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Délinquance et parcours familiaux hors pistes

Wilfried est placé en famille d'accueil à l'âge de 8 mois. Tout se passe globalement pas trop mal, voire même plutôt bien, jusqu'à ce que son histoire lui revienne dans les dents à l'adolescence, à l'instant charnière où se croisent quête d'identité, prises de bec, autonomie balbutiante, colère ravalée et accumulée qui finit par faire des étincelles.

La PJJ, protection judiciaire de la jeunesse, est peu connue, ou tout du moins les contours sont assez flous pour la plupart d'entre-ceux qui ne sont pas directement concernés. le journaliste Mathieu Palain s'intéressait depuis un moment à la question, par son père qui y exerce notamment, décidant pour finir d'y consacrer son premier roman. Il a pris le parti de s'y plonger totalement aux côtés des éducateurs pour appréhender concrètement le système, donnant à lire un roman à mi-chemin entre le documentaire, le témoignage et la chronique sociale. Un texte fort, touchant et pour cause très juste, qui restitue la réalité du terrain et le travail des éducateurs, pointe les difficultés, les enjeux contradictoires et les flottements, en n'omettant pas les familles et jeunes concernés.

Un roman très actuel et retentissant, dans la lignée du film Polisse de Maïwenn, et qui s'est déjà fait remarqué, à juste titre.
Lien : http://casentlebook.fr/sale-..
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J'ai reçu ce livre lors de la masse critique. Merci donc à Babelio et aux éditions "L'iconoclaste".
Cela tombait bien car j'avais très envie de me le procurer !

J'ai bien aimé ma lecture et comme à chaque fois, avec cette maison d'édition nous sommes plongé dans une ambiance particulière et je suis accrochée tout de suite. La lecture est aisée, la mise en page et l'objet livre en lui-même fait mouche à nouveau avec moi.

Quant à l'histoire, comme je le disais avant, j'ai été happée tout de suite. On entre dans le vif du sujet et pas besoin de planter un décor pendant plusieurs pages. Les mots sont percutants, et on n'essaye pas d'édulcorer certains termes ou situations pour le grand publique.
J'ai été révoltée par certains passage. Comment peut-on prendre de telles décisions, qui vont à l'encontre de que l'enfant (même ado et presque adulte) souhaite. On estime savoir mieux que lui, ce qui sera bon pour lui, alors que cela le plonge dans une réalité encore pire. Aucun retour en arrière. Vraiment, je me disais "mais comment est-ce possible d'en arriver à une telle conclusion?".
Mais malheureusement je n'ai pas été bouleversée comme on le décrit en quatrième de couverture. C'est révoltant mais comme l'histoire est un condensé de quelques années, qu'on survole certains moments de sa vie sans que parfois, à mon sens, ce soit assez poussé.
Mais vraiment, Wilfried est attachant et on a envie de lui parler à travers le livre !
J'aurais aimé en savoir encore un peu plus à son sujet. que cela ne s'arrête pas si vite. C'est peut-être un goût de trop peu, qui fait que je ne mets pas cinq étoiles.
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D'habitude, je suis intarissable quant à mes coups de coeur. Là, j'ai bien du mal à m'exprimer et pourtant j'aurais envie de crier au monde entier qu'IL FAUT lire ce livre.

Sale Gosse, c'est autant l'histoire d'un môme sur qui le sort s'acharne que celle de ses éducateurs. Je pourrais dire que c'est puissant, une vraie claque, car ça l'est. Mais ce serait trop banal et ce livre mérite mieux que ça. Alors tant pis si ma chronique est décousue, mais il faut savoir que Sale Gosse, ça se lit d'une traite. Ça vole des heures à la nuit, les yeux grands ouverts pour ne pas en perdre une ligne, impossible d'éteindre la lumière « à la fin du paragraphe, au prochain alors, bon ben à la fin du chapitre ». Ça réussit à me sortir d'une panne de lecture gigantesque et à être un coup de coeur en même temps.

Sale Gosse, c'est du lourd. Il y a tout ce que la vie peut nous balancer à la gueule en quelques centaines de pages carrés. Il y a les coups de pute de la vie, les grands, ceux qui font les classes sociales avec des frontières au stylo bille impossible à gommer, il y a la psychologie de l'être humain, la violence en réaction à la violence des sentiments et puis il y a aussi ce que l'on vole aux coups durs de la vie et qui sont la vie quand même, il y a les éclats de rire et le respect, la confiance qui pointe son nez. Je vous l'avais dit, Sale Gosse, c'est du lourd. Sûrement le genre de bouquin qui va me replonger dans une nouvelle panne de lecture parce qu'il est impossible d'apprécier quelque chose après ça.

Sale Gosse c'est un roman et pourtant c'est le réel.

