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J'ai aimé ce livre pour plusieurs raisons: les dimensions historiques et les relations américano-cubaines très compliquées mises en avant par l'auteur fruit d'une situation politique exécrable qui dans les années 90 a contraint de nombreux cubains à quitter leur île, quitte à partir dans des conditions plus que déplorables afin d'aspirer à une "vie meilleure".
Une vie meilleure oui, mais à quel prix? Laisser les êtres que l'on aime derrière soi, partir et pour certains ne pas avoir la chance de revenir faute de contraintes politiques...
Et de l'autre côté tous ces "sacrifiés" qui décideront de rester pour l'amour de leur patrie, mais encore une fois à quel prix?

"Poussière dans le vent" est un très grand roman qui met en avant tous ces questionnements dont le thème prédominant celui de l'exil est abordé avec une telle profondeur que l'on ne peut pas ne pas être touchés.
L'histoire d'un groupe de 8 amis cubains que l'on prendra le temps de connaître à travers chaque chapitre et qui restera soudé malgré les épreuves du temps.
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50 PADURA Léonardo Poussière dans le vent
Il m'a manqué la joie des cubains, les fêtes dans les rues, l'accueil depuis le coupeur de tabac jusqu'aux Santéros qui nous mènent dans la ville écouter la musique et puis aussi l'accueil reçu partout dans la maison au sol en terre battue, dans les petits villages, toujours chez l'habitant. Oui en 2002, nous avons vu, la débrouille, les contrôles, la misère, la souffrance des séparations pour cause d'exil, les regrets et les convictions, les rassemblements de propagande qui attirent pour avoir à manger, mais aussi l'entraide, les combines. Ce livre a plusieurs facettes, une utile pour ceux qui ne connaissent pas Cuba (j'ai quand même découvert l'horreur d'une maison de retraite), une autre romanesque à travers ce « clan » d'amis et enfin une facette « belles pages » avec la relation d'une femme et d'un cheval ou encore la solitude après le décès d'une « bonne personne ». Des facettes qui pour moi n'avaient pas la même intensité et ont causé un déséquilibre personnel et puis ça m'a semblé long, si long à cause de rencontres et d'événements trop improbables et d'une intrigue peu palpitante.
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Voilà un livre qui me donne du fil à retordre pour exprimer correctement mon ressenti...
C'est un gros pavé mais là n'est pas le problème...je suis plutôt friande de pavés. J'aime les détails, lorsque les personnalités sont creusées, décortiquées. Les répétitions ne me gènent pas, il y a toujours matière à approfondir...

"Poussière dans le vent" est un roman choral avec pour décor Cuba. Par hasard, Marcos et Adela, jeune couple vivant aux États-Unis aux origines cubaines, se découvrent un lien à travers la publication d'une vieille photo publiée par Clara, la mère de Marcos...La première idée qui m'est venue, c'est que ce lien n'allait il pas compromettre leur relation...?
J'ai donc attaqué ma lecture avec cette idée, attendant "quelque-chose " qui n'est finalement pas venu.

Le roman est foisonnant, le contexte historique est intéressant, pas de doute.

Mais il m'a semblé que l'on pietinais un peu...que certains personnages m'ont semblé distants. Leur destin est parfois resté nébuleux, outre le fait qu'ils se soient expatriés pour la plupart.
C'est long et pourtant, à la fin du roman, je n'ai pas le sentiment qu'il se soit passé grand chose...

