Le problème est que casser une norme pour en imposer une autre n'est jamais libérateur.
La liberté sexuelle, c'est la liberté de disposer de son corps. (...) Mais c'est aussi la liberté de ne pas en avoir envie, sans passer pour une ringarde.
J'éviterai égalent de commenter le twerk que je peinais à cerner jusqu'à ce qu'une de ses adeptes ne m'explique qu'il s'agissait à l'origine d'une danse abortive censée aider les femmes à décrocher les embryons non désirés. J'adore l'anecdote, mais je reste dubitative face à la mise en scène des nanas à quatre pattes twerkant dans des jacuzzis à côté de mâles très fiers d'étaler leur pognon de parvenus et boire du champagne en prenant des poses prétendues viriles. Je doute que les rappeurs y fassent l'apologie de l'avortement.
La chatte est avant tout un lieu de paix, de recueillement, de plaisir et pourquoi pas une source de vie. Et si on commençait par transmettre cette vision positive, peut-être qu'on parviendrait à développer des rapports plus apaisés avec notre corps.
[...] dans la mode comme dans le porno, les représentations de la féminité sont erronées.
La liberté sexuelle, c'est la liberté de disposer de son corps. C'est effectivement la liberté d'avoir un rapport avec une personne du même genre sans subir d'homophobie ni de biphobie. Mais c'est aussi la liberté de ne pas en avoir envie, sans passer pour une ringarde. Rien n'a à être « tendance » en matière de sexualité. Le sujet est trop intime pour se laisser envahir par les diktats des magazines féminins.
p.83.
À force de faire croire aux femmes que l'épilation était "hygiénique ", elles ont fini par s'en persuader.
Même encore aujourd'hui, devenue adulte, je me sens obligée dans un réflexe pavlovien d'adapter ma tenue en fonction des dangers potentiels : je ne prends le métro qu'en chaussures plates ( pour pouvoir courir en cas de besoin), je tire sur ma jupe lorsque j'aperçois des groupes d'hommes dans la rue, si je sors le soir je prévois une tenue adaptée en cas de retour seule, je m'habille de manière asexuée (pantalon-chemise) dès que j'ai un rendez-vous officiel de manière à ne pas être perçue uniquement à travers le prisme de mon corps... Bref, comme beaucoup de femmes, je me camoufle pour avoir la paix.
L'important n'est pas de vouloir les changer dans la minute, mais au moins de continuer à s'interroger et s'autoriser à questionner notre environnement culturel.
Il serait bon de rappeler que nos orientations sexuelles n'ont pas vocation à être "swag"