Voilà, je viens de finir la 661ème page.
On ne peut pas dire qu'elle n'a pas de coeur cette femme. Ça non.
Le coeur est bien là, et il parle ; beaucoup.
Il nous dit des mots d'amour, de rage, de peine, de défaite, de triomphe, de doute, d'espoir, de haine, d'amertume, d'indifférence, et bien d'autres encore. Et de quelle façon.
Avec désinvolture, légèreté, gourmandise, férocité, une grande connaissance de l'âme humaine et des faiblesses qui vont avec. Mais pardessus tout, avec talent.
Ça fait à peine un mois que j'ai découvert Babelio.
Je n'ai jamais eu pour habitude de relever des citations dans quelque lecture que ce soit.
J'ai donc décidé de commencer à le faire avec ce livre.
Chaque fois que je trouvais un passage qui m'interpelait, j'en écornais la page.
Mais j'ai vite dû déchanter car à force d'écorner, ce n'était plus un bouquin que j'avais entre
les mains mais un chiffon touffu.
Je suis passé par tous les stades avec cette lecture.
D'abord émerveillement, bouleversement et admiration.
Quel bonheur d'entendre parler un tel coeur du masculin et du féminin avec une vraie féminité assumée tout en faisant preuve d'une certaine crudité et même parfois de violence.
Et ce, Jusqu'à la fin environ du deuxième chapitre.
Puis, contrariété, lourdeur, fatigue.
À partir du 3ème chapitre,
Pancol nous ressert un petit peu plus de la même chose.
Mais ça sent de plus en plus le réchauffé.
La fulgurance du ton est toujours là mais l'histoire tourne en rond et les personnages deviennent de plus en plus caricaturaux pour finir carrément dans la débilité.
On a de plus en plus de mal à croire à leur authenticité et un fumet de foutage de gueule se répand dans vos narines avec une intensité qui va crescendo. Haaachum, Haaachum…
À partir du moment où l'auteur commence à décrire les difficultés de l'héroïne pour rédiger son propre roman, l'on a l'impression que le trouble se déverse dans l'écriture et l'esprit même de l'auteur pour arriver au bout du sien.
D'un autre côté, ce coeur aime le fric, et il ne se gêne pas pour nous en rajouter à profusion.
J'avoue que c'en est devenu, en ce qui me concerne, de plus en plus écoeurant.
Tout à la fin du roman,
Pancol semble nous dire que le pèse n'est pas tout, en tout cas pas la clé du bonheur. Mais franchement, ça sonne faux. C'est un peu tard. La pirouette tourne au carré.
Le flouse, et ceux qui en possèdent,
Pancol à l'air de bien les connaître. Et même si elle ne se gêne pas pour les gratifier de temps en temps de quelques égratignures de ci de là, elle nous démontre, en substance, le long de tout le récit que les pauvres, en plus de l'être, sont également misérables.
Bilan mitigé donc, mais si vous n'avez jamais lu cet auteur, je ne peux que vous conseiller de tenter l'expérience sans la moindre arrière pensée. Après, ce sera à vous de décider si vous souhaitez poursuivre.
En ce qui me concerne, le temps étant précieux et cher, j'arrête ici les frais.