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3,94

sur 237 notes
Coincée entre la terre et le ciel!
Je n'ai pas su sauter toutes les cases du jeu de marelle.

Un constat: Je suis décidément hermétique à la littérature japonaise dont l'onirisme, les fantômes et l'approche surréaliste me laissent sur le bord du chemin. J'avais déjà jeté l'éponge pour le cultissime Murakami ( Eh oui! il y en a!)

D'accord pour trouver de l'intérêt à la comparaison des cultures américaines et japonaises.
D'accord aussi pour trouver de la fraîcheur au personnage de Nao, ressentir de la compassion pour le calvaire de cette adolescente, être au recul pour une société qui maltraite ses individus avec ce degré d'indifférence pour le respect de l'humain.
Mais pas d'accord pour me passionner pour la philosophie zen de nonne centenaire et à des digressions écologiques sur les corbeaux, le climat et les déchets rejetées par nos sociétés hyper consommatrices.
Pas d'accord pour trouver de l'intérêt aux rêves et aux mondes parallèles.

Plus généralement, je reconnais un talent d' écriture et un montage narratif impeccable mais j'ai bien du mal à trouver de la poésie dans ce livre. Son entre-deux construit sur réalité et utopie me désarçonne, mon cerveau fait blocage et l'ennui s'installe insidieusement.

Tempérons un peu le propos! Il est la conséquence "à chaud "d'un agacement à la fermeture en cours de lecture! Je déteste abandonner ...il y a de la culpabilité là dessous!
J'attendais beaucoup de ce livre qui a conquis la babeliosphère (du moins ceux qui y ont donné leur avis, car sa note n'est pas si élevée). Ma frustration est sans doute à la hauteur de mon attente.
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Un sac en plastique rejeté sur une plage : a priori un de ces déchets qui encombrent nos océans. Pourtant, en décidant d'y jeter un oeil, Ruth ouvre la porte d'un univers insoupçonné : celui de Nao, une jeune lycéenne japonaise qui confie à l'océan son désenchantement.

C'est par ce tour de passe-passe, matérialisé par quelques objets hétéroclites comme un bento Hello Kitty, une montre ancienne ou une édition d'A la recherche du temps perdu, que Ruth Ozeki nous entraîne alternativement de l'existence de Ruth, sur son île de Colombie britannique, au quotidien de Nao, une adolescente lucide et désespérée. Des récits entrecroisés passionnants !

Se jouant du temps, de l'espace ou encore des langues, l'auteur jongle avec ces vies que tout oppose à première vue : décor, réalité, époque, ... Après une enfance passée aux Etats Unis, Nao se sent déracinée au coeur de Tokyo. Elle est harcelée par ses camarades et perd pied peu à peu. Ses parents ne lui apportent qu'un maigre soutien : son père étant aussi perdu qu'elle et sa mère aveuglée par trop de réalisme. le réconfort lui viendra de ses ancêtres, ceux dont elle n'espérait plus rien. Dont elle ignorait jusqu'à l'existence. A l'opposé, menant une vie plutôt bohème, Ruth cherche l'inspiration sur son île; le temps y semble une réalité dépassée et les soucis sont tout autres.

Dans cette fresque chorale, deux personnages se démarquent prennent tour à tour la parole : Nao est une jeune fille déboussolée. Son enfance en Californie l'a éloignée de son pays natal; elle parvient difficilement à y trouver ses marques. Elle cache à ses parents les problèmes qu'elle rencontre au collègue et confie à son journal son mal-être et ses pensées. En mal de repères, elle trouve auprès son arrière-grand-mère Jiko qu'elle connaît à peine une grande écoute et un soutien inattendu. Les jours qu'elle passe en sa compagnie au temple ont la saveur de la plénitude et de la légèreté : ils lui permettent de mettre des mots sur sa colère, de se fixer sur ses valeurs. C'est également lors de ce séjour qu'elle découvre également Haruki 1, son grand-oncle kamikaze. Une figure qui lui servira de modèle, tout comme Jiko, qu'elle contacte via sms en cas de doute. A son corps défendant, Nao est un personnage fort et plein de ressources.

