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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais déjà lu Les machines Fantômes d'Olivier Paquet et force est de reconnaitre que c'est un récit de haute volée que ce Composite, qui nous embarque dans un drôle de monde où une archéoécologiste se fait voler une vidéo souvenir sur les réseaux sociaux.
L'intrigue, sous couvert d'anticipation/SF, est en fait bien ancrée dans notre époque et il est impossible de ne pas s'y retrouver un petit dans cet étrange monde ultra-connecté.
Le roman nous embarque sur beaucoup de questionnements (écologie, manipulation, la place des algorithmes dans nos vies). étrangement tout cela fait écho à une autre lecture que je suis en train d'achever: L'Effet Werther. Très complémentaire pour ceux qui chercheraient à prolonger l'expérience.
La lecture est agréable, un bon page turner qu'on a du mal à lâcher. Bref, excellent roman que je recommande vivement.
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Une spécialiste en archécologie, un policier gérant les crimes contre les enfants, une première ministre, des gilets jaunes… euh, pardon, des foulards blancs, un président écolo, un confinement. Et comme lien entre tout cela, des I.A. Composite, où une tentative de comprendre la société, une interrogation sur ce qui nous lie malgré toutes nos différences, toutes nos haines, un questionnement qui touche, forcément, chacun de nous.

Cela commence étrangement et intelligemment par une description de prise de photographie et une adresse au lecteur, puisque le pronom utilisé est « vous ». Tout de suite, Olivier Paquet cherche à nous inclure dans son livre, à nous interpeller. Et cela fonctionne, même si, finalement le « vous » n'est pas vraiment « nous », juste un « nous » possible. Mais cela permet de faire la connaissance d'Esther (un prénom décidément fréquent dans mes lectures actuelles : c'est ainsi que se nomme l'héroïne de L'aube est bleue sur Mars, de Florence Hinckel), qui a inventé le concept d'archécologie : en fouillant dans les photographies banales et privées, on tente de reconstituer la réalité d'un paysage transformé depuis par l'urbanisation. Il s'agit d'améliorer écologiquement parlant ces zones, tout en collant à un imaginaire collectif ancien. Pas celui des plaquettes institutionnelles vantant, à grand renfort d'images de synthèse exagérées le futur de ces lieux. Non, plutôt l'arrière-plan de photographies prises sur le vif, au hasard. Ainsi, on s'approche de la vérité globale, d'une représentation qui parle à la majorité. Pas la réalité, mais une image fantasmée par la plupart. Et cela fonctionne.

Cependant, un jour, Esther s'aperçoit que quelqu'un a changé une des nombreuses photographies qu'elle conserve dans son cloud personnel. C'est subtil et elle l'a raté au début : en fait, on a remplacé une photo prise de son balcon quand elle habitait avec son père par une autre photo prise un balcon plus haut. Quel est l'intérêt d'une telle substitution ? le mystère s'épaissit quand on découvre le deuxième personnage central de ce roman. Vincent est policier. Il s'occupe d'interroger les enfants victimes d'abus sexuels. Il est bon dans ce domaine, entre autres parce qu'il a vécu lui-même, dans son enfance, un traumatisme terrible dans sa famille proche. D'ailleurs, son père est toujours en prison. Et tout le monde le surnomme « le fils du monstre ». Lui aussi va subir un vol de photo. Et pour accompagner cette disparition, on note comme un changement de caractère de ces individus. Mais est-ce objectif ou une simple impression ? Difficile à dire, puisque nous ne les découvrons qu'à travers leurs yeux, leurs sensations. Mais cela peut faire penser, de loin, à un roman de Philip K. Dick où la réalité est manipulée, déformée, transformée. Une photographie, donc un souvenir, peut-il avoir une telle importance dans la construction d'un individu que sa disparation pourrait provoquer une changement de caractère, donc de vie ? Et parvenir à une amélioration de l'existence de la personne lésée ?

