Citations sur César (53)
CESARIOT : Elle ne vous aimait pas ?
MARIUS : Oh que si ! Seulement, il y avait l'honneur du nom, le respect humain, enfin différentes couillonnades... Ce qui fait que mon fils, je ne le connais pas, et c'est le mari qui l'a élevé.
CESARIOT : Et vous en avez eu de la peine !
MARIUS : Un peu, mais pas énormément. On m’a prouvé que le vrai père, ce n'était pas moi, que c'était celui qui aimait l'enfant.
CESARIOT : Est-ce que vous ne l'aimiez pas ?
MARIUS : On ne peut pas aimer quelque chose qu'on ne connaît pas. Je l'aurais aimé, certainement... Seulement, c'était l'autre qui payait… Alors, on m'a dit que c'était lui qui l’aimait le plus…
¤ Escartefigue (cartes en main) :
- Quarante à pique. (Il regarde son jeu)
¤ César :
- Cinquante à trèfle.
¤ M. Brun :
- Je passe.
¤ César :
- Et lui ?
(Il se tourne vers la place vide d'Honoré, comme s'il attendait une réponse. Il découvre les cartes, seules sur la table. Il voit la chaise vide, il a une grande émotion. M. Brun est tout pâle. Escartefigue se met met à pleurer. César pose ses cartes sur le tapis.)
¤ César (à voix basse) :
- Cette fois-ci il est bien mort. Je ne l'avais pas encore compris.
¤ M. Brun :
- Eh oui. Cette chaise vide est plus triste que son tombeau. Les poètes l'ont dit déjà. En souvenir de lui, écoutez quatre vers de Sully Prudhomme. C'est un grand écrivain, un grand poète, qui est momentanément considéré comme un imbécile. Écoutez :
C'est aux premiers regards portés
En famille autour de la table
Sur les sièges plus écartés
Que se fait l'adieu véritable.
"César" - Le grand final
Quatre ans après "Fanny", Pagnol tourne, lui-même, "César", troisième volet de la trilogie.
César restera le personnage symbolique de Raimu.
Les exemples sont rares dans l'histoire de l'art dramatique d'un comédien et d'un personnage à ce point mêlés l'un à l'autre dans l'esprit du public.
La partie de cartes sans Panisse
Machinalement on lui a donné ses cartes.
Monsieur Brun récite alors quatre vers de Sully Prud'hommes :
"C'est au premier regard jeté
En famille autour de la table
Sur les sièges plus écartés
Que se fait l'Adieu véritable."
(extrait de "Album Pagnol" paru aux édition "de Fallois" en 1993)
Mais pense que quand on a des professeurs, ça va tout seul. Eux, ils ont la science, ils te la communiquent, ils te la donnent toute digérée... Moi, j'ai travaillé tout seul, le soir... Je n'ai peut-être pas beaucoup de science : mais celle que j'ai, on ne me l'a pas donnée : je me la suis prise.
Quand on a peur de quelqu'un, on croit facilement le mal qu'on dit de lui.
Fanny : Tu sais où vous allez ?
Le chauffeur : Vers l’Ouest. Nous mettons le cap sur l’Ouest, vers les Amériques.
Fanny : Oui mais pour quel port ?
Le chauffeur : (Catégorique) Ça, je l’ignore.
Fanny : Tu le sais, mais tu ne veux pas me le dire.
Le chauffeur : (Avec un immense désespoir) Madame Fanny, si je sais où nous allons, que le Bon Dieu m’écrase à l’instant, et me fasse perdre la vue. Plutôt que de vous mentir, je préférerais recommencer toute la guerre !
Fanny : Surtout que tu ne l’as pas faite.
Le chauffeur : Non, je ne l’ai pas faite, j’avais treize ans. Mais c’est une façon de parler (Avec une véhémence farouche) Madame Fanny, sur la tombe de mes parents sur tout ce que j’ai de plus cher au monde, je vous JURE que je ne sais pas où nous allons. Vous me croyez ?
Fanny : Oui, je te crois.
Le chauffeur : Eh bien vous avez tort. Nous allons à Palavas les Flots, chez un ami de Césariot.
Fanny : Alors, pourquoi mens-tu ?
Le chauffeur : Pour rien, pour le plaisir.
Fanny : Et tu n’as pas honte de faire des faux serments sur la tombe de tes parents ?
Le chauffeur : Eh peuchère, ils sont morts, qu’est-ce qu’il peut leur arriver de pire ?
Oui, la vie. Les chiens aussi donnent la vie... Les taureaux aussi donnent la vie à leurs petits. Et d'ailleurs, cet enfant, tu ne le voulais pas. Ce que tu voulais, c'était ton plaisir. La vie, ne dis pas que tu la lui as donnée. Il te l'a prise : ce n'est pas pareil.
CESARIO
Elle ne vous aimait pas ?
MARIUS
Oh que si ! Seulement, il y avait l'honneur du nom, le respect humain, enfin différentes couillonnades... Ce qui fait que mon fils, je ne le connais pas, et c'est le mari qui l'a élevé.
CESARIO
Et vous en avez eu de la peine !
MARIUS
Un peu, mais pas énormément. On m’a prouvé que le vrai père, ce n'était pas moi, que c'était celui qui aimait l'enfant.
CESARIO
Est-ce que vous ne l'aimiez pas ?
MARIUS
On ne peut pas aimer quelque chose qu'on ne connaît pas. Je l'aurais aimé, certainement... Seulement, c'était l'autre qui payait… Alors, on m'a dit que c'était lui qui l’aimait le plus…
HONORE
Eh bien oui. Je l'ai fait, ce péché. Et ce qui est plus terrible, c'est que je l'ai fait avec plaisir.
CESAR
Pardi ! Si les péchés faisaient souffrir quand on les fait, nous serions tous des saints.
Claudine
Mon pauvre mari,moi,ça s'est passé de façon étrange.Une nuit il me réveille.C'était le premier chant du coq.Il avait la figure un peu rouge et la main sur la poitrine,il me fait:"Claudine,qu'est-ce que tu dirais si je mourais d'un seul coup?"Moi,à peine endormie,je lui fais:"Ca prouverait que tu n'es pas malin." Et alors il me fait:"Eh bien,par conséquent,je ne suis pas malin." Et toc!Il est mort.