Désoeuvrée sur son île, Ruth trouve dans ce journal à la mer et dans la quête qu'elle entreprend, une nouvelle raison de vivre et d'agir. Elle a choisi de fuir le monde en compagnie de son mari Oliver, passionné d'écologie et de sa mère malade d'Alzheimer. Aujourd'hui, sa mère est décédée et elle tourne en rond, coincée sur son prochain roman... Ce sac rejeté par les flots lui offre un dérivatif bienvenu, elle veille jalousement sur son contenu et est contrariée de le voir au centre de l'attention des habitants de l'île. Indécise et nostalgique, elle y trouve une raison de s'interroger, autre que le retour de l'électricité ou les aventures du chat familial. Elle aimerait faire de Nao le personnage d'un de ses romans, détenant alors la toute-puissance sur sa destinée.

Au-delà de ces personnages attachants et improbables pour certains, Ruth Ozeki confronte également deux visions du monde. D'un côté, ce Japon multi-facettes où modernité et traditions cohabitent mais où réalité et légendes s'affrontent également cruellement. A l'autre bout de l'océan, sur l'île de Ruth, la vie semble rythmée par ces déchets trouvés sur la plage; l'horizon est réduit dans cette communauté où tout se sait, où chacun se sent impliqué au coeur de la vie des autres.

Quant au style, il varie au gré des personnages qui prennent la parole, s'adapte tout au long du roman, lui conférant fraîcheur et vivacité. L'ensemble est un savant mélange de styles et d'époques : par-delà les récits de Nao et Ruth, interviennent d'autres destinées, d'autres lieux qui tour à tour s'imbriquent avec succès dans cet édifice délicat. A l'image du Free Store, le magasin favori de Masako, la mère de Ruth ou de cette bibliothèque un peu magique, cachée au coeur de la déchetterie, montée d'ouvrages uniquement de récupération : une pépite qui semble se laisser désirer et promet de petits instants de bonheur.


Mêlant les genres et ne reculant pas devant les sujets sensibles, Ruth Ozeki avance patiemment et élabore un ouvrage minutieux A deux niveaux, voire plus, l'intrigue est habilement construite, par petites touches, au fil du journal de Nao : la pression de ses pairs, le désespoir de son père, le tsunami, élément factuel survenu entre la rédaction du journal de Nao et la découvert de Ruth, ... autant de facteurs qui ont pu mettre la jeune fille en danger et faire de son sauvetage par Ruth une chimère. Fantastique, Histoire, spiritualité, actualité douloureuse, témoignage, magie,... l'histoire croisée de Nao et de Ruth, telle un patchwork confortable et harmonieux, se tisse peu à peu et aboutit à un récit passionnant, émouvant qui laisse le lecteur charmé et étourdi une fois la dernière page tournée.

Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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Ruth est une romancière en mal d'inspiration, elle vit sur son île reculée de la baie désolation, en dehors du temps, avec son ami Oliver et leur chat Schrödinger rebaptisé Pesto. Sur la plage, dans un sac en plastique elle découvre le journal d'une lycéenne, une vieille montre-bracelet et des lettres jaunies. Depuis le tsunami de 2011 on trouve des tas de bricoles sur les plages. Ruth se demande si elle doit se saisir de ce vieux livre rouge, quoi qu'il en soit sa curiosité a été piquée au vif et elle commence la lecture du journal intime de cette jeune fille qui se prénomme Nao, qui vit à Tokyo et qui livre des instants de sa vie avant de disparaître. Nao est une jeune fille de 16 ans qui a vécu petite fille en Californie puis a dû rejoindre le Japon avec ses parents. A partir de là, rien ne va plus, son père cherche par tous les moyens la meilleure façon de se suicider, sa mère est toujours absente à cause de son travail et Nao subit des agressions physiques et verbales de la part des jeunes du collège. Elle fait la rencontre de sa grand-mère qui est une nonne bouddhiste de 104 ans avec qui elle partage sa sagesse. Cette grand'mère Jiko a perdu son fils bien aimé à la guerre. Haruki I a été enrolé comme kamikaze et est mort au combat. C'est afin de retrouver une paix intérieure que Jiko se rapproche de la méditation zen. L'oncle de Nao mort au combat a lui aussi laissé des écrits en français, étant philosophe et poète . Haruki I est une sorte d'incarnation du passé, c'est un esprit qui vagabonde autour de Nao. Ces esprits cohabitent avec les êtres-temps divisés entre le passé, le présent et le futur.
Ruth pourra-t-elle changer le cours du temps. Pourra-t-elle l'infléchir, le modifier pour un nouveau futur. Pourra-t-elle unir le ciel et la terre avec ces âmes qui ont pour mission sur terre de diffuser la lumière, de l'incarner.
Il faut se laisser porter par cet univers parallèle et se laisser envahir par un univers d'images, de sensations, de symboles et de métaphores avec la fusion des êtres par delà l'espace-temps.
Roman lu en avril 2016, que je vais relire pour me remettre en mémoire les différents détails qui font de ce livre un petit bijou.
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Le hasard fait parfois ( très) bien les choses.. Ayant lu fortuitement ce roman, je ne peux que vous le recommandez. C'est un livre passionnant comme je les aime avec une très belle histoire où une américaine découvre la vie d'une jeune japonaise grâce à un journal intime échouant sur une plage.. Mais surtout l'auteur aborde de multiples thèmes : les traditions japonaises, le traumatisme de la 2GM, le suicide. la puissance de la littérature et des mots..et tout cela avec une réelle poésie et une pointe de fantastique.
Un roman passionnant et enrichissant !
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Une boite à goûter étanche « Hello Kitty » rejetée sur la plage d'une petite ile de Colombie Britannique, à l'intérieur une vieille montre bracelet, une petite pile de lettres manuscrites et le journal intime d'une collégienne japonaise dissimulé dans une fausse édition de « A la recherche du temps perdu ». Cette trouvaille va changer la vie d'un couple de bobos américains : Ruth écrivaine en panne et Oliver son mari artiste plasticien « sylvestre ».

En même temps que Ruth, nous faisons connaissance de Nao jeune fille de 16 ans, sadisée par ses camarades de classe, et de sa famille, un père informaticien génial mais dépressif ,il n'a pas accepté que ses découvertes puissent être utilisées par l'armée, une mère dépassée, une arrière grand-mère nonne zen, seule personne ressource pour l'adolescente en perte de repère et le fantôme bienveillant d'un grand oncle ,brillant philosophe, devenu malgré lui un soldat kamikaze pendant la seconde guerre mondiale .

Le journal de Nao devient un vrai document sur la vie à Tokyo aujourd'hui, contrastant formidablement avec l'existence ralentie des habitants de la petite ile canadienne où rien n'arrive jamais, à part peut être des déchets rejetés sur la plage….

Récit à deux voix, à cheval sur deux continents, Ruth Ozeki née d'un père américain et d'une mère japonaise embrasse l'histoire du japon, ses mythes, ses légendes, sa réalité et nous livre un formidable roman philosophique, politique, profond et simple à la fois.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je suis tombée sous le charme de cette écriture et de ce roman si poétique, alors que je craignais un peu de m'y plonger, la vague m'a emportée bien loin, soutenue par le corbeau et me voici au Canada sur l'ile des morts ou bien au japon, à Tokyo ou dans le monastère avec Jiko, sur ce petit coin de terre qui sera ravagée par le tsunami.

Comment rester insensible face à ce roman, face au temps, qui va et qui vient comme la marée, des kamikazes de la seconde guerre mondiale au génie de l'informatique dépressif fou d'origami, je suis passée par tellement d'état différents lors de cette lecture: amusant, triste, stressant de lenteur, inquiétude, calme… tout un panel d'émotions qui en font un livre incroyable, si beau, si fort, en constante recherche, du temps qui passe, qui fuit, qui arrive, comme une vague et qu'on ne peut frapper, comme la vague…

Qui est Nao? Qui est Ruth? Comment? Pourquoi? On n'a pas toutes les réponses j'avoue, ce qui me chiffonne un peu. A vrai dire j'imaginais une fin et voilà, j'ai pas eu toutes les réponses donc… petit bémol pour moi mais ça ne gâche pas ma lecture croyez moi.

Si vous êtes sensible au roman poétique, au lyrisme et à la vague, mettez vous en posture de zazen comptez jusqu'aà 10, faites le vide et laissez vous entrainer dans les tourments de Nao et dans la recherche de Ruth.

