AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Manifeste incertain, tome 6 (16)

Nous sommes ce que nous pouvons, bien plus que ce que nous voulons. (p. 126)
Commenter  J’apprécie          110
Longtemps, le repas de midi passait pour une fête ; désormais, c’est une pause-déjeuner.
Commenter  J’apprécie          50
Calvin était anorexique ; la nourriture l’écœurait : de ce dégoût, il a fait sa religion.
Commenter  J’apprécie          40
Je cours à toutes jambes sur le trottoir, à la recherche d’une boulangerie. J’ai follement envie d’une baguette chaude et croustillante, comme dans mon souvenir d’enfant. Je cours si vite et si loin que je sème mon camarade. Où est-il ? La foule l’a avalé, nous ne nous reverrons plus. Je reste seul à mâcher mon bout de pain. Pauvre petite joie.
Commenter  J’apprécie          40
Un officier nazi se souviendra : « Quand nous sommes entrés en Autriche, il y eut des gens pour nous acclamer ; en Tchécoslovaquie, on nous a lancés des pierres ; en Pologne, on nous a tiré dessus. Mais la pire réception nous attendait en Alsace, où nous fûmes partout accueillis par le silence et le mépris. »
Commenter  J’apprécie          40
[A propos de Rome] Malgré ses façades travesties en boutiques de fripes, malgré ses monuments assoupis, malgré le tintamarre des voitures, elle reste la grande ville indolente que ses oripeaux antiques ont fardée à outrance. Il y a en elle un art de vivre qui me réconcilie moins avec la vie qu’il ne m’en éloigne : trop de vie abîme la vie. Naples, elle, est tout entière dévouée à la célébration des morts. La mort abonde en elle. Naples, Rome : entre ces cités femelles s’est creusé un abîme de jalouse mésentente.
Commenter  J’apprécie          30
Imaginez, le 2 juillet 1505, sur le chemin de Sotternheim, si la foudre n’avait pas éclaté au-dessus du jeune Luther, le sort de l’Occident en eût été tout autre. Couché à terre, tremblant de peur, le pauvre jeune homme avait supplié : « Pitié ! Pitié, mon Dieu ! Epargnez-moi et je me ferai moine ! » L’éclair n’était pas tombé bien loin – peut-être l’avait-il atteint.
Par la suite, le réformateur voyait le diable partout, y compris sur le crucifix ; il lui riait au nez, lui montrait son cul. Est-ce que Luther a seulement cru une seule fois en Dieu ?
Commenter  J’apprécie          30
Ma mère a tué mon innocence ; elle l’a ensevelie au nom de sa propre émancipation sexuelle, pensant agir au nom d’une société libérée, d’un lendemain qui chante. Mais avant que n’advienne une telle société, j’avais eu le temps de déchanter, tandis que Onze Chipolatas se grattait les couilles sous mon nez.
Commenter  J’apprécie          30
Si nous adorons la paella dite orthodoxe, la paella valenciana, nous acceptons qu’au lapin et au poulet traditionnels on ajoute ou on substitue du poisson et des fruits de mer. Mais il est bon de corriger le goût légèrement écœurant de la poiscaille par la saveur douce des morceaux de basse-cour.
Sans oublier l’huile d’olive, la tomate, les haricots plats, les haricots blancs, le piment, le safran et, pourquoi pas ? des artichauts, des poivrons, des petits pois, des pois chiches, du canard, du porc, des escargots. Sans être dévasté par la graisse, ce subterfuge de l’onctuosité, le riz doit croustiller et pouvoir adhérer à une poêle tenue à la verticale. La paella est un art. C’est aussi un motif de guerre entre provinces d’Espagne, semblable à la guerre du cassoulet ou du couscous. A chacun sa vérité, pourvu qu’elle ne cède pas à la mode de la « revisitation », cette vile auxiliaire de la dictature de l’oubli.
Commenter  J’apprécie          31
À l'heure du goûter, mon frère, ma sœur et moi regagnons le huitième étage. Nous découvrons ma mère en larmes. P. se tient à son côté. Il nous fait asseoir par terre autour de la table basse, puis elle prend la parole : «  Papa est mort. Il a eu un accident de voiture. » À cet instant, à ce mot «  mort », je meurs. Je ne comprends pas, et en même temps je comprends absolument. Je dis « je meurs », c'est exact, et c'est inexact : la mort me laisse stupéfait. Et incrédule. Je ne sais pas grand chose d'elle.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (17) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'été est aussi dans les titres !

    L'été

    Albert Camus
    Philippe Djian
    Khaled Hosseini
    Yasmina Khadra

    12 questions
    157 lecteurs ont répondu
    Thèmes : roman graphique , littérature , cinema , chansonCréer un quiz sur ce livre

    {* *}