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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Original. Bien écrit. Bien traduit. Déroutant de simplicité et de vérité. Une oeuvre à découvrir.

L'auteur se sert d'un fait divers non résolu durant vingt-cinq (25) ans pour nous transporter dans l'histoire de la Croatie depuis la chute du bloc Soviétique.

L'histoire des divers protagonistes sert à visiter l'histoire avec un grand "H". Nous découvrons des personnages touchants, troublants, avec leurs rêves brisés, des aspirations bafouées et, au final, une fin émouvante.

Chapeau à l'auteur pour on oeuvre remplie de réalisme et d'humanisme.
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Une belle découverte que ce livre conseillé par le Monde diplomatique. Un polar d'abord, à l'intrigue quelque peu banale: la disparition d'une adolescente de 17 ans un soir de fête populaire dans son pays village de Dalmatie. Puis, la découverte des côtés sombres de la jeune fille devenue dealeuse d'héroïne. Mais, c'est surtout un récit éminemment intéressant par ce que l'auteur révèle de l'histoire de la Croatie dans cette fin de 20ème et début de 21ème siècle. L'histoire commence en Yougoslavie dans le république fédérale de Croatie et se poursuit dans ce qui est devenu l'état croate indépendant, les personnages traversant la guerre et les changements de la société qui ont accompagné cette période sombre de l'histoire de ce petit pays. Un récit puissant qui donne un éclairage de l'intérieur, quelque peu différent de ce que la presse occidentale a pu véhiculé au moment de ces évènements historiques.
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Sylvia, une jeune fille de 17 ans disparait dans un petit village de Dalmatie en 1989 lors d'une fête de village. La police et sa famille vont tout faire pour essayer de la retrouver mais aucune trace de Sylvia, son corps est introuvable. Toutes les hypothèses sont étudiées : Meutre, fugue...
A travers ce roman noir, l'auteur nous raconte comment une famille va survivre à cette disparition dans un contexte de guerre de l'Ex-Yougoslavie.
L'enquête est passionnante et parfois même oppressante et la plume de l'auteur très agréable.
Un polar croate réussi !
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Une très agréable découverte que ce roman. La trame policière en elle-même est assez classique, par contre ce qui est très intéressant c'est le contexte historique.
On débute en 1989 à Split en Croatie par une disparition et ce drame sera lié à jamais à l'histoire de ce pays : chute du communisme, renversement de Tito, guerre, évolution de la société vers la modernité. Tout est admirablement documenté et l'auteur transcrit de manière très sensible les déchirements de cette famille face à la disparition de Silva.
A lire
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Ce polar croate s'inscrit dans la tradition du roman noir: policier évidemment, mais aussi social, économique, culturel voire anthropologique. La disparition d'une jeune fille en septembre 1989, à quelques semaines de la chute du rideau de fer, est certes centrale mais elle est surtout prétexte pour l'auteur à raconter un monde qui change.
Silva, éternelle adolescente de 17 ans, disparaît et avec elle, c'est tout un pan de l'Histoire qui s'envole, tout un monde qui doit se réorganiser et apprendre à vivre avec. Les destins parallèles du monde et de la famille de Silvia, feront route côte à côte et je se rejoindront jamais. Il y a un avant et un après.
L'absence de Silva va suspendre le temps et la vie de sa famille, comme un arrêt sur image qui durera 3 décennies, de 1989 à 2017. Et, autour de cette immobilité morbide, le tourbillon de l'Histoire va emporter le monde : la fin du communisme, la guerre fratricide des Balkans, la dissolution de la Yougoslavie, l'émergence d'un nouveau pays, la Croatie, l'apparition du libéralisme, le développement du tourisme,  et, au milieu une famille, un village enkysté dans le passé. 
L'écriture est précise, structurée, rigoureuse, elle prend son temps et nous empêche de nous perdre dans la vie des personnages et les différentes temporalités. Chaque chapitre est centré sur un personnage à une période spécifique de sa vie, et on plonge dans sa psyché mais aussi dans sa place dans l'histoire et le monde. Et on le suit, au fil des ans, dans ses moyens de survie, dans ses contradictions.
La construction est classique de la tragédie, la référence à Antigone explicite. le rythme est lent, immersif, spiralaire et rappelle des constructions comme the killing ou true detective nul n'échappe à L Histoire ni à son histoire.
Silva, qui emplit le roman de son absence, cristallise les obsessions, les ratés, les rêves de chacun, elle devient un symptôme de l'Histoire.
Un excellent roman qui marque l'esprit et instruit le lecteur et dont le génie repose sur l'intrication entre tragédies intimes et drames publics.
Je recommande +++
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Cela faisait un bon moment que j'avais sur l'oeil ce titre, j'ai eu la chance de le recevoir grâce à la Masse Critique de Babelio de ce mois de Mars. Et évidemment grâce aux éditeurs, Agullo Editions, que je remercie encore. Si j'avais de grandes attentes, le livre étant vendu comme un roman noir, il fait en effet partie de la collection idoine d'Agullo, celles-ci ont été largement comblées. Bien plus que prévu. Ce roman est un coup de coeur, je l'ai lu en deux jours, je n'ai pas pu le poser avant d'en connaître le dénouement. Mon engouement pour ce titre est partagé par pas mal d'autres critiques. J'aime Agullo Editions, pour leur code graphique qui font de leur publication une identité très marquée, ici, avec le titre, la couleur était toute trouvée. Pour leurs choix éditoriaux, évidemment, beaucoup des auteurs qu'ils publient sont originaires de l'Europe de l'Est, mais pas exclusivement. Et j'aime Agullo Editions, pour leurs livres, l'objet en lui-même, composé du récit, en premier lieu, mais aussi d'une biographie développée de l'auteur et du traducteur, ici Olivier Lannuzel, et enfin de leur bibliographie, qui permet au lecteur avide de nouvelles découvertes, d'éventuellement se choisir une lecture ultérieure.

