On se croirait dans un stade de foot, il y a des fanions, des drapeaux multicolores, et la plèbe scande mon nom. Je suis Maximus dans le Colisée, la jupette en moins.
Il a bien fallu y aller et traîner mes bottes-grenouilles jusqu’à la salle 234. J’ai beau lorgner les environs, rien de transcendant à l’horizon. Un ramassis de tresses, deux appareils dentaires, des touffes hirsutes, une casquette rouge. No sex-appeal. No petit nouveau tombé du ciel, genre v’là l’homme de ma vie. Du moyen, du con-con, du fadasse à foison.
Éloïse sourit comme dans une publicité de dentifrice et court rejoindre l’homme au cerveau-chouquette : mou et plein d’air.
Tania soupire ostensiblement.
– Madame Chemin…
– Oh, pour l’amour de Dieu, Louvian, il a raison : taisez-vous !
Petrificus Totalus.
Tania est couleur pot d’échappement. Je la prendrais presque dans mes bras pour la consoler, dis donc. Non, je rigole.
C'est l'angoisse ce chien. Un mélange improbable de Droopy en fin de vie, Beethoven (le chien, pas le compositeur) atteint de psoriasis, et Milou passé entre les mains d'une esthéticienne sous acide.
- Qu’est-ce qui se passe ? Elle a oublié de réviser l’histoire ?
Je me résous à faire face à mes interlocuteurs et découvre Victor embusqué derrière Jamal. On crée un bouchon dans le hall et ça ronchonne sévère.
- C’est ça qui te met dans cet état ? demande Jamal sans se départir de son calme. Tu avais oublié le DST d’histoire ?
Je cache mon visage dans mes mains.
- Vous êtes débiles ou quoi ? les agresse Éloïse. Elle vient de surprendre son père en train de rouler une pelle à une nana !
Silence éloquent.
- Et j’ai oublié de réviser l’histoire... j’avoue alors que la sonnerie retentit.