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Critique de migdal


« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération » constatait Marc Bloch dans L'étrange défaite (1940) et j'avoue vibrer également en lisant Erckmann-Chatrian, Michel Bernard ou Philippe de Villiers.

Camille Pascal constate « La république reste laïque, la France catholique » au terme de son histoire de la fille ainée de l'église en neuf épisodes : Clovis, Charlemagne, Saint Louis, Philippe le Bel, Jeanne d'Arc, la Saint-Barthélémy, Louis XIII, Bonaparte et le concordat, la loi de séparation de l'église et de l'état.

Historien de formation, l'auteur renoue sciemment et volontairement avec le « récit national » gravé par Jules Michelet, Hyppolyte Taine, Jules Ferry, Jacques Bainville et Ernest Lavisse. Il prolonge les travaux de Jean Coste, René Laurentin, Jean Sévillia et son histoire s'appuie sur une documentation vaste et rigoureuse.

Romancier, l'écrivain pimente son récit d'anecdotes savoureuses, voire croustillantes, et manie l'humour et l'ironie en introduisant cognac et calvados pour arroser l'alliance du sabre et du goupillon lors des négociations entre Aristide Briand et Mgr Fuzet. Réelles ou imaginaires ces incises contribuent au plaisir du lecteur et s'ancrent dans les mémoires.

Conseiller politique à l'Elysée ou Matignon, Camille Pascal connait bien les ressorts humains et les techniques de communication qui se cachent derrière les traités et décrypte le jeu ambigu de Talleyrand lors du Concordat, les offres de lobbying de Clemenceau ou le déchirement de Jaurés tiraillé entre ses camarades laïcs et sa famille pratiquante. Il révèle les alliances que les catholiques nouèrent avec les juifs et les protestants lors du vote de la loi de séparation.

Cette histoire intéresse donc aussi bien le croyant que le non croyant et permet à chacun de mieux connaitre l'histoire de notre pays. Elle rappelle pourquoi, en France, le 15 aout célèbre à la fois l'Assomption et le voeu de Louis XIII, loi du 10 février 1638, consacrant « sa personne, son État, sa couronne et ses sujets » à la Sainte Vierge Marie pour la remercier d'avoir arrêté l'invasion au Siège de Corbie en 1636 et de donner au Roi un héritier après 20 ans de stérilité (Louis XIV né le 5 septembre 1638).
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