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Citations sur Mon nom est Rouge (102)

Qu'est-ce qu'être une couleur ? C'est le toucher de la pupille, la musique du sourd-muet, la parole dans les ténèbres. Parce que depuis dix mille ans, j'ai entendu les chuchotis des âmes de tous les objets dans les livres, à longueur de pages, qui résonnent comme le vent dans les nuits de tempête. Je puis vous dire que ma caresse pour eux, est comme celle des anges.(...)
Quelle chance d'être le rouge ! Je suis le feu, je suis la force. On me remarque et l'on m'admire, et l'on ne me résiste pas.
Car je dois être franc : pour moi, le raffinement ne se cache pas dans la faiblesse, dans la pusillanimité mais réside dans la fermeté et la nette résolution. Je m'expose, donc, aux regards. Je n'ai crainte ni des couleurs ni des ombres, encore moins de la foule, ou de la solitude. Je jouis de prendre une surface offerte à mon ardent triomphe : je la remplis, je m'y répands ; les cœurs s'emballent, le désir augmente, les yeux s'écarquillent et tous les regards étincellent ! Regardez-moi, c'est bon de vivre ! Voyez comme c'est bon de voir ! Vivre, c'est voir, on peut me voir en tout lieu, croyez-moi : la vie commence, la vie s'achève toujours avec moi...
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Le génie des grandes villes ne se calcule pas au nombre de bibliothèques et d'écoles, de savants, de peintres et de calligraphes qui y trouvent refuge ; il se mesure à l'accumulation des crimes, commis de siècle en siècle dans l'obscurité des ruelles, et qui restent mystérieux. Istanbul est sûrement, de ce point de vue, la plus géniale cité du monde. (p. 189)
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Il se comportait comme ces anciens maîtres persans dont sont remplies les légendes, et qui, passés un certain âge, rendus aveugles par leur travail, passent le restant de leur vie moitié saints, moitié fous. (p. 104)
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Le livre qu'il contemplait ne rapportait plus une histoire, une légende, mais quelque chose d'absolument inadmissible dans un livre : une réalité. (p. 121)
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Avec le temps, la jalousie de ses rivaux devient pour un grand peintre un instrument aussi nécessaire et indispensable que sa palette. (p. 39)
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Durant ces douze années passées par monts et par vaux, mon imagination vagabonde avait retouché, à loisir, sa bouche en plus large, avec des lèvres plus nettement dessinées, vision irrésistiblement désirable d'une énorme et éclatante cerise de chair. (p. 64)
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Si ma défunte mère voyait qu'il faut payer les oeufs trois blancs la douzaine, elle dirait : "Partons de cet endroit où l'on gave les poulets pour qu'ils nous chient sur la tête", mais je sais que la hausse des prix est pareille partout. (p. 24)
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Cette chose à laquelle on tient tellement sous le nom de style, ce n'est que l'erreur de laisser apparaître nos signes d'identité.

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Un roman qui a achevé ma patience par deux fois, arrêt de plusieurs mois, repris lors d'un voyage à Istanbul, la lecture de quelques pages pour s’imprégner de la dimension ottomane de la ville aux deux continents, une manière de devenir plus stanbouliote entre deux stations de métro sous la Marmara...
Le roman est un kaléidoscope qui donne le vertige, ce dernier fait des haltes et laisse savourer la félicité d'entre le vacillement et la lucidité notamment au chapitre où "le rouge" prend la parole, ou encore le dernier chapitre où Shekuré consent qu'elle ne saurait être "vue" belle si ce n'est sous les traits d'une chinoise...où finalement le regard de Pamuk lui-même ne consent-il pas qu'il voit par l’œil d'un peintre "italien"?
Sans conteste ma plus longue et plus fastidieuse lecture.
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Mon nom est Le Noir
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