AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 183 notes
5
17 avis
4
28 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Écrit en 1988, publié au printemps 2021, ce texte (document romancé ou roman documentaire) relate l'histoire d'une épidémie de peste pulmonaire (« taux de létalité : 100% ») qui s'est déclarée en URSS en 1939.
Déclenchée accidentellement dans un laboratoire à 800km de Moscou, elle est propagée par Mayer, le biologiste responsable dudit labo, à son insu puisqu'il est encore asymptomatique, alors qu'il se rend en train à la capitale pour y présenter un compte-rendu de ses recherches devant une quelconque commission médicale.
Lorsque les symptômes apparaissent et que le diagnostic ne fait plus de doute, il est hospitalisé et placé à l'isolement. Et la machine sanitaro-sécuritaire soviétique de se mettre en marche avec une redoutable efficacité : identification et mise en quarantaine des personnes qui ont été en contact avec Mayer sur tout son itinéraire; en 48 heures, 83 personnes sont extraites manu militari de chez elles, sans qu'on leur dise de quoi il retourne, et isolées de force à l'hôpital pendant plusieurs jours. Vu le contexte de l'époque, certaines de ces personnes ont cru être arrêtées dans le cadre d'une énième purge stalinienne. Mais au final, il s'avérera que « ce n'était que la peste »...

L'écriture est sèche, clinique, mais pas dénuée d'ironie pour autant, comme l'illustre le titre. Évidemment le texte a une résonance saisissante en ces temps de coronavirus, et il ne manque pas de susciter la question : l'actuelle pandémie aurait-elle été mieux endiguée sous un régime totalitaire ?
Comme le souligne Ludmila Oulitskaïa dans sa postface, la peste pulmonaire de 1939 s'est greffée sur une autre peste, celle du totalitarisme et de la terreur d'État. Il est interpellant de constater que l'épidémie a été jugulée grâce au NKVD, et qu'il « s'agit sans doute du seul et unique cas dans toute son histoire où cette institution féroce et impitoyable a travaillé pour le bien de son peuple, et non dans le but de le terroriser et de l'anéantir ». Elle s'interroge encore « avec une acuité nouvelle : quel mal est le plus terrible – celui des cataclysmes naturels et des épidémies, ou celui qui est généré par l'homme ? »
L'auteure, biologiste de formation, conclut entre optimisme (« l'actuelle épidémie sera vaincue, d'abord parce que, en vertu de toutes les lois, la souche du virus doit perdre de sa force et la maladie va devenir moins dangereuse. Ensuite, parce que jamais encore aucune infection ne s'était heurtée à une science aussi puissante et réactive »), et espoir prudent : « Le monde change de façon imprévisible, et on voudrait espérer que cette nouvelle épreuve à laquelle est confrontée l'humanité ne va pas nous rendre plus fermés et plus égoïstes mais, au contraire, va nous faire prendre conscience que, dans ce monde qui ne fait désormais plus qu'un, s'il y a beaucoup trop d'agressivité, de haine et de cruauté, il n'y a en revanche pas assez de compassion et d'amour. Et cela dépend de nous ».

Un texte captivant et très intéressant. A lire et à réfléchir.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          747
Ludmila Oulitskïa raconte dans ce petit livre l'histoire d'une épidémie de peste pulmonaire qui s'est déclarée à Moscou en 1939 et qui a été stoppée grâce aux organes de la sécurité d'état de l'URSS, soit le NKVD.
Elle précise que c'est sans doute le seul et unique cas où cette institution féroce et impitoyable à travaillé pour le bien de son peuple et non dans le but de le terroriser et de l'anéantir.
Ce livre nous procure d'intenses interrogations comme par exemple si l'on se réfère à l'épidémie du coronavirus de savoir si elle aurait être pu endiguée beaucoup plus vite ?
Ludmila Oulitskïa ne fait pas l'apologie du NKVD, elle dit notamment dans sa postface que" les organes de la sécurité d'état se sont avérés plus forts que les forces maléfiques de la nature"
Précisant que la peste n'est pas le pire des fléaux pour l'humanité mais bien les épidémies de terreur qui sont des créations de l'homme.
Un petit opus à lire très intéressant qui permet des angles de vues inédits.
À lire assurément.
Commenter  J’apprécie          704
Superbe petit livre, écrit en 1988, publié en France en 2021, qui relate sous forme romancée, comment les autorités soviétiques sont parvenues, en 1939, à juguler très rapidement les débuts d'une épidémie de peste déclenchée involontairement en laboratoire par un microbiologiste suite à une précaution insuffisante.