D'abord dans le style, qui reprend un langage familier. J'ai jamais aimé les livres qui écrivaient ainsi, pour faire « jeune ». J'ai toujours trouvé ça maladroit, lourd, voire illisible. Pas là. Pas dans Sale Gosse. C'est fluide, c'est limpide, c'est juste. Il n'y a pas un mot de trop, juste ceux qu'il faut. Et les scènes s'enchainent et se déroulent sous nos yeux, parce que c'est si vrai qu'on s'y croirait, que l'on n'a pas à se l'imaginer pour le « voir ». C'est comme si on lisait un film.

Et puis, ça renvoie à plein de situations vécues. Quand j'ai dit à mon frère qu'il fallait absolument qu'il lise Sale Gosse, que ça parlait d'un mec qui a été en centre de formation puis qui n'y est plus parce qu'il a merdé, il m'a répondu ah ouais, comme Mustapha. Vous trouverez forcément un passage qui fera écho en vous. Pour ma part, j'y ai retrouvé mes années de collège en ZEP, les coups montés pour faire tourner les profs en bourrique, le ridicule des situations, la colère, les injustices. Je sais que mon père y retrouvera le sport comme cadre, comme moyen de canaliser les gosses paumés mais suffisamment intelligents pour savoir se plier aux règles du jeu. Je sais que ma mère aura l'impression d'être au boulot, de vouloir aider ses jeunes, un peu démunie face au peu de moyen qui lui sont accordés et à la malchance qui colle à la peau de certains. C'est un récit pour lequel on peut tous se sentir concerné.

Tout au long, je me disais, et elle est où, la bonne solution ? C'est quoi, l'échappatoire ? Comment on sauve les gens qui ont déjà tout perdu ? Il n'y a pas de solution dans Sale Gosse, ce n'est pas sa vocation. Simplement de dépeindre un portrait social, tellement humain qu'il est aussi triste que bourré d'espoir.

À présent je n'ai qu'une envie : mettre ce livre entre les mains de tous ceux que je croise, et rencontrer l'auteur, l'entendre raconter, encore, autrement, oralement, ce monde-là qui n'est pas de la fiction.
Lien : https://librairieenfolie.wor..
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J'ai beaucoup apprécié la rencontre avec l'auteur organisée par Babélio et les éditions Iconoclaste .
Mathieu Palain est journaliste et il a préféré finalement écrire un livre au lieu d'un article après une longue immersion dans les équipes de la PJJ.
C'est un auteur sensible qui a écrit un livre touchant mais pas « mélo ».
Son style journalistique est froid mais permet la distance et de ne pas faire dans l'affectif.
Car il les a côtoyés ces jeunes qui sont en souffrance, il peut même parler comme eux puisqu'il a été élevé dans les mêmes quartiers.
Il ne croit pas en l'objectivité des journalistes. Il sait que son livre est subjectif mais il est « vrai ».
Ce roman parle de la protection des mineurs (sujet qui m'intéresse beaucoup), du problème des familles d'accueil.
Il raconte les difficultés d'exercer le métier d'éducateur à la PJJ.
Et surtout il raconte le parcours chaotique de jeunes et notamment celui de Wilfried. Une grande colère qu'il ne sait pas toujours maîtriser gronde en lui. Sa rencontre avec Nina va lui donner un véritable atout.
Merci Mathieu pour ce livre, continuez à parler avec ces jeunes qui en ont vraiment besoin.
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Wilfried est né du mauvais côté de la vie. de père inconnu, de mère trop jeune et droguée, il est placé en famille d'accueil. À quinze ans, la colère en lui éclate et il est exclu de son centre de formation au football...
Ce roman est celui de la protection judiciaire de la jeunesse, des hommes et des femmes qui s'investissent pour donner une chance aux "délinquants", aux "paumés", aux "victimes". Des ados qui doivent sortir de l'engrenage et se reconstruire. On y croise Wilfried et son éducatrice Nina, mais aussi d'autres jeunes, d'autres éducateurs, des parents désemparés ou absents, des juges et des flics. C'est un roman vrai, urbain, social, humain. Les mots sont justes, parfois brutaux, les personnages sont réalistes, on sent le travail du journaliste derrière l'écrivain. Peut-être un peu trop parfois ? Sans fioritures ou descriptions superflues, le roman est brut de décoffrage, simple, direct. Mais ça fonctionne ! Je me suis enfilé les 345 pages à toute vitesse, j'ai appris, grandi, et j'ai trouvé que c'était un premier roman très réussi ! A voir ce que l'auteur peut faire sur un sujet qu'il maîtrise moins...
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Percutant et touchant sont les deux mots qui me sont venus en refermant ce livre.
On suit Wilfred un jeune homme perdu qui n'a clairement pas eu une vie facile et une équipe de la PJJ. Les histoires racontées sont terribles, plus d'une fois j'ai eu les larmes aux yeux mais ceci s'explique peut être par le fait que je suis professeure et que des enfants en difficultés scolaires et familiales j'en croise souvent. Peut être mais peut être aussi et surtout que Mathieu Palain a su retranscrire les histoires de manière à ce que l'on soit obligatoirement touchés voire presque enragés pour les enfants qui vivent de telles choses.
Wilfred est si touchant, malgré ses bêtises on ne peut que se dire qu'il a ses raisons, être perdu dans sa tête et surtout dans son coeur ne doit clairement pas être chose facile mais tout son entourage se bat pour le faire aller vers le droit chemin même contre son gré. Cette bataille si touchante et si puissante est hypnotique, on croise les doigts, on veut que Wilfred s'en sorte.
En résumé c'est un livre qui frappe, avec un style simple mais qui se suffit à lui même pour nous toucher. A découvrir de toute urgence si le sujet vous intéresse !
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« Sale gosse », Mathieu Palain, RL2019, L'Iconoclaste