Un sentiment mitigé donc pour ce roman, certes intéressant et documenté, mais dont j'attendais plus.
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J'aime beaucoup les livres de Leonardo Padura que je tiens parmi les grands auteurs contemporains, même s'il a tendance à écrire de gros et lourds livres : 630 pages et 800 grammes ! -mais qui, à part moi, est assez dérangé pour peser un livre ? Poussière dans le vent, malgré quelques longueurs et redites est un excellent roman sur l'exil, sur les raisons qui poussent à quitter son pays, ses amis, sa famille, à tout laisser pour tenter de vivre ailleurs. Si l'intrigue se déroule dans les années 90 à Cuba -période particulière puisque l'ex-URSS ne finance plus le pays-, on pourrait aisément la transposer de nos jours dans un autre pays dans lequel la guerre, la pauvreté extrême ou le non-respect des droits de l'homme poussent à partir : "Pour avoir vécu parmi des émigrés, Adela savait que personne ne quitte l'endroit où il est heureux, à moins d'y être forcé -et c'est alors en général qu'il perd le fragile état de bonheur." (p.62). "Un mélange de joie et de tristesse habitait Irving. Mais il se sentait poussé, par dessus-tout, par une détermination plus puissante que le sentiment d'appartenance ou de déracinement, que la famille ou les amis : le désir de vivre sans peur." (p.205) En ces moments où certains veulent nous faire croire que tous les réfugiés sont des délinquants et qu'ils quittent leurs pays sans bonnes raisons, il est utile de citer, de lire et faire lire ce genre de roman.

Avec beaucoup de finesse, d'élégance et d'humanité, Leonardo Padura fait les portraits des huit amis, leurs rapprochements, leurs querelles, leurs différences et surtout leurs liens qui semblent inusables. Tous ont des personnalités différentes, des envies, des désirs propres et de ce roman cubain. Il fait avec ses héros cubains, un roman universel. Il sait installer ses personnages dans des contextes forts, dans des intrigues avec suspense qui tient jusqu'au bout. Il sait aussi parler admirablement de l'amitié, de ce qui lie ces huit Cubains mais aussi de ce qui peut les séparer et de ce qui peut les réunir de nouveau. Un roman choral, de ceux qui installent des personnages difficilement oubliables, sensible sans être larmoyant, d'une justesse et d'une pudeur profondes.

Et tout le roman est mis en musique par Kansas et sa chanson qui en donne le titre : Dust in the wind.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Voilà l'un des romans étrangers les plus acclamés de cette rentrée 2021. Dès que j'entre dans une librairie en ce moment, je le vois mis en avant comme coup de coeur. Il a déjà reçu le Prix Transfuge 2021 du meilleur roman hispanophone et est sur la liste du Femina étranger. Le Figaro Littéraire, le Monde et Télérama ont également chanté ses louanges…
Leonardo Padura est romancier, journaliste et auteur de scénarios (ou scenarii, je ne sais jamais ce qu'il faut dire, j'ai l'impression que les deux sont acceptés). Il est né et vit à La Havane et a obtenu de nombreux prix pour son oeuvre, dont le prix Princesse des Asturies en 2015. Traduit dans quinze langues, il est considéré comme l'un des grands noms de la littérature cubaine contemporaine.
Adela Fiztberg, une Américaine d'origine argentino-cubaine, tombe amoureuse de Marcos, un Cubain exilé depuis deux mois aux États-Unis. Au hasard d'une balade sur les réseaux sociaux, ils découvrent une photo d'un groupe d'amis prise dans le jardin de la mère de Marcos quelques dizaines d'années plus tôt. Adela y reconnaît sa propre mère enceinte. Cette photo est le point de départ d'un retour sur le passé où se dévoilera le destin tragique de cette bande de copains.
Padura propose un roman choral fondamentalement triste et nostalgique. Il décrit à travers une fresque ample – le livre fait plus de 600 pages – le destin du « Clan », un groupe d'amis qui se sont rencontrés durant leurs études et qui, comme tous jeunes gens, rêvaient leurs vies et leurs destinées. Pourtant la grande histoire va briser les élans de leur jeunesse. Écrasés par la situation politique et économique de Cuba alors que l'Empire soviétique se délite, ils vont se retrouver contraints à l'exil ou à la paupérisation. Ils vivront leurs vies épuisés et dispersés à travers le monde comme des poussières dans le vent.
La grande qualité de ce livre est de montrer la terrible vie des Cubains après la chute du régime soviétique et la nécessité de fuir la misère et l'oppression pour survivre, quitte à risquer sa vie et mourir noyé en mer, ou arrêté par les autorités cubaines ou américaines. On est loin du folklore joyeux et coloré construit dans notre imaginaire collectif, loin du cliché du Che Guevara rebelle et iconique, qui se bat pour une belle utopie révolutionnaire. Ici la révolution a donné naissance à un monstre qui broie sa population. On voit un pays exsangue brutal, paranoïaque, détruit, gangrené par les privations. On suit également le destin d'émigrés déboussolés, dans un pays qui n'est pas le leur. Ils doivent reconstruire une vie à zéro, en partant du plus bas de l'échelle, malgré leurs diplômes et leurs connaissances. Surtout, on voit le traumatisme que ce déracinement engendre chez eux et la nostalgie du monde qu'ils ont dû quitter, presque malgré eux.
Au-delà de la simple question cubaine, il y a ici un très beau portrait de l'émigré prêt à tout pour quitter la misère et en proie à la blessure terrible du déracinement forcé. On ne peut s'empêcher de penser à la question des réfugiés qui arrivent actuellement en Europe en espérant une vie meilleure et qui sont si mal accueillis. Pandura ici nous met dans la peau d'hommes et de femmes qui n'ont d'autre choix que de fuir et de se trouver une place dans un endroit où l'on ne veut pas forcément d'eux. Cette expérience est aussi prenante que déchirante.
Ce grand point fort mis en avant, j'ai néanmoins trouvé des faiblesses à ce roman et je suis assez étonné du concert de louanges qui l'accompagne. le principal point noir du texte à mes yeux est lié au suspense mis en place par l'auteur. Je l'ai trouvé artificiel et poussif. La situation des personnages est telle qu'il n'y a pas besoin d'un mystère autour d'un suicide ou d'une naissance pour expliquer leurs actes. Au contraire même, cela alourdit et dénature le propos. Également, je n'ai pas cru aux liens d'amitié supposément indéfectibles qui unissaient les membres du Clan. Je les ai trouvés bancals, voire peu crédibles. Enfin, j'ai déploré un manque de fluidité du texte qui a gâché quelque peu ma compréhension. Les membres du Clan sont nombreux et leurs histoires sont trop similaires. La multiplication des personnages m'est apparue superflue et trop complexe. Souvent, en cours de lecture, passant de l'un à l'autre, je ne me souvenais plus qui était qui.
La machine est belle et savamment construite, mais trop construite peut-être pour dépasser à mes yeux la grande fresque un peu trop fabriquée. Dommage.

