AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 107 notes
5
8 avis
4
8 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela fait plaisir de lire un livre conçu pour les lecteurs, et non une oeuvre narcissique, ou un produit de l'édition mercantile.

Un livre de pirates original qui reste dans les codes du genre. Des personnages haut en couleur, des combats à l'épée, aux mousquets, à la dague, des butins, des îles perdus, des tavernes...
Il se distingue néanmoins du classique roman d'aventure, par l'engagement de ses protagonistes, le choix du contexte historique, et la qualité littéraire. La construction du récit est parfaitement maîtrisée par Sylvain Pattieu, présent en filigrane ; le niveau de langage est ajusté, la lecture aisée.

"Dans mon livre, en ce début, il y a trois bateaux qui naviguent. L'Enterprize, le Florissant, le Batavia. de bons bateaux de bois de l'époque, construits dans des chantiers de Flandre, de Normandie ou d'Angleterre. Dessus, immobiles pour le moment, prêts à s'élancer, Manon, César, Jacques-Louis, Ferracciolo, Baruch, Gamin, la vieille, Fletcher, Arjen, Karl ou Katharina. Plusieurs ont la foi, c'est d'époque."

Du sang, du rhum, des embruns, Et que celui qui a soif vienne ! ah ah ah ! (Rire de pirate)

...Que celui qui le veut reçoive de l'eau vive, gratuitement...
Commenter  J’apprécie          90
Sylvain Pattieu renouvelle le roman de pirate, comme l'avait fait Céline Minard avec "Faillir être flingué" pour le western. Quel plaisir de lire les aventures de ces trois bateaux:
Un bateau négrier, où les esclaves vont se révolter pour prendre les rênes de leur destin, un navire de commerce hollandais et un bateau pirate.

Les personnages du livre sont flamboyants et leurs aventures ne manquent pas de souffle. Ce livre est dans la lignée des écrits de Stevenson, de Conrad et de Dumas.

A la lecture de ce livre, je me prenais à penser combien l'idéal des pirates était moderne et toujours vivant. Il s'agit de trouver sa place par la force, dans une société qui ne vous en fait pas. Sur un bateau pirate, le capitaine est élu démocratiquement et chaque voix est égale. Il suffit de regarder les "panama paper" et autre affaire "Luxlix" ou "wikilix" pour s'aperçevoir que le piratage est toujours très actuel. Il a changé de forme mais l'idéal est toujours là...
Commenter  J’apprécie          92
« Et que celui qui a soif, vienne » ce mot d'ordre des pirates, tiré des évangiles, donne le ton du roman. Les combats, les bateaux, sont eux aussi les personnages principaux de ce roman d'aventure comme on les aime. On y retrouve les esclaves, évocation de la traite négrière, de la participation des peuples subsahariens dans la capture de ceux qui traversent l'océan pour être vendus dans le nouveau monde. Il y a aussi les bateaux du royaume de France, où les captives, prostituées bannies, vont aller elles aussi peupler ce nouveau monde. Il y a enfin les bateaux des riches marchands hollandais, ceux de la compagnie des Indes Orientales, fiers commerçants à la pensée protestante rigoriste. Il y a enfin les rencontres, entre hommes et femmes, entre marchands et ouvriers, vitrier, charpentier, marins par passion ou par force, pour éponger une dette d'un soir de beuverie, ou par défi pour fuir une vie dont on ne veut plus. Et forcément, à moment donné, les routes et les destinées de ces différents navires vont se croiser, pour le meilleur et sans doute pour le pire.
Sylvain Pattieu nous entraine à leur suite, mais pas seulement. Rarement une lecture n'aura été aussi déroutante. Car comment dire, lorsque il est emporté par les combats, par l'assaut des bateaux, par les duels à l'épée, nul lecteur ne s'attend à lire entre les scènes les réflexions de l'auteur au moment où il écrit ! Or, là c'est ce qu'il se passe. Le récit est constellé de paragraphes très personnels, sur l'actualité, sur la vie de l'auteur, le décès de sa mère, les situations identiques dans l'Histoire, un peu comme si on le voyait poser la plume et nous parler, si on l'entendait réfléchir et penser à voix haute pendant son travail d'écriture. Je ne sais pas dire si cela a vraiment de l'intérêt ni si cela m'a vraiment plu. Mais c'est assez original pour être souligné. Car dans ce roman on embarque vraiment sur les trois bateaux, l'Enterprize, le Florissant, le Batavia. On voit bien la psychologie et la personnalité des différents commandants, sur le bateau négrier, sur les vaisseaux marchands de la compagnie des Indes Orientales, sur les bateaux de pirates enfin, qui traquent pour leur survie, mais aussi pour le plaisir de l'abordage, du combat, de la victoire, et qui s'avèrent les précurseurs pour une vie égalitaire et de liberté. On s'y croit, et tous ceux qui aiment les romans de pirates vont apprécier, mais pas seulement, tous les autres aussi, car il y a à la fois une belle écriture et un jolie inventivité romanesque dans ce roman-là.

Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          92
Sous titré « un roman de pirates », ce livre n'est pas que cela. L'aventure de la flibuste embarque le lecteur comme un mousse à bord de l'Enterprize, du Florissant ou du Batavia. Les métiers du bord, le rôle de chacun, sont habilement expliqués. le monde de la marine à voile revit avec la terrible condition des marins, exploités et brimés par des capitaines, réellement seuls maîtres à bord. Les corvées pleuvent, les récalcitrants sont remis au pas à coups de fouet, les sentences de mort sont coutumières. Cette vie terrible conduit à des rêves de liberté, au basculement dans la piraterie, qui finit en errance sur les océans.

Le long chapitre sur la traite négrière est impressionnant. Les luttes entre tribus aboutissent à la captivité des vaincus. La maltraitance s'associe au désespoir de quitter des contrées connues, avant l'embarquement dans la pire promiscuité dans les cales des navires de « commerce ».

Les personnages choisis par l'auteur sont haut en couleurs : un capitaine pirate toujours élégant et une dynamique meneuse d'hommes se disputent les faveurs d'une dévergondée, un Africain, vraie force de la nature soulève les esclaves de son navire, deux hommes d'église basculent dans la piraterie en continuant à scander des versets de la Bible, un mousse se prend d'affection pour des jumeaux placés en esclavage, des artisans charpentier et verrier se disputent… Jusqu'au gouverneur d'une île lointaine, représentant parait-il son roy, mais remplissant d'abord ses caisses dans un sabir franco anglais savoureux.

La forme du livre détonne un peu. Pattieu par moments commente, fait des comparaisons temporelles ou historiques, un peu à la manière de Binet dans HHhH. Mais les apartés de Binet s'entremêlaient mieux avec le sujet traité. Ici, Pattieu parle de lui, de sa mère et de sa famille en général, autant que d'événements historiques. le récit y perd en fluidité.

Il a globalement quelques longueurs, quelques évolutions prévisibles, mais ce roman est passionné et passionnant : il foisonne de scènes de cape et d'épée, d'abordages et de combats, d'espoirs de vie meilleure et d'amitiés improbables. Une bonne surprise.
Commenter  J’apprécie          30
On s'était habitué aux films de pirates ... Enfin un roman de pirates !!! digne de ce nom.
On se laisse emporté sur les océans par Sylvain Pattieu, avec des personnages attachants.
C'est bien écrit, bien construit.
Une épopée truculente, avec des réflexions sur la liberté, la mort, la justice ...
Bref un roman à découvrir.
Commenter  J’apprécie          20
Au-delà de la connotation religieuse du titre, c'est surtout le sous-titre Un roman de pirates qui éclaire le lecteur sur ce qu'il peut s'attendre à trouver dans ces presque 500 pages de lecture. Alors certes, on y croise quelques hommes d'église, plus ou moins défroqués et plus ou moins mystiques, mais on y croise également des pirates attaquant les navires qui ont le malheur – est-ce un malheur pour tous ? – d'être sur leur chemin, des esclaves en route vers leur sombre destin et qui tentent chacun à sa manière d'échapper à son sort, des prostituées condamnées à l'exil, aussi des commerçants âpres au gain, des fous et des soldats, des héros et des lâches.

Et que celui qui a soif, vienne est donc un roman d'aventure, et quelle aventure ! L'aventure des pirates à l'époque de la traite négrière et des routes maritimes où se croisaient aventuriers, esclaves, tissus et épices en un commerce florissant bien que risqué. On y assiste à des abordages sanglants, des combats sans merci, des tortures et des exécutions, mais on y suit aussi des amitiés puissantes et des amours profondes, des moments de grande humanité. On y retrouve à l'oeuvre, donc, les puissances intemporelles de l'exploitation des ressources et des hommes (et des femmes…) par d'autres hommes, on y navigue dans la cale des esclaves, sur le pont des pirates et dans les cabines des capitaines, on s'arrête dans les tavernes des ports et sur les îles perdues où se cachent des pirates qui rêvent d'un monde plus juste. On s'attache à tous ces personnages qui se croisent et se battent, qui s'aiment et se détestent.

C'est tourbillonnant et instructif, très bien écrit dans un style moderne (des phrases souvent courtes, sans verbe, quelques incursions anachroniques dans un passé plus récent), et porteur de réflexions sur notre monde, ses dominations et ses inégalités. Bref, on ne s'ennuie pas un seul instant en compagnie de ces pirates.
Commenter  J’apprécie          10
Des destins qui s'entremêlent sur fonds de piraterie, des choix de vie, la liberté toujours en point d'orgue... un bon roman
Commenter  J’apprécie          10
Une scène sanglante se prépare sur l'Enterprize. Grâce à la complicité d'un mousse, les esclaves détenus dans la cale s'apprêtent à massacrer l'équipage. Au même instant, le Batavia fait route vers les Indes où l'attend une précieuse cargaison, et les pirates du Fancy s'apprêtent à partir à l'abordage du Florissant, bien décidés à ne pas faire de prisonniers…

Au gré des aventures de ces trois navires et de leurs équipages, Sylvain Pattieu tire une grande fresque historique qui renoue brillamment avec le genre du roman de piraterie. Foisonnant et exaltant, Et que celui qui a soif vienne clame les idéaux libertaires qui motivaient les pirates et autres marginaux des mers, et dessine avec un souffle irrésistible les contours d'une société utopique.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (227) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3193 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}