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3,8

sur 861 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Accompagnement des dernières heures d'un père malade, enterrement et mois succédant au décès : des mots sensibles, des moments parfois drôles, une touchante simplicité pour aborder la mort.
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Anne Pauly signe ici un récit empli de sentiments contradictoires.
Deuil, colère, déception, amertume envers ce père ambivalent qui vient de mourir. Unijambiste, égoïste, brutal et alcoolique il a fait de la vie de la narratrice Anne, de son frère et leur mère un véritable enfer au quotidien. Et pourtant derrière cet être que rien n'engage à aimer, se cache un tout autre homme que sa fille a perçu. Un timide, vulnérable attachant, drôle et aimant malgré tout. le livre porte sur l'organisation des obsèques et sur les choix à faire lorsque Anne doit vider la maison de ce père. Un vrai capharnaüm dans lequel chaque objet lui rappelle d'émouvants ou douloureux souvenirs. Derrière chacun d'entre eux apparaissent désormais le vide et l'absence. Quoi qu'il en soit, elle les raconte avec sensibilité, tendresse et pudeur. Sans oublier dans sa plume, vive, enlevée et piquante, un humour savamment dosé. Elle a réussi à faire avec talent d'un récit intimiste une histoire universelle. La réhabilitation de la mémoire d'un père avec qui elle entretenait un lien ténu.
Chapeau pour ce premier roman qui espérons-le, en appelle d'autres à suivre.
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A la mort de son père, Anne assume les démarches habituelles : elle organise la cérémonie, envoie les faire-part, règle le détail des obsèques. Puis, Anne vide la maison et trie les affaires de son père. Elle repense à lui, à la vie qu'il a vécue. On en découvre ainsi les grandes étapes, de l'école qu'il quitte trop tôt à son mariage qui arrive après avoir renoncé à un amour de jeunesse. Il finit, nous dit sa fille, par noyer ses déceptions dans l'alcool alors que sa femme trouve refuge dans la religion.
Au premier abord, le portrait est peu flatteur : l'homme est alcoolique, violent, peu soigneux. Mais progressivement, la narratrice dévoile un autre visage. Elle souligne sa grande tendresse, sa sensibilité et son sens de l'humour. Anne Pauly livre un texte drôle et intimiste. Elle porte un regard lucide sur le monde et sur le temps qui passe à travers le portrait émouvant d'un homme abîmé par la vie, tout en contradiction et en ambivalence. Dans un style vivant, incisif, parfois déchirant, l'autrice écrit un sublime roman sur la relation père/fille. L'écriture de ce deuil provoque une épiphanie qui donne une couleur résolument optimiste au récit.
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'Avant que j'oublie' retrace l'histoire d'un deuil, celui de l'autrice Anne Pauly. Anne vient de perdre son père. Il était loin d'être un père modèle : alcoolique, égoïste, sujet à des accès de violence... Pourtant, en grattant sa carapace, sa fille a réussi à entrevoir d'autres facettes de sa personnalité. Avec pudeur, elle décrit les émotions qu'elle traverse. Ainsi, un goût doux-amer s'installe en bouche, loin d'être désagréable. Ici pas de colère, mais une tristesse enveloppante de douceur qui prend dans ses bras pour consoler.

Ce livre est un exutoire. Et on salue la mémoire de cet homme aux nombreux défauts, qui restera toujours un papa.

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Pour moi le meilleur premier roman de cette rentrée. Maîtrisé, simple, profondément sincère et touchant.
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Jean-Pierre Pauly, le père de l'autrice, est loin d'avoir été un papa et un mari exemplaire : alcoolique, colérique, violent avec sa femme. Pourtant ce n'est pas ce papa là dont Anne veut se souvenir. Et avant qu'elle n'oublie celui qu'il a été, elle le raconte telle qu'ELLE le voyait. Elle le raconte aussi aux autres, par ce court roman, car seule une personne, Juliette, a pu voir cet homme avec les mêmes yeux qu'elle.

On peut ne pas être sensible à ce genre d'histoire, très (trop) personnelle. Mais c'est raconté avec tellement d'amour et de pudeur, tantôt drôle, tantôt émouvant, qu'on ne peut pas ne pas être sensible à cette ode à l'amour paternel.

