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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un récit court, brillant, atypique, avec un vrai style. Certes, il faut s'accrocher pour lire les phrases uniques qui coulent sur parfois plus de 10 pages, mieux vaut ne pas être dérangé pendant cette lecture !
Vous apprécierez encore plus si vous avez été (ou êtes) étudiant ou enseignant.
Au total, on peut y voir une espèce d'American psycho en beaucoup plus soft.
Un bémol : on aurait encore été plus surpris si la fin avait été plus amorale.
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Paul Besançon, un étudiant en droit ultra doué, très solitaire, méthodique, asocial et vouant une fascination obsessionnelle pour l'actrice Juliette Lewis (héroïne du film d'Oliver Stone Tueurs nés est envoyé par son père en Argentine afin de suivre un séminaire de droit pénal dirigé parle professeur Bermudez, un ami rencontré lorsqu'il était attaché culturel à Buenos Aires. le jeune homme a tout fait pour finir major de sa promo à la faculté d'Assas (19.5 de moyenne !) afin d'attaquer la justice de l'intérieur : il veut prouver qu'elle est incapable de contenir la folie des citoyens et veut faire valider
dans le sang la thèse qu'il doit rédiger pour la fin du séminaire. Paul va employer cette intelligence hors norme pour défier son professeur et mettre en oeuvre le crime parfait .[...]
Passée la surprise quant au style d'écriture (un chapitre sur deux, ceux concernant l'étudiant, est écrit d'une traite, sans point, ce qui permet au final de bien entrer dans la tête du personnage et de prendre pleinement conscience du cheminement de sa pensée et de ses actes), Thèse sur un homicide est un roman très bien construit, très bien écrit. Chaque chapitre retranscrit en alternance, les pensées de Paul Besançon, et du professeur Bermudez. Tandis que ceux concernant Paul relatent sa théorie du meurtre, d'un contenu cynique, obsessionnel, et se font l'écho de son complexe de supériorité intellectuelle,ceux relatifs à Bermudez, un homme droit et intègre et ayant un sérieux penchant pour le J&B Scotch Whisky, concernent davantage le récit de sa  vie, de son quotidien, de ses blessures.
Prix du meilleur roman de l'année 1998 décerné par le quotidien argentin La Nación, Thèse sur un homicide est une réflexion sur la justice, sur le bien et le mal, un polar que l'on pourrait qualifier de «psychologique ». L'intérêt n'est pas de se creuser les méninges afin de trouver l'auteur du crime, mais plutôt de décortiquer les rouages d'un esprit malade, dépeint avec brio par l'auteur.
Une très belle découverte.
Lien : https://collectifpolar.com/
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La justice est aveugle pas simplement parce qu'elle ne fait pas de différence entre les personnes mais parce qu'elle est incapable de voir quoi que ce soit. C'est ce que pense Paul, un étudiant français major de sa promotion à la faculté de droit d'Assas, au comportement inquiétant, que son père envoie à Buenos-Aires suivre le séminaire de droit pénal de son ami Roberto Bermudez. le père de Paul espère que son fiston déséquilibré comprendra ainsi qu'il ne suffit pas d'avoir 19,5/20 de moyenne, être intelligent, cultivé et distingué mais que pour s'approcher du droit véritable, il faut aussi être un homme juste, bon et intègre, et savoir aider les autres et non les mépriser.


Mais rien ne détourne Paul de son projet pour justifier sa thèse : commettre un crime au hasard, assorti de toutes les circonstances aggravantes possibles afin d'éviter les réductions de peine, et échapper à la justice, prouver que des coupables peuvent rester impunis, que la Loi est une vaine tentative d'organiser le désordre, les inutiles étincelles de la société pour donner forme à un hasard inéluctable.


Thèse sur un homicide raconte le duel au sommet entre deux cerveaux, deux hommes spécialistes du droit pénal. Paul et Roberto s'expriment chacun à leur tour, sous la forme de longs monologues intérieurs qui restituent leurs pensées intimes. le premier chapitre consacré à Paul est constitué d'une seule phrase qui s'étire sur 21 pages, rendant compte de sa confusion et de ses obsessions. Paul voue un culte à Juliette Lewis, actrice américaine rendue célèbre notamment pour son rôle dans Tueurs nés. Il compte les pas nécessaires pour chacun de ses déplacements ou le nombre immuable de gorgées pour boire un café. Les chapitres dédiés à Roberto sont d'une approche plus classique, décrivant un homme désabusé depuis que sa femme l'a quitté, à qui il ne reste plus que la justice et le whisky. Mais lentement, imperceptiblement, Diego Paszkowski modifie les points de vue des protagonistes jusqu'à une inversion du style, à mesure que leurs certitudes respectives évoluent et vacillent.