J'ai longtemps hésité avant de me lancer dans la lecture de ce roman, tant le sujet me touche, mais c'est un vrai coup de coeur, que j'ai dévoré !

C'est une plongée dans les différents lieux d'accueil dans lesquels travaillent les éducateurs de la PJJ. Ces centres ouverts ou fermés où l'on reçoit des destins brisés, des mômes qui n'y croient plus, et qui préfèrent gâcher avant qu'on les gâche.

Et il y a Wilfried, pas si brisé, pas si mal loti dans sa famille d'accueil « payée pour l'aimer », qu'on a sorti des mains de sa mère toxico à 8 mois. Un gamin doué avec le ballon rond, qui a toutes les chances d'être remarqué par des grands clubs.
Mais à 15 ans, la rage de l'abandon le rattrape et il dérape… c'est l'escalade.
Nina, son éduc' si singulière, a bien du mal l'aider à changer le regard qu'il porte sur sa médiocrité, à tourner ce regard vers un avenir à construire.

On attrapera sûrement Mathieu Palain sur son écriture factuelle, peut-être journalistique. Elle me parait à moi indispensable tant la réalité parle d'elle-même et l'horreur de ces vécus n'a pas besoin qu'on en rajoute. Les personnages n'en restent pas moins attachants, hyper réalistes, faisant de ce roman un uppercut qui n'a pas fini de faire parler de lui.
Lien : https://carpentersracontent...
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C'est un livre honnête, crédible, grâce à l'enquête menée par l'auteur auprès d'une équipe de la PJJ. Il est intéressant d'en voir plusieurs facettes, côté éducateurs et côté jeunes. Les personnages sont attachants, le langage non édulcoré. On voit bien la difficulté pour les éducateurs de garder la bonne distance, de gagner la confiance des jeunes sans trop s'attacher.
Mais malgré l'aveu d'un éducateur "Polisse, c'est très en-deçà de la réalité", j'ai le sentiment que ce livre lui aussi est en-deça de la réalité, il ne rend pas assez compte de l'ascenseur émotionnel, de la rage, de ceux qui travaillent et de ceux qui subissent ces ballottements et ces violences. C'est un livre un peu trop facile à lire, qui aurait du m'accrocher davantage. Il aurait mérité un peu plus de poigne et d'épaisseur, sans sombrer dans le pathos ni le misérabilisme. Pas facile de trouver la bonne distance....
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En lisant ce roman, j'ai eu en tête en boucle la chanson de Gaël Faye, "taxiphone" ..."ma vie c'est des trains de banlieue, des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux"...

Plongés au coeur des cités, on assiste impuissants à tous les malheurs qui touchent ces gosses abandonnés, livrés à eux-mêmes. C'est tellement bien écrit qu'on y est comme en immersion. le sujet est dur, et on comprend sans peine pourquoi certains jeunes dont les parents sont défaillants tombent dans la délinquance...ça remet les choses en perspective. C'est dur à lire et en même temps, il y a une lueur d'espoir. On ne peut que saluer le courage des éducateurs, qui exercent un métier tellement difficile et si peu reconnu. Ce livre m'a touchée.
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C'est l'histoire de Wilfried qui nous est racontée dans ce roman. Wilfried ado abandonné par sa mère, élevé dans une famille d'accueil aimante, en centre de formation foot balistique, se retrouve exclu suite à une bagarre. Il va devoir comprendre d'où vient cette colère qui gronde et l'empêche d'avancer.

Passionnant roman autour des travailleurs sociaux investis dans la Protection Judiciaire de la Jeunesse, ainsi que des jeunes qu'ils encadrent. Sans tabous sont abordés les sujets de la violence, du malêtre des jeunes, mais aussi des liens qui se créent entre ado et éducateurs, la distance qu'il faut maintenir. On y aborde les questions de justice, de communication, de tolérances, d'accompagnement sans oublier les manques de moyens et l'investissement personnel des accompagnateurs.

Un roman autant humain que social, dans lequel les personnages sont attachants parfois bouleversants.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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