Tom la Patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Dès le lycée dans les années 80 un groupe de jeunes adolescents cubains se rapproche. Leur amitié grandit et ils se baptisent "Le Clan" et se pensent indestructibles. On les suit pendant 40 ans.

C'est une histoire d'amitié, d'amour, de passion, de déchirement, de trahison. Cuba est présente en toile de fond même lorsque les protagonistes sont en Espagne en France ou aux Etats Unis.

La vie de chacun est analysée à l'aune des évènements politiques de l'île et des évènements intimes des uns et des autres. Et cela est passionnant à plusieurs titres. La misère et les difficultés de la population à Cuba après le démantèlement de l'Union soviétique, l'impact sur la destinée de ces jeunes adultes. Ils commençaient leur vie avec l'image d'une société bien compartimentée et structurée. le basculement des années 90 met à mal leurs évidences. C'est une étude psychologique vraiment intéressante et en même temps les révélations du pourquoi du comment nous tient en haleine jusqu'aux toutes dernières pages 

En résumé un roman passionnant à multiples facettes que je conseille aux amateurs d'histoire contemporaine et d'études psychologiques.

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Poussière dans le vent... ou poussière dans les yeux, c'est plusieurs livres en un.
Alors c'est un beau morceau certes, mais il s'agit surtout de l'histoire de plusieurs récits de vie, ceux d'Adela et Marcos, puis d'Irving, Horacio, Elisa, Clara, Darío... Toutes, tous, sur l'île de Cuba dans un moment de son histoire ou l'insécurité économique, sanitaire et politique règne. Chacun raconte le récit à sa façon, avec leurs yeux, leur passé, leurs envies, mais c'est aussi les conséquences des choix de chacun vis-à-vis des uns, des autres, de leurs prochains...