Rapidement, les services médicaux où est hospitalisé le malade, à savoir le microbiologiste qui vient d'arriver à Moscou après un voyage en train pour participer à une commission scientifique et politique, mettent tout en oeuvre pour remonter la chaîne des contacts et isoler les contaminés éventuels.

Le texte est rédigé au présent, mode qui convient fort bien à la vitesse de cette histoire, développée sur peu de jours, l'action part dans toutes les directions avec la recherche des "cas contacts", l'humour est très présent sur un scénario pourtant dramatique.

L'état totalitaire ne lésine pas sur les moyens mis en oeuvre pour isoler les contaminés présumés, au nombre de 83, ils sont quasiment arrêtés tout en étant rassurés sur leur proche avenir. On constate avec amusement -- le mot est peut-être un peu excessif -- que certains, croyant être arrêtés pour de menus larcins ou des actes plus sérieux à l'encontre du régime, n'hésitent pas à se dénoncer, voire à se suicider.

Ce récit est suivi d'une courte postface de Ludmila Oulitskaïa, écrite en 2020, dans laquelle elle évoque les changements nécessaires des comportements humains suite à l'épidémie de covid 19, en s'interrogeant sur le point de savoir si cette épreuve sera suffisante pour générer "compassion et amour" à la place de "haine, égoïsme et cruauté".

Livre magnifique à tous points de vues.
Commenter  J’apprécie          547
Cet ouvrage est une curiosité, mais il est aussi bien plus. Son sujet : l'histoire, bien réelle, de la maîtrise très rapide d'une épidémie de peste pulmonaire à haut potentiel de pandémie mondiale par l'URSS de 1939. L'histoire ne pouvait sortir avant la fin des années 80. A l'époque Ludmila Oulitskaïa écrit ce texte, un scénario de film, en fait. le film ne se fait pas, puis en 2020 le Covid donne de l'actualité à ce texte qui se retrouve publié tel quel. le texte est riche, il y a de la matière, de quoi développer bien plus, il y a de quoi faire un roman. Cela se lit comme une pièce de théâtre avec beaucoup de personnages (38 tout de même!), ce qui permet de varier situations et réactions. L'écriture tient du Revizor de Gogol, avec un soupçon de l'humour de Vladimir Voïnovitch, des répliques ironiques et hilarantes (virus et bactéries sont censées obéir à la dialectique marxiste). Sauf que c'est tout de même écrit à une époque où le côté critique pose moins problème, encore qu'il soit, semble-t-il, depuis un bon petit moment redevenu difficile de critiquer le régime stalinien. Un délice à lire, si ce n'est que l'histoire rapportée fait froid dans le dos. Pour une fois, probablement la seule, l'humanité peut remercier la redoutable efficacité du NKVD : identification et mise en quarantaine des cas contacts; en 48 heures, 83 personnes (les passagers d'un train, les résidents d'un hôtel, les présents à une conférence) sont extraites manu militari de chez elles et isolées de force à l'hôpital pendant plusieurs jours. Nous sommes en 1939, la plupart de ces personnes ont cru être arrêtées dans le cadre d'une purge stalinienne. Ce qui donne quelques scènes désopilantes. Mais, tout finit bien : « Ce n'était que la peste » ... Dans sa postface Ludmila Oulitskaïa pose de vraies questions sur la nature du pouvoir, sur la liberté, sur les dangers des forces de la nature et celui des forces totalitaires.
En mars Ludmila Oulitskaïa a quitté la Russie...
Commenter  J’apprécie          480
1939, Saratov en Russie. Rudolf Ivanovitch Mayer est chercheur à l'Institut de Recherches sur la peste. Il travaille seul, dans une chambre isolée avec toutes les précautions qui s'imposent. Alors qu'il étudie un prélèvement, il reçoit un appel téléphonique du gouvernement. On lui demande de se rendre à une conférence à Moscou dans quelques jours. C'est urgent. Les autorités souhaitent en savoir plus sur les résultats de son travail.
Rudolf prend alors le train dès le lendemain. le voyage est long et dure toute une nuit en compagnie d'autres voyageurs.
Il se présente ensuite à la conférence, présente ses travaux. Mais, dans les heures qui suivent, il tombe malade et doit être hospitalisé. C'est alors qu'on lui diagnostique la peste pulmonaire.
Tout va alors très vite. Les agents du régime sont informés sur le champ. Il faut stopper la propagation du virus sans délai et peu importe les conditions de mise en oeuvre.