Jurica Pavičić, l'auteur croate, n'en est pas à son premier roman, loin de là. Il a sept romans à son actif (dont personnellement j'espère qu'ils puissent être traduits un de ces jours vu la qualité de ce roman-là), deux recueils de nouvelles, des essais... Son récit s'ancre sur la côte Dalmate du pays, celle qui jouxte ses anciennes compatriotes bosnienne et monténégrines, non loin de Split, deuxième ville du pays, qui compte au patrimoine mondial de l'Unesco, comme beaucoup d'autres lieux en Croatie. Ce pays est un petit trésor, ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'il est devenu au fil du temps un paradis pour les touristes divers et variés, moi y comprise. Loin des Edens touristiques, tout prend forme dans le petit village de Misto, non loin de Split, loin des regards des plaisanciers, dans le foyer somme toute banal que forment Vesna et Jakov, les parents, avec leurs jumeaux de dix-sept ans, Silva et Mate. Un samedi soir normal, Silva disparaît. Et nous voilà embarqués sur près de trois-cent-soixante pages, au beau milieu de la famille, à essayer de comprendre ce qu'elle est devenue. Des histoires de disparition, ou le corps de la personne n'est jamais retrouvé, on en voit et on en entend tous les jours, mais la vivre de l'intérieur est une autre paire de manche, que je ne souhaite à personne de vivre. le fait que Jurica Pavičić soit journaliste n'est surement pas étranger à la réussite de roman policier. Il nous tient en haleine d'un bout à l'autre du récit, il ne permet au lecteur de se forger une opinion que très tardivement, il met en place des climax, des retournements de situation très efficace. Sans aucun doute, le côté polar de ce titre est efficacement exploité, disparition volontaire, meurtre, suicide, enlèvement, l'auteur joue sur toutes les possibilités offertes par ce début intrigue et en exploite chaque dimension et chaque recoin. On se pose réellement la question, quasiment jusqu'à la fin, quant à savoir si l'on va finir par connaître le fin noeud de l'histoire.

