AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Tristes (18)

Donec eris felix multos numerabis amicos
Tempora si fuerint nubila solus eris.


Tant que tu seras heureux , tu compteras beaucoup d'amis,
Si le ciel se couvre de nuages,tu seras seul.
Commenter  J’apprécie          90
Petit livre - je n'en suis pas jaloux- tu iras sans moi à Rome. Hélas ! il est interdit à ton maître d'y aller. Va, mais sans ornement, comme il convient au livre d'un exilé. Malheureux, prends l'habit de circonstance ! Point de myrtilles pour te farder de leur teinture pourpre - cette couleur sied mal à la tristesse - point de vermillon pour rehausser ton titre ni d'huile de cèdre pour embellir tes feuillets, point de blancs croissants sur ton front noir. Laissons ces ornements aux livres heureux : toi, tu ne dois pas oublier mon malheur. Que la tendre pierre ponce ne polisse pas tes deux tranches et laisse voir le hérissement de tes barbes éparses. Ne rougis pas des taches ! En les voyant, on y reconnaîtra l'effet de mes larmes ! Va, mon livre, et salue de mes paroles les lieux qui me sont chers !

Parue - nec inuideo sine me, liber, ibis in Vrbem :
Ei mihi ! quod domino non licet ire tuo.
Vade, sed incultus, qualem decet exulis esse.
Infelix, habitum temporis huius habe !
Nec te purpureo uelent uaccinia fuco -
Non est conueniens luctibus ille color -
Nec titulus minio nec cedro charta notetur,
Candida nec nigra cornua fronte geras !
Felices ornent haec instrumenta libellos :
Fortunae memorem te decet esse meae.
Nec fragili geminae poliantur pumice frontes,
Hirsutus sparsis ut uideare comis.
Neue liturarum pudeat ! qui uiderit illas,
De lacrimis factas sentiet esse meis.
Vade, liber, uerbisque meis loca grata saluta !
Contingam certe quo licet illa pede.


(LIVRE PREMIER / 1 - Édition Les Belles Lettres / Série Latine / traduction de Jacques André)
Commenter  J’apprécie          80
Il y a aussi quinze volumes de Métamorphoses, poèmes arrachés aux funérailles de leur maître. Cet ouvrage aurait pu, si je n'avais péri moi-même auparavant, acquérir un renom plus assuré, si j'y avais mis la dernière main c'est avec ses imperfections qu'il s'est présenté maintenant au public, si toutefois une de mes œuvres est accessible au ublic.

Sunt quoque mutatae, ter quinque uolumina, formae,
Carmina de domini funere rapta sui.
Illud opus potuit, si non prius ipse perissem,
Certius a summa nomen habere manu
Nunc incorrectum populi peruenit in ora,
In populi quicquam si tamen ore meum est.

(LIVRE TROIS / 14 - Édition Les Belles Lettres / Série Latine / traduction de Jacques André)
Commenter  J’apprécie          40
Tant que tu seras heureux, tu compteras de nombreux amis, mais si le temps devient sombre, tu seras seul. Vois comme les colombes se dirigent vers les blanches demeures, tandis qu'une tour noircie ne reçoit aucun oiseau. Les fourmis ne vont jamais vers les greniers vides ; aucun ami n'ira jamais vers les fortunes ruinées. Comme notre ombre accompagne nos pas aux rayons du soleil, et disparaît quand il se cache obscurci par les nuages, ainsi le vulgaire inconstant suit l'éclat la fortune et s'enfuit au premier nuage qui vient à l'éclipser. Je souhaite que cela puisse toujours te sembler faux ; mon sort pourtant m'oblige à le reconnaitre pour vrai. Tant que je fus debout, un nombre suffisant d'amis fréquentait ma maison connue, certes, mais sans ambition ; mais, dès qu'elle fut ébranlée, tous redoutèrent sa ruine et de concert tournèrent prudemment le dos.

Donec eris sospes, multos numerabis amicos :
Tempora si fuerint nubila, solus eris.
Aspicis ut ueniant ad candida tecta columbae,
Accipiat nullas sordida turris aues.
Horrea formicae tendunt ad inania nunquam ;
Nullus ad amissas ibit amicus opes ;
Vtque comes radios per solis euntibus umbra est,
Cum latet hic pressus nubibus, illa fugit,
Mobile sic sequitur fortunae lumina uulgus,
Quae simul inducta nube teguntur, abit.
Haec precor ut semper possint tibi falsa uideri ;
Sunt tamen euentu uera fatenda meo.
Dum stetimus, turbae quantum satis esset, habebat
Nota quidem, sed non ambitiosa domus ;
At simul impulsa est, omnes timuere ruinam

