Je désirais tellement lire ce bouquin (même si je ne me lançais pas) qu'en fait je l'ai acheté deux fois… sénilité précoce, quand tu nous tiens !
Du coup, au deuxième achat, il était tant que je le lise enfin, sinon j'étais capable de l'acheter une troisième fois…
Voilà qui est fait. Et je reviens tout juste de ce périple en Finlande où j'ai accompagné Vatanen et son lièvre depuis les environs de Heinola, où son collègue l'a percuté avec leur voiture, jusqu'en Laponie (Sodankylã) et même jusqu'en Russie, le grand nord d'abord, puis Leningrad…
Au tout début le constat n'est pas très brillant : « C'étaient un journaliste et un photographe en service commandé, deux êtres cyniques, malheureux. Ils approchaient de la quarantaine et les espoirs qu'ils avaient nourris dans leur jeunesse étaient loin, très loin de s'être réalisés. Ils étaient mariés, trompés, déçus, et avaient chacun un début d'ulcère à l'estomac et bien d'autres soucis quotidiens. »
Arrive l'accident, la voiture percute un petit lièvre qui se sauve en boitant dans la forêt, et, à la grande surprise de son collègue, Vatanen part à la poursuite de l'animal pour le secourir. Il pénètre alors dans les bois, y disparaît complètement. Il retrouve le lièvre, lui fabrique une attelle, entend l'autre qui le cherche, et contre toute attente, ignore ses appels et décide de ne pas rentrer…
C'est le début d'un long voyage, d'une suite d'aventures, de rencontres, le début d'une nouvelle vie, peut-être la vraie vie de Vatanen… Il avance, son levraut gambadant à ses côtés. Parfois naïf, parfois complètement insouciant, mais toujours responsable de cet animal qu'il a sauvé.
Arto Paasilinna nous prend par la main et ne nous lâche plus, son écriture est douce et fluide, un peu à l'image de son personnage. Il nous entraîne dans un conte moderne, où la place de l'homme semble être loin des turpitudes et du bruits des villes.