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sur 86 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Tout débute comme dans un rêve. Un jeune couple amoureux, mignons comme pas deux, gagne sur internet un weekend de charme dans une villa de magazine nichée au coeur de la forêt vosgienne. Champagne, spa, calme et volupté. Un rêve, on vous le disait. le conte de fées déraille lors de l'arrivée d'un second couple, à l'opposé du premier. Parisien autant dire désagréable et snobinard. S'enchaînent alors les pannes de courant, des disparations et des tempêtes de neige. Bref le classique huis clos de terreur. Shining, es-tu là ?
L'histoire qui commençait comme un sympathique roman noir, situé dans une région chère à mon coeur, tourne rapidement à un mauvais polar local de seconde zone où les clichés du genre se disputent à vrai-faux suspens façon télé-réalité. Désolée, mais la recette ne prend pas.
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" le progrès fait rage et le futur ne manque pas d'avenir". Ainsi, Philippe Meyer concluait naguère ses chroniques matinales sur France Inter. Ce roman, "le cri des corbeaux" ne l'a pas démenti...

Julie et Théo, jeunes trentenaires du nord de la France, sont les heureux gagnants, suite à un concours sur internet, d'un séjour en amoureux de quelques jours dans une villa, située à un endroit inconnu, près du "lac des corbeaux". Ils sont conduits, à bord d'une luxueuse voiture, vers une destination inconnue. Arrivés à destination, le conducteur, énigmatique et taiseux, leur remet les clefs de la maison, puis quitte promptement les lieux. Julie et Théo jouissent rapidement du luxe à leur disposition : installation dans l'une des deux chambres rutilantes, jogging pour Théo dans l'immense parc de la propriété, bain dans le jacuzzi, préparation d'un délicieux repas pour le dîner…

Rapidement, ils sont surpris par l'arrivée d'un couple parisien, Agathe et Simon, lauréats du même concours. Tous pensent à une erreur et, espérant pouvoir joindre les organisateurs afin de comprendre, mais seulement le lendemain faute de réseau téléphonique. En attendant, ils conviennent de partager, bon an mal an, le repas, la soirée et la nuit au sein de la villa.

Le séjour des quatre occupants prend immédiatement une exposition et un rythme effroyables et angoissants : pannes d'électricité à répétition, chutes de neige abondantes, rupture des mécanismes d'ouverture de toutes les issues de la propriété… en même temps, c'est le temps d'une première disparition : Agathe demeure introuvable. Sera-t-elle la seule à "s'évaporer" mystérieusement ?

"Le cri des corbeaux est le premier roman publié, en 2019, par Mattieu Parcaroli aux éditions Jean-Claude Lattès/Le masque. Il est également l'auteur d'une nouvelle - "Polenta" - récompensée par l'attribution de la deuxième place du "prix "E-crire Aufeminin" 2016".

Les romans policiers – au sens générique – ne sont pas une sous-catégorie de la Littérature. Il est donc regrettable d'observer que certains, parmi eux, méprisent les règles les plus élémentaires de la syntaxe et de l'orthographe et sont élaborés au moyen de mots, de formules et de phrases très approximatifs qui expriment des idées du même ordre. le roman de Matthieu Parcaroli est de ceux-là : une fiction mal rédigée dont l'écriture est très imprécise, élaborée au moyen de dialogues niais et immatures. Plus de la moitié du livre, après des dizaines de pages et de descriptions simplistes et maladroites, est structuré essentiellement autour de dialogues sans intérêt, souvent ridicules :

- "Une box. Tu sais, ce truc pour avoir internet ? En théorie, ça devrait être pas loin de la télé…" ; "Je n'arrive même pas à trouver une prise téléphonique. C'est dingue !"; "Y'a de quoi passer de bonne soirée"… (P. 41,42),

- "Lorsque l'on souhaite que, chaque fois que l'on fait l'amour à l'autre, ce soit un véritable feu d'artifice, une symbiose totale ou l'on puisse s'abandonner sans aucune retenue. Des moments où l'on pense uniquement à l'autre et jamais à soi…"(P. 102)

- Si j'avais su qu'il y aurait eu du feu, j'aurais apporté des saucisses (P. 142),
- "Malgré ses bonnes résolutions" (sic), il avait souhaité très fort qu'il glisse dans l'escalier…"(P56, 57),

-"C'est limite dangereux : imagine, on fait un malaise ou on se blesse" (pour évoquer l'absence de téléphone portable), (P 58),
- La maison était tellement vide qu'un écho s'y était installé… (P 91),
- Ils étaient fins prêts pour partir à la recherche de leur(s) (sic) moitié(s)" (sic) (P. 127),

- "Sois rassurée…ce n'est pas une proposition indécente…et de toute façon, je n'ai pas pris de capotes (P.143) etc…

Le récit ne maîtrise pas la langue française, son texte est pauvre, son écriture négligée.