(LIVRE PREMIER / 9 - Édition Les Belles Lettres / Série Latine / traduction de Jacques André)
Commenter  J’apprécie          34
Voici six vers encore, si tu les crois dignes d'être mis au frontispice du premier livre : "Toi qui prends cet ouvrage orphelin, donne lui du moins asile dans ta ville, et, pour qu'il t'inspire plus de sympathie, apprends que ce n'est pas l'auteur lui même qui le fit paraître, mais qu'il fut comme dérobé à ses funérailles. Tous les défauts de ces vers imparfaits, je les aurais donc corrigés si j'en avais eu le loisir. »

Hos quoque sex uersus, in prima fronte libelli
Si praeponendos esse putabis, habe :
"Orba parente suo quicumque uolumina tangis,
His saltem uestra detur in urbe locus ;
Quoque magis faueas, haec non sunt edita ab ipso,
Sed quasi de domini funere rapta sui.
Quicquid in his igitur uitii rude carmen habebit,
Emendaturus, si licuisset, eram."


(LIVRE PREMIER / 7 - Édition Les Belles Lettres / Série Latine / traduction de Jacques André)
Commenter  J’apprécie          30
Afflige-toi de m'avoir perdu, ma tendre épouse, passé ton existence dans la tristesse causée par mes malheurs et pleure sur mon destin : pleurer a aussi son charme b les larmes assouvissent et emportent le chagrin. Puisses-tu avoir eu à pleurer non sur ma vie mais sur ma mort ! C'est ma mort qui t'aurait laissée seule. Assisté de toi, j'aurais rendu mon dernier souffle dans l'air de ma patrie  ; de pieuses larmes auraient coulé sur mon corps ; au jour suprême tes doigts auraient fermé mes yeux contemplant un ciel familier; ma cendre aurait été déposée dans le tombeau de mes ancêtres et la terre garderait le corps qu'elle reçut à sa naissance. Enfin, comme ma vie, ma mort eût été sans tache. Maintenant je vis pour rougir de mon supplice.

Tu uero tua damna dole, mitissima coniux.
Tempus et a nostris exige triste malis
Fleque meos casus : est quaedam flere uoluptas ; Expletur lacrimis egeriturque dolor.
Atque utinam lugenda tibi non uita, sed esset
Mors mea : morte fores sola relicta mea !
Spiritus hic per te patrias exisset in auras,
Sparsissent lacrimae corpora nostra piae,
Supremoque die notum spectantia caelum
Texissent digiti lumina nostra tui,
Et cinis in tumulo positus iacuisset auito,
Tactaque nascenti corpus haberet humus ;
Denique, ut et uixi, sine crimine mortuus essem.
Nunc mea supplicio uita pudenda suo est.

(LIVRE QUATRE / 3 - Édition Les Belles Lettres / Série Latine / traduction de Jacques André)
Commenter  J’apprécie          20
Cependant, depuis mon arrivée, la fortune n'a pas allégé mes maux ; jusqu'en ces lieux aussi le destin a suivi ma route ; ici je reconnais le fil du jour de ma naissance, ce fil fait pour moi de laine noir.

Nec tamen, ut ueni, leuior fortuna malorum est :
Huc quoique sunt nostras fata secuta uias ;
Hic quoque cognosco natalis stamina nostri,
Stamina de nigro uellere facta mihi.

(LIVRE QUATRE / 1 - Édition Les Belles Lettres / Série Latine / traduction de Jacques André)
Commenter  J’apprécie          20
Si donc je vis encore, si je résiste à mes tortures, si je ne prends point en dégoût cette existence inquiète, c’est grâce à toi, ô ma muse, car c’est toi qui me consoles, qui calmes mon désespoir et qui soulages mes douleurs. Tu es mon guide, ma compagne fidèle.
(livre IV, élégie X)
Commenter  J’apprécie          20
[…] je trouve dans la poésie quelque adoucissement à mes souffrances […].
(livre IV, élégie X)
Commenter  J’apprécie          20
Sachez […] que ce n’est point un crime, mais une simple indiscrétion qui est la cause de mon exil. […] Ma seule faute est d’avoir eu des yeux […].
(livre IV, élégie X)
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (49) Voir plus



    Quiz Voir plus

    25 metamorphoses d'Ovide

    A quoi rassemble dieux , héros et monstre ?

    L'ouvrage d'Ovide
    Un roman
    Un simple buffet

    15 questions
    12 lecteurs ont répondu
    Thème : 25 métamorphoses d'Ovide de OvideCréer un quiz sur ce livre

    {* *}