Ce qui contribue à la réussite de cette histoire, c'est que l'auteur a fait appel à d'autres ressorts narratifs : ce roman a une composante psychologique non négligeable. Au-delà même de savoir ce qu'est devenu Silva, il a patiemment et méthodiquement détaillé les ravages de la disparition sur la famille, sur l'entourage, sur le village. Il décrit avec talent la façon dont chacun gère la disparition de cette fille et soeur jumelle, dont l'absence occupe une place de plus en plus imposante. Personne ne gère de la même façon et l'enfant restant, Mate, porte encore plus le poids de l'absence de sa soeur. Si le foyer explose, les ravages ne sont pas moins dévastateurs sur les suspects potentiels qui se trimballent cette culpabilité latente, qu'ils soient réellement coupables ou non. Ces accusés qui, eux aussi, vont finir par "exploser" sous le poids du soupçon, de la méfiance, des accusations muettes ou non, de la honte destructrice : le jugement de ces spectateurs est encore plus impitoyable que les instances juridiques elles-mêmes. L'auteur excelle à décrire les conséquences sur l'avenir de chacun d'entre eux en mettant le doigt sur le fait que l'absence d'explication, qui donne forcément de l'espoir à chacun, est ce qui est insidieusement le plus difficile à vivre et le plus destructeur.

Le tout s'inscrit dans un pays qui s'apprête, lui aussi, à exploser et à vivre une guerre dont il aura peine à se remettre. Les explosions ici se produisent dans tous les sens, métaphoriquement au sens national comme personnel, comme si les conflits perçants des uns étaient le retentissement du conflit d'autres. La disparition de Silva est une tragédie familiale, mais pas seulement celle de la famille de Silva, car larvés en son sein d'autres vies finissent par exploser, et elle est aussi l'écho de cette Yougoslavie qui va bientôt imploser sous le poids des nationalismes surgissants. L'eau rouge, c'est aussi l'occasion, rare, d'appréhender de l'intérieur la dislocation du pays yougoslave en parallèle de la naissance du pays croate à travers la guerre depuis la veille de la dislocation du bloc soviétique jusqu'à 2016, notamment à travers l'évolution du village de Misto, qui finit petit à petit par être grignoté par le tourisme balnéaire.

Ce roman est une totale réussite, je suis peut-être trop de parti pris par le plaisir que m'a procuré sa lecture, je ne parviens pas à lui trouver le moindre petit défaut. L'auteur a trouvé le compromis idéal entre roman policier et roman psychologique, entre sensibilité, drame, gravité, à préserver jusqu'au bout tous les tenants et aboutissants de cette tragédie sur fond de Croatie nouvellement existante. J'ai hâte de voir ce que l'auteur a écrit d'autre si toutefois nous avons la chance que d'autres titres soient traduits à l'avenir !





Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Une très belle découverte d‘un auteur nouveau pour moi .

1989, Misto village situé près de Split se prépare pour sa fête annuelle.
Dans ce petit village recule toutes les familles se connaissent.

Lors de cette soirée, Silva Vela disparait. Son frère jumeau Mate et ses parents Vesna et Jakov sont désemparés.

Ou est elle?
Est elle vivante ?
A t‘elle quitté ce petit village ?

Nous allons suivre l‘histoire du village emportée dans l‘histoire de la Croatie, sa guerre et son développement du tourisme.
Mais le fil rouge sera de suivre l‘enquête menée suite à cette disparition ainsi que les répercussions de cette absence sur les membres de la famille et des habitants. Certains attendront tandis que d‘autres se consacreront entièrement aux recherches pendant plus de 25 ans.

Ce roman est à la fois un polar mais également une fresque de ce petit village et de ses habitants. La narration se fait au travers de la voix de chacun et ceci sur une période de plus de 20 ans .

Au fil de la lecture, nous sommes devenu un habitant de ce village.

