Golgotha

Bonjour tout le monde. J'ai tourné la dernière page de « Golgotha », deuxième conte revisité par Richard Palachak aux éditions Black Out.
Cette fois ci Richard reprend à son compte le conte du Golem. Alors que dans « Vodnik », le propos est davantage fantasmagorique, ici pas de place aux songes. On se prend la réalité et la violence du quotidien de Pet'o et Ondro en pleine face. On ressent la misère et il est davantage question de survie que de vie saine et rangée. Richard arrive parfaitement à nous immerger dans la vie de cette Europe de l'Est où l'héritage communiste étouffe le peuple.
S'il est bien question de conte, il faut chercher du côté de ceux de la crypte. On ne risque pas de croiser des princesses et des créatures sympathiques. La seule créature que nous croiserons est Ondro. À l'image du savant Frankenstein et son monstre, l'opportunisme et la ruse de Pet'o vont profiter du joyau fraternel. La comparaison est excessive mais sa force surhumaine et sa propension au massacre font de lui un être à part, une arme. Conscient du potentiel, Pet'o va l'exploiter dans les combats de rue où Ondro va écraser la concurrence.
Forcé de se réinventer sous peine de voir s'étioler sa pépite dévastatrice, son golem, Pet'o a une idée de génie : un escape game sous fond de baston. Ce concept, le « Golgotha » va se révéler grandiose et attirer la mafia. le gâteau risque d'attiser les appétits. La testostérone, la violence et le code d'honneur feront le reste. Je ne peux trop en dire de craintes de trop en révéler.
Les personnages principaux sont les frères Ondro et Pet'o. Ondro représente le Golem revisité et son cadet le maître qui le dirige. Il est difficile de cerner cette relation fraternelle sans s'interroger sur les sentiments qui habitent Pet'o. On se demande s'il ressent de l'amour pour son frère. Une chose est sûr, il en profite et l'instrumentalise, bienheureux qu'il est. le souci, c'est qu'à vouloir être trop gourmand et présomptueux, il s'expose à de grosses emmerdes. La mafia est le troisième larron de l'histoire.
Richard maitrise son sujet et le code qui va avec. On navigue dans un monde gangréné où la mafia est montrée sous son visage le plus glauque. Misère humaine, viols, traite des humains, proxénétisme et drogues. À la différence des standards hollywoodiens, les vor v zacone n'opèrent pas à la chirurgical, eux le steak d'humain c'est façon bouchère.
Ce conte est un mélange glaçant d'humour et de violence. La critique est féroce car il faut chercher du côté du terreau de cette violence. le rythme est parfait à l'image des chapitres qui opèrent comme des rounds. Ce Golem revisité est la rencontre entre le mythe Frankeinstein, « Des souris et des hommes », « Snatch » et « Little Odessa ». Et cette fin…géniale !

En manque d'adrénaline ? Laissez vous transporter par le dernier volet du tryptiques de Richard Palachak, entre magouilles, violences, mafia et tatouages qui imposent le respect et la peur.
Rien ne vaut une petite balade au Golgotha si vous avez une poignée d'argent et de bons contacts ! Surprenant et puissant. Quel plaisir à lire.
Je recommande fortement.