A titre indicatif, le jour où j'aurais un nouveau chat, je l'appellerai bien Pesto….
Lien : https://loeildesauron1900819..
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Il est des romans que l'on a tellement aimés qu'on ne peut en parler de peur d'en gâcher toute la beauté. Ces romans qui vous inspirent autant qu'ils vous dérangent.
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Il fait partie de ces livres indescriptibles, tant par la beauté du texte que par l'histoire.
C'est une bouteille à la mer, une confidence.
On s'attache énormément aux personnages et on apprend par la même occasion sur une autre culture.
Un véritable bijou de littérature, comme j'aimerais en lire plus souvent.
J'aime, j'adore!!!!
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Ruth est une auteur canadienne dont l'inspiration la fuit. Un jour qu'elle se promène, elle trouve sur la plage un paquet contenant cahier, lettres et montre contenus dans un bento. Une chose est sûre, c'est bien du Japon que vient cette étrange boîte. L'ouvrir c'est entré dans le mystère des confessions d'une adolescente, Nao, dont la vie est peuplée de calvaires et chamboulements. La langue de la collégienne est crue, torturée et pleine de douleurs. On la sent à vif, couler ses mots comme des échappatoires mais aussi témoignage poignant pour ceux qui défaillent mais aussi pour ceux qui sont loin. Dans son sillage il y a son père, homme faible et abattu, qui traine après un licenciement aux États-Unis, obligeant la famille à revenir dans le pays d'origine. L'homme macère regrets et incompréhension. Malheureusement sa femme et sa fille, bien que compréhensives, passent peut-être à côté de sa vraie nature et ne voit qu'un injuste mal-être imposé à la face du monde.
Après lui il y a sa grand-mère, une nonne zen de cent quatre ans qui vit en autarcie fidèle à ses principes et riche d'enseignements sur ce que doit être un chemin de vie paisible. Enfin, dans l'ombre, c'est le grand-oncle qui plane. Et ce n'est pas qu'une façon de parler puisqu'il fut de son temps pilote kamikaze et valeureux guerrier. Quelle famille !
Et c'est bien vrai car les quatre êtres (Nao comprise) sont étonnamment complexes, philosophes et bienvaillants. Ces Japonais sont prétexte à parler d'une autre culture, d'une civilisation lointaine où la réserve est de rigueur. Mais à travers les la cahier bien tenu s'élabore une pensée très libertaire portée sur l'évasion et le rêve. D'ailleurs le titre du roman l'évoque aussi : toute la nature est englobée dans cet hymne à la vie.
Ruth lit avec frénésie le cahier, inquiète tout autant qu'avide de savoir ce qu'il advient de tous ces êtres au parcours passionnant. Elle et son conjoint rassemblent les moindres détails et se surprennent à éprouver de l'amitié et de l'empathie pour la jeune et tempétueuse Nao. Qu'ils ont raison car quelle force de caractère que cette demoiselle !

Le récit est, d'une part, prenant car l'histoire est bel et bien passionnante. D'autre part, l'écriture ne nous épargne rien et contient des passages tantôt rudes tantôt pleins de poésie.

J'ai été parfois portée par des réflexions mais aussi par le mode de vie décrit au Japon. Car même si ce sont les personnages qui nous accaparent, et en particulier leur être intérieur, le quotidien d'une adolescente tokyoïte est très bien décrit. Les termes laissés en japonais ont rendu cette impression encore plus concrète (grâce aux bonnes traductions).
Les chapitres alternent entre Ruth et Nao bien que ce soit vraiment Nao le fil conducteur. Elle rend un bel hommage à ses proches en les décrivant dans leur faiblesse mais aussi dans leurs convictions profondes. Ruth détient bel et bien quelque chose de précieux entre les mains et chaque objet contenu (le livre, la montre) a une valeur inestimable. A vous d'en découvrir les secrets.