En arrière-plan de ces histoires de disparitions, Olivier Paquet peint, par petites touches, la description terrible d'une société en plein délitement. le covid et ses confinements sont passés par là. Un nouveau mouvement social est apparu : les foulards blancs. Ils revendiquent aussi avec certains débordements, comme autrefois les gilets jaunes. Et les week-ends se transforment en scènes d'émeute et de violence. Guidés en cela par un certain D. (qui fait penser au Q de la mouvance américaine Qanon), qui sait appuyer là où ça fait mal. En plus, le nouveau président, un écologiste, ne fait pas l'unanimité. Il apparaît plutôt comme un « politicard » typique, plus opportuniste que réellement préoccupé par le bien-être du pays et de ses concitoyens. Sur la quatrième de couverture, la citation de Télérama évoque évidemment Alain Damasio. C'est bien normal. Olivier Paquet s'interroge apparemment également sur la déliquescence de notre société : que reste-t-il pour nous lier ? Comment pouvons-nous encore vivre ensemble sans l'aide, et donc la surveillance constante, des I.A. ? L'être humain n'est-il plus capable de créer des conditions raisonnables et faisant sens nécessaires à une vie en commun ? Lui faut-il se mettre entre les pattes de machines comme des dieux décidant pour lui ce qu'il convient de faire, dans quelle direction se rendre ? Composite n'offre pas réellement de réponse. On sent que le docteur en science politique se pose des questions. À partir d'un constat qu'on peut contester, mais qui est étayé, il montre jusqu'où on peut aller et prend son lecteur entre quatre yeux. Et maintenant ? On laisse faire jusqu'à l'explosion ? L'enquête menée par Esther et Vincent ressemble parfaitement à une enquête policière, avec interrogatoire et fausse piste, recherche d'indices et pistes à vérifier. Même si elle se fait hors du cadre légal. Mais elle n'est pas qu'une recherche de coupable. Elle aboutit à une réflexion, une prise de conscience nécessaire.

Composite est donc un roman hybride, au rythme propre, à l'imaginaire torturé et dérangeant car proche de notre réalité. Mais il est un récit important car il oblige à se poser des questions. À ne pas se contenter de vivre au quotidien en espérant que les choses iront mieux d'elles-mêmes ou grâce à l'action des autres. Il pousse à s'interroger sur notre vie, sur notre société, sur notre désir de vivre ensemble et pas seulement chacun de notre côté. Mais aussi sur le poids des souvenirs et de la famille dans notre existence. Peut-on se construire sans oublier certains passages de nos vies ? Pour tout cela, Composite est un roman indispensable.
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France, 2035. Esther est archécologue : elle reconstruit les paysages pollués pour leur redonner une apparence de nature, à partir de photographies-souvenirs qu'ont laissées les internautes sur les réseaux sociaux. Un des réseaux lui envoie une notification : l'anniversaire d'une photographie qu'elle avait enregistrée pendant le confinement de 2020. Elle ne réalisera pas tout de suite que la photographie est modifiée, et même pire que cela : c'est une autre photographie qui a remplacé la sienne. Insensiblement, son comportement avec son compagnon change, elle se sent plus sereine et comprend que son couple est fini, sans tristesse.

Vincent est policier. Fils d'un meurtrier, il passe ses journées avec ses Chéries, des intelligences artificielles qui simulent des jeunes enfants sur les réseaux sociaux pour attirer et détecter les pédophiles. Esther l'a repéré dans les arcanes du monde virtuel et lui apprend qu'une photographie de ses souvenirs a été remplacée, une photographie qui comptait beaucoup pour lui. Sa disparition le changera, tout comme Esther a été changée.

Pendant ce temps, la France est en proie à des manifestations violentes, exacerbées par un internaute anonyme : « D. ». Une colère monte dans le pays, menaçant la Première ministre Adélaïde qui est la cible d'une haine que d'attise. Ou plutôt, semble attiser.

Ce récit d'anticipation ne se contente pas d'imaginer la manipulation des données que nous laissons dans l'informatique en nuage (le cloud). Il pousse plus loin et va jusqu'à s'interroger sur les intelligences artificielles qui, peut-être, agiraient de concert. On retrouve ici une thématique déjà abordée dans le précédent roman de l'auteur, Les Machines Fantômes, mais étudiée de manière très différente, puisque ces machines modifient les souvenirs et par-là même les comportements des humains. En bien ? En mal ? Quel est le but ? Les dernières dizaines de pages offrent un grand moment de tension, je n'ai pas pu fermer le livre avant de l'avoir terminé !

J'ajouterai une autre qualité à ce roman : cette manière de capter l'air du temps. La vie quotidienne d'Esther, au début du récit, est formidablement évocatrice et réaliste ; la description de villes moyennes nous plonge dans une province qu'on a tous traversée ; mais surtout la peinture d'un pays où la colère gronde est saisissante, l'emballement de citoyens normaux qui franchissent la ligne rouge est effrayant… et terriblement crédible, si on pense à l'actualité.

Pour terminer, l'auteur nous offre une plume soignée qui sait rester fluide et sert le texte, et choisit d'imaginer un espoir à ses personnages.

