J'ai retrouvé le plaisir (oublié) en relisant ce 1er tome des "Souvenirs d'enfance" de
Pagnol. On peut parler, comme le font certains(e)s "babeliotes", du caractère suranné de ce livre, du fait qu'il ne se passe "pas grand 'chose"... dans cette autobiographie romancée. Ce que nous ne pouvons dénier à
Pagnol, tout de même, c'est un style fluide, une belle écriture (et je ne suis pas nationaliste pour deux ronds, croyez-moi!...), une certaine distance ironique mais "bon enfant", une superbe capacité à mettre en scène la vie quotidienne. Certes, il n'y a pas de références historiques ou politiques (à part celles relatives à la laïcité, mais par ailleurs le curé du village est un homme intelligent et progressiste), et l'époque, le roman (début XXème siècle) sont très marqués par les valeurs bourgeoises (travail, famille, et plus discrètement patrie, en tout cas dans ce 1er volume des Souvenirs d'enfance), et un sexisme éclatant, universellement accepté et "tranquille"! (Vous avez remarqué? La "petite soeur", dernier bébé d'Augustine, est à peine mentionnée dans ce 1er tome, et même pas nommée...); quant aux femmes de la famille, elles sont douces, gentilles, entièrement dévouées au foyer et au mari... Bref!
Alors, "ennuyeux", sans doute pour certain(e)s, mais relu pour moi avec plaisir, genre époque révolue (et tant mieux par certains côtés), genre aventures de l'enfance (qui ne ressemble pas du tout à la mienne, urbaine et confinée!), tout ça avant les grandes catastrophes de ce siècle... Et ce parfum de Provence!