"Ce n'était que la peste" est un court roman écrit en 1988 par Ludmila Oulitskaïa. Cette histoire rappelle étrangement les événements de l'année 2020 lors de la propagation du virus du Coronavirus dans le monde.

De plus, il s'agit d'un fait réel qui s'est produit en Russie en 1939 et qui a été stoppée très vite après les efforts des services de sécurité du pays.
"Il s'agit sans doute du seul et unique cas dans toute son histoire où cette institution féroce et impitoyable a travaillé pour le bien de son peuple, et non dans le but de la terroriser et de l'anéantir."
Dans son texte, l'autrice parle non seulement du virus mais surtout donne un aperçu du régime totalitaire de Staline, habitué aux arrestations massives, à la déportation, à la manipulation et la violence. On suit alors les arrestations et leurs conditions de mise en oeuvre, aux soumissions sans discussions, sans empathie ni états d'âme. Elle parle de la peur du régime, de l'angoisse, de l'attente, des non-dits et des menaces. Un roman qui fait échos à la situation actuelle en Russie.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
Commenter  J’apprécie          310
Ecrit en 1988 pour le concours d'écriture de scénario de Valéri Semynovitch Frid, célèbre scénariste soviétique, ce texte ne fut pas retenu.

Redécouvert en 2020 en pleine épidémie de COVID. Sa lecture prend un sens particulier, sachant que l'histoire qu'elle relate s'inspire d'une épidémie de peste moscovite datant de 1939.

L'épidémiologiste Rudolph Ivanovitch Mayer travaille sur des cultures buboniques hautement infectieuses. Il est convoqué d'urgence sur Moscou.
A cause d'un masque mal mis : l'épidémie commence. Nous avons le porteur 0.

Petit livre certes, mais très bien mené.
Suivent une succession de tableaux bien précis nous indiquant l'endroit et les personnages qui vont intervenir.
Le voyage dans le train où l'on ressent l'immensité de la Russie, de ses différentes populations, et bien sûr, on mange, et bien sûr des liens se créent.
A Moscou, les gens s'éparpillent, il y a le séjour à l'hôtel, le passage chez le barbier.
Puis les premières contaminations, les hôpitaux confinés.
Puis les premiers morts.
Et puis la machinerie administrative soviétique se met en branle avec le gouvernement et des membres du NKVD. A la tête de ce dernier service un individu que l'auteure présente comme : « le personnage Haut-Placé » et qui n'est autre que Lavrenti Beria, bras droit de Staline.

Extrait page 87 :
« Des fourgons cellulaires, des « corbeaux » sortent tous en même temps d'une porte de garage grande ouverte et se dispersent à travers la ville endormie.»

J'imagine que l'auteure n'a pas dû se faire que des amis

Ce fut une très bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          172
On ne va pas parler ici de bijou littéraire mais plutôt de tentative remarquable de produire un scénario au moment où l'auteur abordait un nouveau genre pour elle dans les années 1980. Cette histoire traduite en français en 2021 aux Editions Gallimard sous le titre "Ce n'était que la peste", y trouve son intérêt comme on peut s'en douter en faisant écho à la covid. Cette histoire est vraie, elle s'est passée en 1939 en Union soviétique.

Compte tenu de la diversité des situations et des scènes qui défilent à toute vitesse, on a recours bien souvent aux personnages de début de livre pour se repérer et avoir la clef pour savoir d'où il vient celui-là ! Mais, on s'y fait..

Cela dit, la bête étatique ou totalitaire se réveille lentement dans la forme, place d'abord au pouvoir de la médecine et cet exposé est clair et juste, évidemment agréable à lire. Il est vrai que Ludmila Oulitskaïa est biologiste de formation !