Exercice littéraire de haut-vol, tant dans sa construction que dans son propos, Thèse sur un homicide est un roman unique en son genre, qui secoue le lecteur, l'oblige à s'interroger sur la justice, l'impunité, la morale et l'éthique. En 2014, sous le titre Hipotesis, Hernan Goldfrid a réalisé une magnifique et fidèle adaptation cinématographique de ce roman avec Ricardo Darin, Alberto Ammann et Arturo Puig. C'est après avoir vu et apprécié ce film plusieurs fois que j'ai eu envie de découvrir l'oeuvre dont il est tiré. Et je ne suis pas déçue !
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Paul Besançon, un étudiant en droit qui à l'air froid et détaché, même pour sa famille qui ne le comprend pas, mais qui est intelligent et méthodique. le professeur Roberto F. Bermùdez, un homme à qui il ne reste plus que la justice, ses séminaires et sa bouteille de whisky, douze ans d'âge. Deux hommes différents mais pourtant, d'une certaine façon semblables.
Paul Besançon veut prouver que la justice est aveugle, avec une thèse sur un homicide. Pour arriver à ses fins, il va utiliser le Code Pénal, mais aussi les séminaires du professeur Roberto F. Bermùdez. Un soir, Paul va trouver son professeur pour lui poser des questions sur un possible homicide. Je me suis demandée en même temps que Bermùdez, et si Paul passait vraiment à l'acte ?

L'auteur avec des phrases sans fin (plus longue que Proust) va nous entraîner dans les pensées de Paul qui à l'air bien capable d'un meurtre de sang froid. Puis avec des phrases plus courtes, l'auteur nous entraîne dans les pensées de Bermùdez, qui va être déconcerté par cet étudiant. Que ce soit l'un ou l'autre, les pensées sont à la fois réfléchies et dérivantes, comme si les deux personnages étaient à la recherche de quelque chose leur manquant, pour l'un il s'agit d'une obsession, pour l'autre de sa femme partie.
Le style de l'auteur m'a donné l'impression d'être dans un rêve, c'est comme si je flottais au dessus des personnes. J'ai assisté aux évènements sans pouvoir changer leurs déroulements, alors que je voyais où ils se dirigeait au fil des pages, comme si ils étaient inéluctable.

J'ai vraiment apprécié lire ce roman, j'aime beaucoup le style de l'auteur qui à de quoi être déconcertant mais qui est très prenant. Surtout que le processus d'écriture s'inverse, avec des phrases de plus en plus courtes pour Paul, et de plus en plus longue pour Bermùdez, comme si l'un avait plus confiance en lui, et l'autre commençait à douter de sa thèse...
Lien : http://leslecturesdecristy.b..
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Ce livre est fascinant. Une fois commencé, il est impossible de le lâcher. L'écriture, nerveuse, retranscrit avec talent le flot de pensées des personnages. On réfléchit avec eux, on est dans leurs pensées. On assiste, en spectateurs impuissants et silencieux, au crime barbare perpétré par un étudiant devenu fou à lier.

Et pourtant cet étudiant captive. Son intelligence machiavélique, son culot, son aplomb, sa détermination, mais aussi la fêlure qui s'insinue peu à peu, la culpabilité, la folie qui le gagne. La folie de son obsession pour l'actrice Juliette Lewis.

Et le personnage du professeur Bermudez, homme de loi et de principes, aux blessures du coeur, qui refusera d'assister sans rien faire au triomphe de ce meurtrier qui le nargue.

Le combat du bien contre le mal. L'efficacité de la Justice.

Chaque chapitre retranscrit en alternance les pensées de Paul Besançon, et du professeur Bermudez. Tandis que ceux concernant Paul relatent sa théorie du meurtre, d'un contenu cynique, obsessionnel, et se font l'écho de son complexe de supériorité intellectuelle, ceux relatifs à Bermudez concernent davantage le récit de sa vie, de son quotidien, de ses blessures. le contraste entre l'homme de bien et l'homme du mal.

Ce livre est puissant. Par certains côtés il m'a fait penser au film d'Hitchcock, « La corde », dans lequel deux étudiants en droit tuent et cachent le corps de leur victime dans un coffre toute une soirée. Soirée au cours de laquelle ils reçoivent leur professeur, et considèrent avoir commis le crime parfait.

Ce roman aborde la délicate question de l'efficacité de la Justice, mais aussi, sous-jacente, la question du meurtre parfait. du déchaînement des passions humaines, de ce que serait une société sans Justice, dans laquelle les Hommes se tueraient entre eux impunément, sans raisons, sans châtiments.

Le duel entre le bien et le mal, entre l'élève et son professeur s'achève de façon magistrale.

Je vous recommande ce livre.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
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