Une tres belle découverte qui me donne très envie de lire son second polar

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Un polar croate, voilà qui n'est pas banal.
L'auteur Jurica Pavičić est né sur la côte Dalmate, à Split en 1965, dans l'une des fédérations de ce qui s'appelait à l'époque la République fédérative socialiste de Yougoslavie avant de devenir la République de Croatie en 1991 lors de l'explosion des Balkans.
L'eau rouge est son dernier roman (2017) mais le premier traduit en français.
Un prochain livre, La Femme du deuxième étage, est à venir, toujours chez Agullo, à suivre donc.
Ce bouquin démarre en 1989 lorsque disparait une jeune fille, Silva, à peine majeure.
A-t-elle été enlevée, trucidée ? le petit copain du village ? Un trafic de drogue, ou pire encore ? Quelques jours passent et bientôt même les flics ne savent plus trop quoi répondre ni où chercher.
La mère, le père et le frère jumeau tournent en rond, en proie aux doutes les plus toxiques. Au fil des semaines puis des mois, la famille se délite doucement. On est bien loin d'un thriller standard, plus proche d'une disparition islandaise à la Indridason.
Et puis bientôt ce sont les années qui passent, avec en toile de fond l'histoire récente (et mouvementée) de la Croatie.
Les chapitres défilent alors comme les années et l'on suit chacun des personnages, le père, la mère, le frère, le flic, le petit ami, ... chacun d'eux reste hanté par cette disparition sans solution.
La trame du bouquin n'est pas celle d'un polar classique. Il ne faudrait même pas parler de "policier", plutôt un roman noir, presqu'une tragédie antique.
C'est vraiment très bien écrit (on n'est pas loin du coup de coeur) et, tout comme chacun des personnages obsédés par la disparition de Silva, on se laisse entraîner sur la pente fatale et inexorable de ces destins perdus.
Polar oblige, le lecteur aura bien le fin mot de l'histoire après quelques chapitres et près de trente années d'errance.
Un excellent roman et donc un auteur à suivre.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Un nouveau weekend pluvieux m'a fait plonger dans le roman du Croate Jurica Pavicic « l'Eau rouge », un roman à la limite du roman noir et du roman policier dans un pays que je ne connais pas et qui a été traversé par de nombreux changements depuis le début des années 90.
J'ai croisé l'auteur sur les Quais du polar en juillet 2021 et je m'étais promis de lire son livre car la 4eme de couverture m'avait interpellée.
La jeune Silva, jumelle de Mate, 17 ans, disparait sans laisser de traces à l'issue d'une fête de village.
Que lui est-il arrivé, est-elle partie de son plein gré ?
Ce roman retrace la quête obsessionnelle et émouvante de sa famille, son père et son frère surtout, qui vont la rechercher au travers de l'Histoire et de l'Europe sans l'aide de la police qui va très vite enterrer cette affaire.
Le pays, la République Fédérale de Yougoslavie au moment de la disparition de Silva, est au bord de l'implosion. le communisme va laisser la place au capitalisme et au tourisme qui va émerger peu à peu et le policier en charge de l'enquête va très vite devoir changer de métier….
J'ai aimé découvrir ce pays et son histoire au travers de ce roman primé en 2021, lent et méticuleux.
Une très belle découverte…..
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Dimanche 24 septembre1989 : Silva Vela n'est pas rentrée de la fête des pécheurs. La veille au soir elle a dansé jusqu'à 23 heures à la fête de Misto, petit village de l'ex-yougoslavie. Elle était la soeur jumelle de Mate (17 ans) fille de Jakov, le père et de Vesna qui ne se remettra jamais de cette disparition mais qui ne baissera jamais les bras. Disparition volontaire ? Fugue ? Suicide ou assassinat ? Chacun a sa théorie : les parents, la famille,les amis, la police (celle du temps du communiste Tito, celle d'après, du temps de cinq années de guerre, celle du renouveau) Il faudra attendre pour avoir un début de solution. Mate aura ainsi parcouru le monde pour la chercher : Allemagne, Espagne, Suède, Canada . En vain ?
Une excellente histoire qui se laisse lire facilement : je recommande !
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