Mais alors, quand le pouvoir totalitaire décide de passer à la vitesse supérieure, le pouvoir médical devient aux ordres et les chefs locaux des petits chefs qui deviennent même ridicules. L'intérêt du livre ne faiblit pas, grâce à l'artiste, grâce à la connaissance d'un monde que Ludmila rapporte fidèlement. La méthode de mise en quarantaine des gens contaminés procède de l'arrestation, de la réquisition : il est vrai que ce "Personnage haut placé, du NKVD" semble avoir la main exercée dans ce domaine, puisqu'il n'est autre que l'ombre de Staline, son bras droit et géorgien comme lui, l'insigne Béria ! Et là on ne s'amuse plus ! On est à des années lumière de nos états d'âme contemporains français. Mais Ludmila porte un regard implacable sur une situation où l'on sent bien que ne serait-ce qu''une demi-mesure lancée dans l'offensive des hommes en noir serait lourde de conséquence face à cette peste pulmonaire hyper-dangereuse sortie malencontreusement d'une expérience de laboratoire à huit-cents kilomètres de Moscou !..

Pour le lecteur qui ne connaîtrait pas le dénouement de cette affaire, les dernières paragraphes sont haletants et la situation peut se renverser pour un rien. La fuite de la députée turkmène est bien sûr notable (*), un moment de panique est palpable chez les soviets, mais ..

Chez un couple de protagonistes, nous précise l'auteur, on s'agite encore sur l'idée que dans la pièce d'â côté dort un jeune couple dont leur propre fille et que la cloison qui les sépare paraît bien mince pour une pudeur minimum .. mais en plus chez les russes, on ne ferme pas les portes intérieures..

"Une ambulance remonte la rue Pétrovska (à Moscou), longe le monastère Pétrovski .." A bord, le chercheur par lequel cet épisode de 1939 est arrivé est conduit aux urgences de l'hôpital Catherine, infecté .. Il fait froid, les gens sont frigorifiés en cet hiver 1939, la neige tombe ..

Il est fort probable que dans ma lecture du même jour de cet extrait, ces noms de rue et de site ne m'auraient pas parlé si je ne venais de les visiter à l'instant même, je puis assurer que la rue Pétrovska monte !..

Ludmila a tout d'une grande, d'ailleurs ses pairs la jugent comme la grande prosatrice russe contemporaine.

(*) On sent poindre comme une complicité patriote au moment où la députée turkmène arrive à regagner son propre pays. Mais Staline et Béria n'en ont cure de cela, avec les délateurs qui pullulent de partout, et quand bien même ça ne suffirait pas, on déplace carrément des peuples chez les soviets !.. Béria à la différence de Staline verra cela avec lucidité et que le totalitarisme avait ses propres limites .. C'est la force de ce court récit de 130 pages où tout est fortement induit finalement avec des invitations de lectures intéressantes, notamment sur Béria un peu déformé, caricaturé par les historiens de tout poil : on finirait par croire qu'un peu de dictature sanitaire dans notre pays France d'aujourd'hui ne ferait pas de mal, il faut savoir ce que l'on veut !..