C'est un livre d'amour, de politique, d'histoire mais surtout un livre social raconté brillamment
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Poussière dans le vent est l'un de ces livres que je n'avais pas envie de terminer et, quand il a fallu tourner la dernière page, je l'ai fait avec regret.
J'ai abandonné ce groupe d'amis, ce clan. J'ai laissé chacun à son avenir avec l'espoir qu'il sera heureux.
Quelle est la probabilité que deux êtres se rencontrent un jour à des milliers de kilomètres de leur lieu d'origine, sans rien savoir de leur passé commun ?
C'est ce que Leonardo Padura nous permet de découvrir à travers l'amitié, l'amour, les tromperies et les secrets de ce clan.
Ce roman parle d'exil, de déracinement, d'espoir d'une vie meilleure mais aussi et surtout de Cuba, cette île au passé si compliqué, d'où il est difficile de partir mais aussi compliqué de revenir.
Une première lecture coup de coeur en ce début d'année.
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Pourquoi seulement 3 étoiles ? Peut être à cause de la longueur de l'histoire... Ce livre se lit un peu comme une enquête, on aimerait savoir ce qu'est devenu Elisa et ce qu'il s'est véritablement passé mais pour cela il faut attendre un bon moment.

Mais j'ai beaucoup appris avec Poussière dans le vent. Je ne connais pas grand chose à Cuba et ce livre m'a notamment permis de rentrer dans le quotidien des cubains à une époque où le communisme était à son apogée. Il est également surprenant de voir combien ceux qui ont réussi à quitter leur île, et ce quelque soit la manière, légale ou non, ont malgré tout beaucoup de mal à en faire le deuil.
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Ils s'appelaient Bernardo, Clara, Dario, Elisa, Horacio, Irving et Walter ; ils constituaient le Clan, habitaient et étudiaient à Cuba, "croyaient à l'avenir radieux proposé par les pays socialistes", à la construction d'un pays où on vivrait dans la plénitude, les objectifs de développement et de prospérité étant dépassés tous les jours (p 107).
C'était au début des années quatre-vingt... Et le temps passa...

À l'anniversaire des trente ans de Clara en 1990, Bernardo le mathématicien de la bande fait écouter Kansas, Everything is dust in the wind ; tous se rendent alors plus ou moins compte qu'ils sont en train de changer, qu'il se passe quelque chose en eux-mêmes et dans leur groupe, et même s'ils ne peuvent clairement l'exprimer, qu'ils ne sont que de la poussière dans le vent.
L'auteur insiste sur ce qui arrive à ses personnages trentenaires, parce que plus rien ne sera jamais comme avant : certains vont disparaître, d'autres vont quitter l'île de Cuba, se séparer de leur conjoint, former de nouveaux couples, et l'un d'eux meurt dans des conditions non élucidées...

Construit comme un roman policier - deux des enfants nés de parents appartenant au Clan se rencontrent vingt ans plus tard et tombent amoureux l'un de l'autre - la recherche de la vérité sur l'origine d'Adela et sa quête d'identité seront le fil conducteur du récit.
Le caractère, le comportement et l'évolution au fil du temps de chaque personnage est analysé en profondeur : des héros du quotidien très attachants, c'est ainsi que Mr Padura nous les propose dans ce roman historique avec la traversée par Cuba de la période qui suit la chute de l'URSS, mais aussi roman social fait d'intrigues amicales et amoureuses, de trahisons et de sentiments sincères.

L'ensemble, malgré quelques tics de style ( après tel ou tel événement, plus rien ne sera comme avant...) et parfois quelques longueurs, est plutôt réussi, agréable à lire, très instructif avec des moments forts, intenses et une humanité débordante ; celles et ceux qui aiment leur pays mais qui doivent le quitter et partir en exil reconnaîtront les ressentis des personnages, déchirés et ne trouvant jamais vraiment de chez eux.

La peur est omniprésente chez ceux qui vivent, quittent ou reviennent à Cuba ; la dénonciation de la période spéciale des années 1990 sur l'île est forte et implacable ! Pénuries, absence de travail, coupures d'éléctricité, incertitudes sur l'avenir... Les rêves sont devenus cauchemars.

L'auteur mêle à ses accusations l'amour qu'il éprouve pour le peuple cubain ; ses personnages ont de l'intensité et leur résilience est étonnante.
À lire pour découvrir un partie de l'histoire de Cuba et les cubains.
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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