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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Histoire vraie qui s'est déroulée en URSS, à Moscou, en 1939 un début d' épidémie de peste sous sa forme pulmonaire et la gestion de cette crise sanitaires par le NKVD.
le NKVD dont le rôle consiste à contrôler la population et la direction des organes dirigeants, prend aussitôt avec une efficacité redoutable des mesures draconiennes : recherche des personnes potentiellement contaminées et mise à l'isolement. Tout personne ayant eu un contact avec le malade est traquée et emmenée dans les tristement célèbres fourgons cellulaires «les corbeaux»
Cela ne pose pas de problème pour les agents du NKVD cars ils sont rodés aux arrestations arbitraires ou non de suspects politiques souvent mentionnés sous le terme de terroristes. Arrestations brutales sans explications à toute heure du jour et de la nuit, semant l'effroi et la terreur parmi la population
On peut voir dans ce court roman historique les deux développement de Oulitskaïa d'une part le déroulement d'une épidémie de maladie létale qui n'est pas sans rappeler notre covid-19 actuelle et les mesures sans précédent d'isolement des populations notamment celles très efficaces des chinois et parallèlement une critique de la police politique de l'URSS ou/et Russie car les choses ne changent pas et sa paranoïa ainsi que celle des milliers suspects potentiels.
En outre toute une population acquise aux idées de Staline approuve ces arrestations arbitraires et n'hésitent pas à se faire délatrice. Ceux qui doutent font de même on ne cache rien à cette police qui terrorise.
Livre intéressant mais la lecture des noms slaves est toujours un peu pénible et la narration ne brille pas par sa légèreté. Oulitskaïa a néanmoins réussi dans ce roman court une narration qui se tient bien.
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Davantage qu'une curiosité : le récit de la maîtrise très précoce d'une potentielle vaste épidémie de peste pulmonaire par l'Union soviétique totalitaire de 1939.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/07/13/note-de-lecture-ce-netait-que-la-peste-ludmila-oulitskaia/

Autrice prolifique et infatigable, par ailleurs biologiste de formation, Ludmila Oulitskaïa avait exhumé en 1988 un épisode méconnu de l'histoire de l'URSS, à savoir la brutale éruption d'un début d'épidémie de peste pulmonaire en 1939, à partir d'un banal accident de laboratoire passé inaperçu, dans la précipitation créée par des exigences bureaucratiques auxquelles même un scientifique sérieux (en ces années de grandes purges staliniennes tout juste finissantes) devait se plier. Sécurité d'Etat, confinements et arrestations, protection de l'information, auto-dénonciations de précaution et suicides sur un malentendu (quand on cogne à votre porte à six heures du matin) : tout l'arsenal d'un État totalitaire, était ici déployé pour une fois (et en des temps ô combien troublés) au bénéfice de la sécurité de toutes et tous…

Ce scénario paradoxal pour une future pièce de théâtre fut refusé à l'époque (non pas par la censure, mais parce que, de l'aveu même de l'autrice dans sa postface à cette édition, il s'agissait de son ticket d'entrée aux cours de Valéry Frid, qui ne l'accepta pas car estimant « n'avoir rien à lui apprendre ») et ressuscité presque logiquement en 2020 au moment du démarrage de l'épidémie de covid. Traduit en français en 2021 par Sophie Benech chez Gallimard, il porte encore la curieuse marque de ses origines, semblant écrit par moments comme une savoureuse suite de didascalies établissant le pont entre un commencement en écho à « La tourmente » de Vladimir Sorokine et un développement plus proche du film « Outbreak » (1995) de Wolfgang Petersen (avec Dustin Hoffman, Rene Russo et Morgan Freeman). Loin de ne constituer qu'une simple curiosité, ce petit livre résonne étonnamment, par les questionnements politiques sous-jacents qu'il provoque, avec le « Karman » de Giorgio Agamben ou le tout récent « Dans la tempête virale » de Slavoj Žižek.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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La lecture d'un scénario a toujours quelque chose d'assez frustrant pour qui aime les romans... Pas de fioritures dans l'écriture, des faits et de vagues descriptions.
N'empêche que ce scénario -là parle d'une épidémie de peste jugulée grâce (j'hésite entre "grâce" ou " à cause"!) au régime stalinien, en 1939. Ceux qu'on suspecte d'être contaminés sont traqués puis mis en quarantaine manu militari, même les médecins sont victimes de la méfiance et de la suspicion engendrées par la terreur de cette épidémie.
Evidemment, on pense à la crise du Covid, au confinement, au passe -sanitaire...
Pour moi, ce scénario aurait gagné à être plus développé et à devenir un roman.
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Une plongée dans les rouages du système soviétique stalinien avec comme toile de fond le virus de la peste qui résonne avec la pandémie contemporaine. Cela aurait pu être plus angoissant et vertigineux si le traitement de la forme (un scénario) ne créait une distance avec les personnages (trop nombreux) et les situations (trop découpées).
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Je m'arrête aujourd'hui en Russie, dans l'URSS de 1939, alors que Staline était au pouvoir, secondé par un NKVD « féroce et impitoyable », comme le décrit Ludmila Oulitskaïa dans sa postface. Dans ce roman d'environ cent-trente pages, elle nous emmène à la rencontre d'une histoire vraie : celle d'un chercheur en laboratoire, appelé Mayer dans le livre, qui, alors qu'il travaillait sur un échantillon de peste pulmonaire extrêmement virulant, est contaminé accidentellement. le récit nous emporte dans les jours qui suivent cette contamination, et décrit de manière très factuelle comment la situation a été gérée.

J'ai été troublée dès la première page par le style d'écriture : je me pensais dans une pièce de théâtre, tout en me disant que ce ne serait pas simple à monter en pièce vu la diversité des lieux. J'ai trouvé ma réponse dans la postface (à nouveau) : Ludmila Oulitskaïa a écrit ce texte, un scénario, en 1988, en espérant pouvoir intégrer des cours (qu'elle n'a finalement pas débutés, le professeur estimant qu'il n'avait rien à lui apprendre). La lecture n'est donc pas des plus agréables en termes de forme.

Le fond, par contre, est bien plus intéressant. le titre, « Ce n'était que la peste », renvoie à la conclusion du médecin de quartier emmené de chez lui assez énergiquement pour être mis en quarantaine le temps nécessaire. A cette époque où une visite du NKVD à domicile était crainte, à juste titre, rentrer à la maison en disant « C'était juste la peste » signifie beaucoup… Les réactions valent également la peine : une des protagonistes, en voyant arriver le NKVD, dénonce son mari pour des faits n'ayant rien à voir avec leur venue, qui consistait également à le mettre en isolement vu ses contacts récents avec le chercheur. La façon dont l'émergence de la peste est gérée, finalement, qui m'a fait réaliser qu'avec le/la covid (tout dépend de si on parle du virus ou de la maladie, finalement…), le côté drastique des mesures n'avait rien d'inventé…

En résumé, une lecture instructive.
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Rudolf Ivanovitch Mayer, chercheur en biologie, s'est accidentellement inoculé la peste dans le cadre de son travail. Quand les autorités soviétiques le découvrent, le NKVD -la police politique- est chargé d'identifier et d'isoler les cas contact pour empêcher la contagion. Les personnes qui ont côtoyé Mayer sont emmenées et mises en quarantaine sans qu'on leur explique ce qui se passe. Nous sommes en 1939 et les arrestations arbitraires de la Grande Terreur (1936-1938) sont dans toutes les têtes. Finalement, quel soulagement de découvrir que Ce n'était que la peste.

L'idée de départ -la peste préférable au totalitarisme- m'avait amusée et, en effet, Ludmila Oulitskaïa traite la question avec une ironie plaisante. Les attaques contre la terreur stalinienne sont caustiques. Ce qui est moins réussi c'est la forme. le texte est en fait un scénario écrit en 1988 et ressorti d'un tiroir et publié en 2020 à la faveur de l'épidémie de covid. le récit se présente sous la forme de courtes scènes qui débutent pas une description du cadre suivie de dialogues. Cela fait peu achevé. Si j'ajoute que les personnages sont nombreux et que l'on saute d'une scène à l'autre sans liaison, je m'y perds parfois un peu.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Pas vraiment un roman, ni une nouvelle, mais plutôt un scénario. Inspiré d'un fait réel peu connu datant de 1939 (épidémie de peste géré et contrôlé par le NKVD de triste mémoire), cet ouvrage m'a plu. S'y mêlent humour et humanisme malgré la gravité du sujet. A découvrir 😉
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Un récit historique très intéressant et d'actualité, avec des descriptions cliniques de décors, personnages et situations, qui nous interroge sur une question importante : entre un régime totalitaire oppressant ou la force inarrêtable de la nature, que devons-nous craindre le plus ?
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