Commenter  J’apprécie          1710
Un texte écrit au présent, mené tambour battant dans un style direct. Ni descriptions, ni digressions d'aucune sorte sur les descriptions ou les états d'âme, on pourrait croire à un synopsis de théâtre qui viserait surtout à éclairer les situations. le récit avance ainsi, porté par les dialogues et les questions, que partagent les 38 personnages mis en scène par l'auteur, dans les lieux nombreux où s'égrène l'action, présentés en tête de chapitre de façon sèche :
Moscou la gare de Kazan- Chez les Jourkine c'est le matin- Un couloir de l'hôpital- le commissaire à la santé tient une réunion- Une queue dans un magasin…
Le décor est planté toutefois dans les premières pages : La nuit, le poids de la neige, un local confiné où travaille un chercheur penché sur ses boites de Pétri, tout contribue à évoquer rapidement, une atmosphère tendue, un dérapage des faits hors de contrôle.
Rudolf Ivanovitch Mayer, le chercheur, est en effet interrompu dans son travail qu'il abandonne, pour répondre au téléphone, il est convoqué à Moscou pour rendre compte de sa recherche qui vise à mettre au point un vaccin contre la peste, on ne lui laisse pas le choix, les demandes des autorités quelles qu'elles soient sont des ordres.
Si le drame se trouve très vite sur les rails, l'auteur n'en laisse rien paraître. le lecteur suit Rudolf Ivanovitch dans son périple vers Moscou, il partage avec lui le quotidien des wagons, des chambres d'hôtel, croise la route de ceux qu'il rencontre de manière fortuite, la vie en URSS à la veille de la seconde guerre mondiale se dessine doucement, dans ses arbitraires et ses contrôles. Très vite, tous ceux qui ont croisé la route de Rudolf Ivanovitch, tombé malade, sont poursuivis et arrêtés, placés en quarantaine sans explication. Les scénarios de ces arrestations, bien huilés, efficaces, se succèdent. Oulitskaïa met en lumière le conditionnement des réactions, la banalité de la terreur qui conduit à l'habitude, celle de la peur automatique, des fantasmes les plus fous sur les pseudos menaces politiques. L'URSS stalinienne prend forme dans les ordres du pouvoir et l'efficacité du NKVD. Oulitskaïa décrit un pays plongé dans le drame au quotidien, à un point tel qu'un drame de plus, une épidémie potentielle de peste, ne change rein ou si peu au tableau.
Le récit est d'autant plus étonnant que les faits évoqués ici sont avérés, le régime a bien stoppé une épidémie de peste à ses débuts en 1939. A l'heure où la pandémie de COVID continue à sévir, le livre de Ludmilla Oulitskaïa met en exergue la manière dont ces crises sanitaires révèlent la nature véritable et le fonctionnement des systèmes politiques en place.
L'URSS a bien jugulé une épidémie de peste en 1939, au prix de la mise en place d'une machine étatique de contrôle absolu et d'écrasement des individus.
L'auteur démontre avec brio que la peste peut être autre chose qu'une terrible maladie.

Commenter  J’apprécie          160
Ce n'était que la peste
Ludmila Oulitskaïa

Publication Gallimard traduite du russe 29 avril 2021. le texte original date de 1988

Quand le Monde des Livres au lieu d'exhumer les merdes des réseaux sociaux s'emploie à rebondir dessus pour se faire une page entière sur la prétendue plagiaire et agent de l'occident que serait Ludmila Oulitskaïa ?

Notre amie Ludmila verse dans la littérature, elle connaît par coeur les monstres sacrés du 19e russe et c'est un plaisir de la lire.

Pas moyen pour ce prétendu Monde des Livres de remonter par le droit fil de la littérature les oeuvres de Ludmila plutôt que de surenchérir par le mauvais bout sur les sornettes des réseaux sociaux et de la saloperie de Covid ?

Qui instrumentalise qui dans cette affaire ?

Heureusement que le temps passera et qu'il en restera Ludmila !
Commenter  J’apprécie          156
Recommandé par Patrick Boucheron dans l'un de ses cours au Collège de France de début 2022, j'ai mis un moment avant de me procurer cet ouvrage et de m'y plonger.  

En 1939, alors qu'il travaille sur un échantillon de peste pulmonaire, le biologiste Rudolf Meyer est appelé au téléphone par ses supérieurs qui le convoquent pour une réunion à Moscou, à 800 km de là. 

Il prend le train, voyage dans un compartiment bondé, assiste à la réunion,  s'installe dans un hôtel moscovite où il passe la nuit, se fait raser par le barbier officiel de cet hôtel devant qui il est pris d'une quinte de toux. 

Il comprend alors qu'il a été contaminé par ce bacille qu'il étudie et se rend dans un hôpital où il arrive à informer l'épidémiologiste. 

Aussitôt la mécanique soviétique se met à l'oeuvre et montre son implacable efficacité. Toutes les personnes qui ont côtoyé Meyer sont peu à peu retrouvés, mis  à l'isolement, surveillés, scrutés et finalement libérés. Ce qui fait dire à un de leurs proches : 'Ce n'était que la peste ' (et non pas le goulag !) 

Un roman qui montre avec humour,  comment la surveillance permanente d'une population peut avoir des avantages, mais aussi comment les laboratoires peuvent laisser échapper des particules infectieuses ... 

Un petit ouvrage qui m'a donné envie de lire d'autres ouvrages de cet auteur. 

A suivre ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (412) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
441 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *}