Qu'est-ce qui vous a plu dans le Talmud ?
Son caractère haggadique, tourné vers le récit. Pour illustrer leur pensée, les maîtres ont inventé toutes sortes d'histoires, qui rappellent les paraboles de l'Evangile. Plus j'étudiais, plus je touchais du doigt les origines des origines : derrière le personnage d'Esther, vous avez Astarté, déesse féminine de l'Orient ancien ; derrière Mardochée, vous avez le dieu Marduk... Il a fallu que j'aie un père antisémite pour que je me pose des questions sur le judaïsme. Sur les conseils d'un copain, j'ai suivi les conférences de Marc-Alain Ouaknin. Depuis trente ans, on ne se quitte plus. C'est un maître pour moi. Nous faisons ensemble ce qu'on appelle une "havruta" : on ouvre une page du Talmud et on gamberge dessus. Cela fait deux ans qu'on travaille sur la même page ! Entrer dans ces mythes, c'est génial pour un peintre !
(Gérard Garouste)
- Un auteur spirituel qui vous touche ?
- J'ai beaucoup lu Christian Bobin, qui entretient une littérature très voisine de la religion. Il m'a beaucoup apporté, dans sa manière de spiritualiser tout ce qu'il vit au quotidien. C'est une oeuvre d'un grand réconfort. Christian Bobin fait partie de ces écrivains qui sont des "grands consolateurs", dans un monde où l'on éprouve le besoin d'être apaisé.
(...)
- Une citation qui vous habite ?
- "Le monde n'appartient pas à ceux qui le possèdent, mais à ceux qui le contemplent", une citation de Jean Giono, qui figure dans une ferme du village du Contadour, où il se réunissait avec ses amis pacifistes.
(Christian Signol, petite bibliothèque spirituelle)
Le messianisme chrétien, qui considère que le messie est venu, nous fait changer de philosophie. Entre la pensée christique et la pensée mosaïque, je choisis celle qui me rassure le plus. Je fais plus confiance au messie juif que l'on attend toujours qu'au messie chrétien, qui est déjà venu et nous ancre dans la vérité. Ce que j'aime, c'est l'incertitude. On dit que les juifs posent les questions et que les chrétiens y répondent. Je me sens plus à ma place dans le monde du questionnement. C'est une différence philosophique. Mon propos se veut constructif. Nous sommes tous embarqués dans la même aventure humaine, même si nous l'abordons par des chemins différents.
(Gérard Garouste)
Je lui ai expliqué (à mon fils) que les réseaux sociaux sont ce que nous en faisons. Ils représentent certes des dangers que nous devons connaître et parer, mais ils ont aussi de multiples avantages et bienfaits. La qualité de la communauté qu'ils engendrent ne dépend que de nous. De chacun d'entre nous.
(Anne-Dauphine Julliand)