Pour le moment, elle désirait être un fantôme pour se débarrasser de l'image qu'on avait d'elle. Elle ne savait pas comment elle voulait qu'on la voit. Ce qui était certain, c'est qu'elle ne voulait pas qu'on la voit d'une manière qui l'enfermerait dans un rôle ou une personnalité. Elle voulait qu'on lui laisse la liberté d'évoluer et de changer. Elle pensa à tous les gens qu'elle connaissait, et elle constata que trop tôt on les enfermait dans une image, untel sera timide et matheux, untel sera sportif et drôle. Et les gens obéissent à l'image que l'on a d'eux-mêmes. Ils y collaborent. Parce que c'est plus simple. Parce qu'ainsi on a une place.
Elle rêvait d’un ailleurs, où on la comprendrait, où on la laisserait vivre.
Il y avait les cours, tout ce qu’il fallait apprendre, et la vie entre les cours et tout ce qu’il fallait apprendre sur les relations humaines.
Séléna ne savait pas exactement qui elle était, ni ce qu'elle allait devenir. Mais elle savait avec certitude que le seul travail qu'elle voulait faire, c'était être elle-même. Ce serait ça son métier. Et ce serait un chemin personnel. (p. 70)
Elle pensa à tous les gens qu'elle connaissait, et elle constata que trop tôt on les enfermait dans une image, untel sera timide et matheux, untel sera sportif et drôle. Et les gens obéissent à l'image que l'on a d'eux-mêmes. Ils y collaborent. Parce que c'est plus simple. Parce qu'ainsi on a une place.
Il lui semblait grandir par le fait même de se poser des questions sur ce que c'était grandir.
La plupart des sports leur paraissait avant tout comme des opportunités, sous couvert de compétition, de pratiquer le sadomasochisme, la torture, l'humiliation.
Elle pensa à tous les gens qu'elle connaissait, et elle constata que trop tôt on les enfermait dans une image, untel serait timide et matheux, untel sportif et drôle. Et les gens obéissent à l'image que l'on a d'eux-mêmes. Ils y collaborent. Parce que c'est plus simple. Parce qu'ainsi on a une place.
Elle sortit. Le froid se plaqua sur son visage, piqua ses yeux et fit naître des larmes. Elle sortit un mouchoir et essuya ses yeux. Elle mit sa capuche, baissa son bonnet sur son front et elle prit la direction de la gare. Il y avait du vent, il devait faire moins de zéro degré, mais elle était heureuse d'avancer.
Séléna aurait aimé, de temps en temps, être plus égoïste et insubordonnée, capable de caprices, de colères et de scandales. A cet instant, elle aurait rêvé laisser tout le monde en plan dans le salon et monter dans sa chambre, ou mieux encore demander l'asile politique à Vérane et à ses parents (pas toujours très marrants, heureusement les parents sont plus cools avec les enfants des autres qu'avec les leurs.) Mais elle resta sagement assise.
Pendant que madame Pekar et ses parents parlaient (solfège, composition, concert...), elle pensa aux cerfs-volants : elle remplit son esprit de formes multicolores dans un ciel bleu