyé quelques passagers dans son wagon, puis d'autres personnes à l'hôtel. Tous les protagonistes de cette histoire, avec leurs prénoms, noms et surnoms sont d'ailleurs énumérés en début de livre et cette attention est fort bienvenue pour le lecteur francophone qui n'est pas forcément très familier avec ces dénominations russes !

De quelle manière les mesures qui nous sont familières à présent (isolement, cordons sanitaires, mesures d'urgences) vont-elles être déployées sous le contrôle d'un régime totalitaire qui est déjà en action dans le cadre des purges politiques staliniennes ?
Voilà tout le sujet de ce petit scénario au déroulé parfaitement maîtrisé. Des téléphones sonnent, une liste de noms circule, un système impitoyablement efficace est mis en place et des gens, maintenus dans une totale ignorance, tremblent. Quel sera le pire des maux, la terreur de la purge d'un pouvoir dictatorial ou celle de la pandémie ?
On ne peut s'empêcher d'entendre résonner certaines expressions, par exemple : « Considérez que nous sommes en état de guerre. ». Vraiment visionnaire…

Étant rédigé sur le modèle du scénario, le style est concis et donne comme un coup d'accélérateur au suspense qui entoure les personnages impactés. le rythme suit fébrilement le temps d'incubation du bacille qui est spécialement court, vingt-quatre à quarante huit heures seulement. Parallèlement à la menace sanitaire on se surprend à craindre pour eux les actions radicales qu'un tel pays peut mettre en oeuvre.

La Nature crée les virus et les bactéries pour réguler le vivant. L'homme a créé la Dictature pour assouvir ses penchants pervers et sa soif de domination. Que devons-nous craindre le plus ?
Ici, en URSS, en 1939 « C'était juste la peste ! ». Quelle ironie, mais quel soulagement !
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