Roman dense utilisant les IA comme prétexte à une réflexion sur l'impact de nos souvenirs, sur la construction de nos caractères et nos actes, sur la manipulation et l'emballement collectif, ce livre est avant tout un très bon moment de lecture.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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France, 2035. Les écologistes sont à la tête de l'Etat, les bouleversements climatiques se font cruellement sentir, le désastre annoncé est là. Les réseaux sociaux phagocytent l'espace médiatique et les intelligences artificielles sont partout avec une puissance de calcul démultipliée. Chaque semaine "les foulards blancs" battent le pavé pour dénoncer le manque d'action de la classe dirigeante et de moyens pour le peuple. Toute la haine est dirigée vers une seule et même personne, la première ministre, symbole de "l'inaction".

Dans ce contexte, Esther fait de l'ecorestauration, reconstituant les paysages naturels aujourd'hui disparus avec le financement de collectivités ou d'entreprises privées. Grâce aux milliers de photos disponibles sur les réseaux, elle essaye de retrouver l'ambiance d'avant et de redonner vie à certaines zones trop urbanisées ou délaissées. Un soir en surfant sur les réseaux sociaux elle ouvre un "souvenir" et se rend compte que celui-ci est différent de ce dont elle se souvient. Après quelques recherches, elle s'aperçoit que son souvenir réseau est falsifié, le plus étrange étant que cette modification va avoir des répercussions dans sa vie de tous les jours. Après enquête, elle comprend qu'elle n'est pas la seule victime de ces réminiscences altérées...
C'est à travers une galerie de personnages, tous liés à l'informatique, aux algorithmes ou à l'intelligence artificielle, que l'auteur nous présente ce monde en déliquescence, nous plongeant dans les méandres de la conscience humaine, peignant avec justesse et talent cette jeunesse déboussolée. Chacun, chacune avec ses faiblesses et ses blessures essaye de vivre ou de survivre, de se dépasser pour s'en sortir et parfois "rendre le monde meilleur".

Après la présentation de l'univers, vient le temps de la résolution du vol de souvenir. le roman tombe alors dans une construction plus classique, celle du thriller et son lot de facilités et de raccourcis heureux, mais l'écriture fluide et limpide de l'auteur permet de passer outre ces quelques imperfections.

Avec Composite, Olivier Paquet signe une politique fiction réaliste où les idéalistes d'hier sont confrontés à la dure réalité de l'exercice du pouvoir, où les réseaux sociaux agrègent les colères et les haines, manipulent les masses en étouffant tout espoir et toute liberté individuelle. Ce roman engagé, militant, éminemment politique qui ne tombe pas dans le bashing simpliste mais qui au contraire fait la part belle à l'apaisement, la réflexion et le bon sens tout en étant très critique sur nos sociétés actuelles, notre consumérisme, notre dépendance aux réseaux sociaux, et pointant nos faiblesses face aux intelligences artificielles, est une agréable lecture intelligente et divertissante.


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J'ai eu la chance de recevoir en SP Composite, d'Olivier Paquet sorti le 25 août chez L'Atalante. Je n'avais encore jamais lu cet auteur de SF français et je ne suis absolument pas déçue par ma découverte ! Dans ce roman, l'auteur nous propose un thriller d'anticipation d'excellente qualité servi par une très belle plume.

Nous allons successivement rencontrer une "archécologiste" (reconstruction d'espaces naturels disparus à partir de photos ou vidéos stockées sur les réseaux sociaux), un flic qui chasse les pédophiles sur le Net, une Première Ministre dans la tourmente… Leurs destins vont se croiser lorsque Esther, l'archécologiste, va mettre à jour un événement surprenant : le vol après échange d'une de ses vidéos souvenirs stockées sur un réseau social. Cet événement en soi anodin va profondément la changer et elle va vouloir comprendre le pourquoi et le comment.

La toute première question que l'on se pose à la lecture de ce roman est : comment la disparition d'un souvenir conservé virtuellement (sur les réseaux, dans nos smartphones) peut nous impacter autant ? J'ai pour ma part un petit rituel matinal : quasiment tous les jours, je vais regarder mes "souvenirs" Facebook aussi, comment réagirais-je si je me rendais compte un matin que l'on m'a volé un souvenir pour le remplacer par un autre qui ne m'appartient pas ?