Il ne suffit pas d'inventer une idée pour réussir un roman, y compris un roman policier. Victor Hugo a écrit "la forme, c'est le fond qui remonte à la surface". Cette maxime s'accorde idéalement avec le roman " le cri des corbeaux". L'intrigue imaginée par l'auteur, nonobstant les avis lus ici et là, est "facile", sans prétention et démagogique au plan littéraire. Elle ne défie pas l'imagination et l'intelligence qui sied à tout récit policier ou thriller digne de ce nom. Elle est une injure à ce genre de Littérature et, plus particulièrement, à celui du "whodunit" (1) – certaines critiques ont comparé le "cri du corbeau" au roman d'Agatha Christie, dix petits nègres - excusez du peu" !

Pour conclure, le cri des corbeaux est un très mauvais roman.
Je remercie bien vivement Babelio ainsi que les éditions Jean-Claude Lattès/ le masque de m'avoir permis de participer à cette nouvelle "opération, masse critique".


1) le whodunit est devenu synonyme du roman d'énigme classique du début du XXe siècle, appelé aussi roman problème ou roman jeu. Ce roman de détection est une forme complexe du roman policier dans laquelle la structure de l'énigme et sa résolution sont les facteurs prédominants. Au cours du récit, des indices sont fournis au lecteur qui est invité à déduire l'identité du criminel avant que la solution ne soit révélée dans les dernières pages. L'enquête est fréquemment menée par un détective amateur plus ou moins excentrique, par un détective semi-professionnel, voire par un inspecteur de la police officielle.
Le roman de type « mystère en chambre close » est une forme particulière de « whodunit » et renvoie à une énigme où la victime aurait été tuée ou agressée dans un local apparemment étanche dont le coupable se serait échappé de façon irrationnelle.
En principe, le lecteur doit disposer des mêmes indices que l'enquêteur et donc des mêmes chances que lui de résoudre l'énigme, l'intérêt principal de ce genre de romans étant de pouvoir y parvenir avant le héros de l'histoire. (Source Wikipédia).


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J'ai hésité à publier cette critique : je suis en train de relire Chardon chéri, et certaines choses que je reproche à le cri des corbeaux s'y retrouvent. Donc que faire ? … J'ai tendance à séparer l'auteur de la lectrice que je suis (si je n'écrivais pas, je n'aurais aucun scrupule à la publier)… Et puis… Je pense que la pitié est la pire chose que l'on puisse offrir à un auteur. Donc voilà, ça risque d'être d'une de mes plus sévères chroniques (et j'ai la dent dure). Je ne vais pas tourner autour du pot : je n'ai pas aimé. C'est peut-être cruel, mais c'est juste : il y a trop à revoir. L'abus d'adverbes (on tape nerveusement, on rentre rageusement, etc.), les redites (expliquer ce qu'un personnage vient de faire, c'est rédhibitoire), les inexactitudes (un bobo n'est pas un bourgeois). le lecteur est pris pour un enfant, on lui tient la main à un point où ça en devient amusant…

Le découpage des scènes fait penser à celui des séries (parfois épileptique comme la Casa de Papel, par exemple), et je ne sais pas si le mélange avec la littérature est toujours très heureux. Ça donne une note assez enfantine (j'ai eu à de nombreuses reprises l'impression de lire un livre pour les 10-14 ans, alors que ce n'est pas le cas, il me semble). Autre gros point noir : pour un roman qui affiche la peur comme émotion principale, elle est très peu présente. On se retrouve avec un scénario à la the OA avec des cubes en plexiglas mystérieux, très mal exploité, puis on finit sur un resucé de Black Mirror… La peinture des personnages féminins est assez risible… Un défaut qu'on retrouve parfois chez les auteurs masculins : elles n'existent pas, sont soit le réceptacle de leur désir, soit un peu limitées… (on va dire), comme dans un téléfilm M6. (ici un mélange entre la solution 1 et 2). Et je suis tout à fait d'accord d'écrire sur la connerie humaine…si c'est bien fait (or ici, les personnages ne sont même pas censés être nunuche… il me semble).

Et pourtant, je ne vais pas vous le déconseiller, et ce pour deux raisons. La première, c'est que ça se lit (c'est terrible de dire ça). Malgré les personnages caricaturaux, l'intrigue prévisible, c'est moins rébarbatif qu'Après la fête par exemple. Et le deuxième point, c'est que lire de mauvais livres, pour des auteurs débutants, c'est une source inépuisable et inestimable. On peut voir ce qui est à améliorer, réfléchir à ce qu'on doit faire (et ne pas faire), ce qu'un classique inattaquable ne peut pas offrir. Et le troisième (oui, j'ai le droit d'ajouter des arguments en route), c'est que je trouve ça assez despotique de déconseiller des livres. Si vous voulez le lire, faites-vous plaisir. Mais essayez de le lire en tant que tel (ne pas tomber dans un relativisme naïf ou cynique : non, tous les livres ne se valent pas.) Et la critique revient plus à l'éditeur qu'à l'auteur.
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