Roger Parry, 1932 - Au-delà du mythe tahitien

Un ouvrage hors du temps, ou plutôt de retour d'antan, en 1932 à Tahiti et dans les Iles Sous-le-Vent.
On y découvre un paysage désormais méconnu, notamment à Papeete autour du port, la zone de Fare Ute et Motu Uta, qui à cette époque, était encore un motu sauvage ! On y retrouve également un Papeete authentique, aux rues calmes chargées de boutiques ambulantes, charrettes à chevaux, et toutes les enseignes emblématiques en bois des commerces : café et salon de thé (qui deviendra plus tard le Quinn's), boutiques chinoises, cinéma Bambou, la soierie chinoise ou encore le quartier chinois Shin I Tong, avec ses baraques en bois.
La vie en ville est ponctuée par les allers et venus des bateaux, voiliers et goélettes dans le port, la rade et sur les quais de Papeete. Lieu de rassemblement, la vie y grouille et les scènes volées tout à fait authentiques : l'attente au soleil, sous les chapeaux de paille ; la joie des retrouvailles ou la tristesse des séparations…
C'est à bord d'une goélette que Roger Parry visitera les îles de Moorea, Huahine, Raiatea et Tahaa, îles sauvages et encore vierges de toute urbanisation, où le temps à l'air comme suspendu entre deux époques. Les fare ni'au sur pilotis (case traditionnelle en feuilles de cocotier tressés et pandanus) avoisinent les bâtiments plus modernes, en dur. Mais les festivités vont bon train, le « ori tahiti » (danse traditionnelle tahitienne) est célébré lors des fêtes traditionnelles, où le grand tamaara (festin collectif) est préparé.
Toute une série de portraits et clichés de scènes de vie illustrent la diversité et la mixité culturelles de la population, où le charisme et la bonne humeur sont palpables. L'ouvrage se termine par une série de dessins et esquisses réalisés par R. Parry. Son coup de crayon est plutôt satirique, avec un humour savoureux alimenté de caricatures et exagérations.
Homme de lettres comme de photographies, il abandonne sa carrière de photographe reporter en 1947 pour assurer la direction artistique aux éditions Gallimard, dirigées à l'époque par son ami André Malraux.
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