Voilà le livre entre tous que je conseillerai à la rentrée. Pour un premier roman, c'est rudement bien ficelé ! Chapeau ! Je ne suis pas étonnée qu'il soit resté sur la short list du Booker Prize car ce livre-ci a tout pour plaire.
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Se promenant sur une plage de la baie Désolation (Colombie Britannique), Ruth ramasse un sac contenant le journal d'une collégienne japonaise, une montre, des lettres en japonais et en français. Avec l'aide d'Oliver, son compagnon, (et d'internet!) elle découvrira qui sont la jeune Nao et sa famille, une arrière grand-mère nonne zen de 104 ans, un oncle kamikaze mort en 1945, un père suicidaire...

Alternant Japon (il y a une dizaine d'années) et Canada (actuel) avec Nao et Ruth (oui, comme l'auteur, et écrivain aussi), ce roman nous immerge complètement dans chaque univers.

Cette île canadienne loin de tout, à l'électricité vite défaillante, où tout se sait (pas moyen de garder une information secrète...), où la nature reprend ses droits, avec des loups et un mystérieux corbeau. Dora est un personnage secondaire, mais on la connaît : "Ma chérie, j'ai survécu à un cancer du sein. Ce n'est pas une petite dose de radiations en plus qui va me tuer." "Oliver était une anomalie, une irrégularité, une déviation du type normal. 'Il fait sa friture dans une autre poêle', comme on le disait souvent sur l'île." Ruth a peur de perdre la mémoire; à lire le journal de Nao, d'étranges rêves surviennent, l'impression de passer d'un temps à l'autre...

De son côté Nao, après une enfance américaine en Californie, doit rentrer au Japon, suite au licenciement de son père. Les collèges japonais, où la pression de réussite est forte (toute ta vie dépend du lycée où tu entreras) lui sont un monde hostile, surtout compte tenu du harcèlement de ses camarades (et là, c'est hyper violent, j'étais assommée, mais personne ne peut intervenir?). Heureusement la fameuse grand-mère nonne zen sera là! Jiko, "la célèbre romancière anarchiste féministe devenue moine bouddhiste sous l'ère Taisho", qui "ne se rappelle pas vraiment être née" [104 ans, !]. En fait, le Japon imprègne tout le roman, y compris les parties plus américaines puisque Ruth est de mère japonaise et lit le japonais (actuel). Mille petits détails de la vie quotidienne, de la culture, des croyances, et de l'histoire récente, sont vraiment bien rendus. Des histoires incroyables de suicide, par exemple, suicide tentant à la fois Nao et son père...

Saviez-vous que "sur tout le littoral japonais, des gravures ont été retrouvées sur les falaises, porteuses d'avertissements ancestraux:
Passé cette limite, interdiction de construire!
Certaines dataient de plus de six cents ans. la plupart avaient résisté au tsunami." [région de Fukushima]

Saviez-vous que "le séisme a modifié la répartition de la masse de la Terre, ce qui la fait tourner plus vite. Et cette augmentation de la vitesse de rotation a raccourci la durée du jour. Nous avons des journées plus courtes maintenant."[on a perdu 1,8 microsecondes par jour]

J'ai une tendresse particulière pour l'auteur, qui excelle à décrire Pesto, le chat, dans ses mouvements et traits de caractère. Futile, je sais...

Un autre passage :
"Il est étrange de constater combien le temps interfère avec l'attention. La cpncentration absolue de Ruth, ses obsessions compulsives face à son écran d'ordinateur avaient l'effet d'une vague qu ise gonfle puis se brise, balayant une nouvelel portion d'une nouvelle journée.
A l'extrême inverse, lorsque son attention s'égarait et se fracturait, elle faisait une expérience granulaire du temps, pendant laquelle les moments restaient en suspension comme des particules diffuses flottant dans une eau trouble et stagnante."

Billet prolixe, bon signe des multiples qualités de ce roman, foisonnant. le côté nippo-murakamien-fantastico-onirique est resté raisonnable,j'ai juste trouvé des redondances avec les lettres ET le journal de l'oncle, et, comme d'habitude, ai lu en diagonale les récits de rêves...(même s'ils font partie de l'histoire, heureusement)

L'auteur : Née en 1956 à New Haven, dans le Connecticut, d'un père américain et d'une mère japonaise, Ruth Ozeki a étudié la littérature japonaise à l'université Nara, au Japon, avant de revenir aux États-Unis pour débuter une carrière dans le cinéma en tant que réalisatrice de films et de documentaires acclamés par la critique.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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