Mais ce roman va bien au-delà et j'ai été très surprise par le nombre de sujets abordés… Ecologie au travers de ce nouveau métier d'archécologiste que j'ai trouvé juste brillant, l'importance des réseaux sociaux et des algorithmes dans nos vies et leurs dérives manipulatrices (et on sait déjà que ce n'est plus de la fiction !), la manipulation des masses et son impact sur la politique. La "banquière" que je suis a été également sensible à la mention du Trading Haute Fréquence…

Même si cet ouvrage peut paraître court (270p en GF), il est intense et m'a parlé à bien plus d'un titre ! J'ai beaucoup aimé cette lecture à tel point que je viens d'acheter le précédent roman de l'auteur, Les machines fantômes, qui vient de sortir au format poche, toujours chez L'Atalante.
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Roman d'anticipation, Composite nous entraîne dans un futur proche où les photos/vidéos stockées sur les réseaux sociaux permettent de recréer des espaces verts disparus suite au dérèglement climatique toujours en expansion.

Un vol puis un remplacement de fichier va mettre en lumière une manipulation implantée dans différentes strates de la société.

Notre habitude de sauvegarder nos souvenirs en capturant des moments de vie, est intelligemment mis en relief.
Et l'idée qu'une partie de notre personnalité pourrait être modifiée sans certains souvenirs est brillante (et terrifiante 😱)

Mais c'est sans conteste les réflexions concernant les dérives de l'intelligence artificielle qui m'ont le plus intéressée et j'ai adoré me plonger dans les méandres de ce Skynet français.

C'est peut être dernière la partie, qui ce concentre sur la manipulation politique et l'insurrection, qui m'ont moins passionnée mais cela tient au fait que la politique et moi .. ce n'est pas le grand amour 😅

Roman de hard SF court mais riche, qui présente des personnages attachants et non dénués d'humour et pointe du doigt la perversité de certains algorithmes et d'IA aux objectifs troubles.
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Que se passe-t-il quand un souvenir même infime est modifié ? Qu'advient-il alors de l'humain qui le gardait enfoui ?

Composite est un court roman de hard sf qui se lit extrêmement bien. Son thème principal est basé sur cette modification de la mémoire via des souvenirs capturés que ce soit sous forme photographique ou vidéo. Une grande réflexion est apportée par l'auteur sur ce sujet. En effet, la base de l'intrigue provient d'une modification du souvenir d'un balcon mais qui provoque sur un personnage un léger changement de personnalité, une remise en question. Il va donc être question de retrouver la source de ce problème. Ce n'est pas seulement la mémoire qui est mise en exergue mais également notre faculté à se baser sur des réseaux sociaux pour se souvenir.

En outre, et pour mon plus grand bonheur, il y a également une grande part concernant les IA. Nous en voyons tout au long du roman, travaillant pour l'ensemble des personnages.

Concernant les personnages... j'avoue qu'ils n'ont pas été au centre de mon attention. Mêmes si nous suivons leur point de vue, pour moi ce n'était pas réellement eux les protagonistes. L'auteur ne s'y est pas franchement attardé. Nous découvrons quelques relations et rapidement leur métier qui saura les aider. Ne vous attendez d'ailleurs pas à voir énormément d'écologie. Cette histoire d'espaces naturels n'est qu'une infime partie mineure du roman. Nous assistons également à un passé violent à base de meurtre. Mais surtout, les personnages manquaient de profondeur. Est-ce si important sachant que pour moi le projecteur est mis sur un autre élément ? Je ne pense pas.

Enfin, l'intrigue est intéressante et apporte son lot de questions... mais m'a laissée sur ma fin. J'ai trouvé ça assez facile comme déroulement mais comme on dit l'important reste le voyage. Et puis.. il y a eu la vraie fin à base de politique et d'émeutes. Alors oui ça m'a légèrement moins intéressée mais, en creusant, nous pouvons voir son importance aux yeux de l'auteur. Il est compliqué d'en dire plus mais même si elle peut paraitre sans raison, il y en a finalement une.

En bref, j'ai aimé ce roman parce qu'il regroupe tout ce que j'aime dans ce genre de SF. le début m'a été assez compliqué. J'ai eu du mal avec cet aspect de futur proche mais aux technologies bien plus développées. Et finalement par la suite j'ai adoré. Il y a beaucoup de références notamment au Covid, sans que cela soit anxiogène. Mais surtout ce qui m'a fait aimé ce livre fut toutes les thématiques abordées, une petite part à l'écologie, puis la mémoire et l'IA qui ont joué le plus gros rôle. Les personnages ne sont clairement pas mis au premier plan, et peuvent avoir des thématiques qui heurtent mais qui ne sont pas de leur faits(meurtre, pédophilie). L'intrigue prend un tournant assez inhabituel, parfois facile mais pas inintéressant. Un grand merci aux éditions l'Atalante de m'avoir permi de réflechir autour de ces différentes thématiques !
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