Le lendemain, on découvrit un autre meurtre troublant : un homme avait été découpé en triangles au moment où il s'apprêtait à manger une tarte aux pommes.
Quand une main perça hors de la sépulture, il ne comprit pas. C'était trop irréel. La main tendit les doigts vers le ciel et se ferma en un poing. Mike n'arrivait pas à bouger. Une deuxième main apparue comme une nouvelle fleur grotesque et spontanée. Il entendit la sirène de la voiture des flics qui approchait. Quand une tête surgit du sol, il perdit connaissance.
Antonia respira un grand coup et dit ce qu’elle n’osait pas s’avouer depuis le premier meurtre : — Steve s’en prend à tous ceux qui mangent des pommes. C’était fou, mais aussi très logique. Ça avait du sens.
Steve Jobs amena la pomme près de ses lèvres et l’embrassa.
La police fit un rapport pour signaler le vol du corps de Steve Jobs. Cela, Apple ne pouvait l’étouffer. Dès le matin, la presse en fit ses gros titres. La police parla d’un voleur de cadavre, et dépêcha ses enquêteurs dans le milieu gothique, geek et nécrophile. Mais les arrestations et les interrogatoires ne donnèrent aucun résultat.
Antonia Fitch, responsable de la sécurité d’Apple, fut la première à son chevet. Elle écouta Mike, sans prendre de notes (« pas de traces, pas de preuves », disait-elle à ses subordonnés). Sa mémoire surentraînée enregistrait tout.