Il mérite le prix « Envoyé par la poste » qu'il a déjà obtenu et les lecteurs des 68 premières fois devraient passer un bon moment de lecture.
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Ce roman qui nous raconte la fin de vie et le départ d'un père, nous remémore des souvenirs ou nous fait anticiper une situation. La narratrice nous fait partager toutes ses difficultés à affronter et surmonter cette situation en faisant le bilan multiple d'une vie avec ses hauts et ses bas. Un livre émouvant qui a touché les jurés du prix lu livre Inter.
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C'est un premier roman.
J'imagine que si j'écrivais un premier roman je voudrais y mettre tout.
Mais tout c'est trop.
Pour l'avoir vécu récemment, je peux vous dire que tout est vrai, le corps malade, le corps mort, la morgue, le cercueil, l'enterrement, la suite, les papiers à trier, la maison à vider. Tout est vrai, mais cet inventaire à la Perec fait-il un bon roman ?
Toutes ces énumérations, aussi vraies soient-elles, aussi drôles parfois, m'ont quelque peu lassée. Mais ce n'est pas le plus important.
Mettre en mots, le deuil, c'est beaucoup plus délicat.
Se retrouver un jour devant une place vide est un des moments les plus intenses de notre vie. Forcément, on cherche des pistes, des traces, des fumées de l'existence de celui qui n'est plus. Rage, culpabilité, amour, incompréhension, ratage, regrets, plus jamais toujours, tout cela se mélange et Anne (c'est intéressant ce vrai prénom,) n'y échappe pas.
D'abord décrit comme un poivrot qui a bousillé la vie de sa femme et de ses gosses, le père se détache progressivement de la grisaille du support et devient au fil des pages presque un héros, délicat, poète, moitié bouddhique, l'image culminant à la fin quand on apprend sa relation platonique avec Juliette, sa copine d'école. Juliette, oui, est peut-être la vraie héroïne, sa lettre reçue après l'enterrement est un modèle d'amour et de sagesse. Disons qu'au fil des pages, lui, le père, devient dans le regard, la mémoire de sa fille, le héros qu'il n'a pas su être. Un incompris ? Un compris trop tard ?
Anne, que l'on imagine brute à l'extérieur mais toute coulante au coeur, comme un bon chocolat, écrit avec humour et tendresse, rage et désespoir, pour apprivoiser le deuil. C'est un premier roman qui plonge dans l'intime le plus secret. Et ça, c'est plutôt réussi.
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J'ai beaucoup aimé cette fraîcheur dans l'écriture et le texte brut sans embellissement.
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Quand derrière chaque détail se cache l'essentiel

Avant que j'oublie c'est l'histoire "simple" de Anne et Jean-François, un frère et une soeur qui se retrouvent au chevet de leur père agonisant et bientôt mort. Ils affrontent, chacun à leur manière les dernières heures à l'hôpital, les non-dits du corps médical, la mort, la morgue, les obsèques et formalités d'usage puis l'absence et le tri dans la maison, ce grand fatras de boîtes en métal remplies d'objets hétéroclites qui sont autant de souvenirs à démêler. Amour, tendresse, tristesse, incompréhension, colère …

Anne Pauly nous emporte avec elle dans ses états d'âme et c'est beau.

Oui, malgré le thème c'est beau et juste. Bien que très intime, cette histoire m'a surtout marquée par la pudeur de l'auteure qui aborde avec finesse l'héritage laissé par son père, ce "gros déglingo". A son enterrement, elle est suprise par tous les hommages qui lui sont rendus. Toutes ces personnes présentes semblent avoir connu un homme délicat et discret, parfois mystique mais en tous les cas aux antipodes du père égoïste et alcoolique qui les a élevés, elle et son frère. Quand la mélancolie et la solitude envahissent Anne, elle prend conscience d'être passée à côté de celui qui n'était peut-être pas aussi infernal que cela.

Le titre est une jolie pirouette car visiblement, la narratrice et auteure n'oublie rien et sans aucun pathos mais avec un humour décapant (parfois celui du désespoir), elle pulvérise la bienséance et nous offre un magnifique hommage au père, un livre bouleversant et remarquable car effectivement, "il n'y a pas d'âge pour devenir orphelin … on n'oublie jamais, on apprivoise le manque avec les moyens propres à chacun". le thème du deuil est casse-gueule et autant j'avais trouvé le roman d'Olivia de Lamberterie impudique, voire indécent, autant ici Anne Pauly avec une écriture habile évite tous les écueils du genre. Un roman qui n'en n'est pas un, sur les petits riens qui font une vie … un livre à lire, et à relire !

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