Citations sur La Douce empoisonneuse (91)
( Kake est un petit délinquant )
Il aurait été équitable, selon Kake, d'indexer la durée des peines pour crimes de sang sur le nombre d'années qu'il restait au défunt.
Autrement dit, si l'on mettait fin aux jours d'un bébé qui aurait pu vivre encore soixante-dix ans, une condamnation à dix ans de taule, si ce n'est plus, paraissait raisonnable.
Si on zigouillait un vieux birbe, par contre, une amende aurait dû suffire, car le dommage n'était pas bien grand.
Hélas, plus on vieillit, plus on fréquente les cimetières, c’est la vie.
C'était [ ] lui-même qui s'était assis sur l'aiguille empoisonnée. Le poids des choses avait littéralement fait le reste.
Le temps avait passé si vite, comme un coup de vent. Lorsqu'elle était adolescente, elle pensait que l'on était déjà vieux à trente ans. Et soudain, elle avait elle-même atteint la trentaine, et presque aussitôt la quarantaine, qu'elle avait accueillie avec une certaine nervosité...
L'idée d'une lente agonie sur un lit d'hôpital la terrifiait, elle avait une peur mortelle du cancer et de sa douloureuse phase terminale. Les médecins, aujourd'hui, s'acharnaient à maintenir en vie même les patients les plus désespérés, et elle ne voulait pas en arriver là. Dans de telles circonstances, avoir sa propre fiole de poison serait d'un immense secours.
Concocter une mixture mortelle pourrit aussi être une activité beaucoup plus passionnante que que le macramé ou la peinture sur porcelaine.
Et qui, dans une grande ville, s'inquiétait de nos jours des cris d'une vieille femme ? Des personnes âgées se faisaient sans arrêt voler et agresser dans la rue, les témoins prenaient tout juste la peine, après les faits, d'appeler une ambulance pour les victimes. On ne pensait qu'à sauver sa peau, on détournait les yeux quand les coups pleuvaient sur d'autres. La société était redevenue aussi brutale qu'au sortir de la guerre...
"... Une dame est une dame, même en enfer"
Excellent moment de détente!!
Ils avaient du mal à croire qu'une vieille dame ait pu empoisonner trois solides vermines comme eux, mais si jamais c'était le cas, tant mieux. Il fallait bien qu'il y ait une justice quelque part. Si ces messieurs voulaient bien ramasser leurs abattis et aller dire de leur part à la mamie qu'elle leur fasse avaler la prochaine fois une potion plus violente...
Cause toujours, soldat, avait songé Linnea sur le moment ; les secrets militaires ne l’intéressaient pas le moins du monde mais, plus tard, elle s’était rendu compte de son erreur. Les hommes ne parlent jamais que de leurs affaires. S’ils sont gens de guerre, ils s’emballent pour des histoires de troupes et d’armes, s’ils sont poètes, ils parlent prosodie et lisent leurs vers, et s’ils sont médecins, comme Jaakko, ils décrivent des maladies effroyables et pontifient sur leurs traitement, comme si les plaies mortelles qui affligent l’humanité étaient un sujet de conversation éminemment passionnant.
« Des personnes âgées se faisaient sans arrêt voler et agresser dans la rue, les témoins prenaient tout juste la peine, après les faits, d’appeler une ambulance pour les victimes. On ne pensait qu’à sauver sa peau, on détournait les yeux quand les coups pleuvaient sur d’autres .
La société était redevenue aussi brutale qu’au sortir de la guerre, quand on pouvait craindre pour sa tête , à Helsinki, lorsque les soldats qui retrouvaient la vis civile après cinq années de front sillonnaient la ville ivres morts » ...