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Bienvenue dans la Zone, une région vitrifiée de pollutions et de fjords poubelles, un territoire fermé de friches industrielles qui pourrait être les bords de la Mer de Barentz post-soviétique. On y croise des bagnards d'un nouveau genre, reliquat de population salariée restée piégée quand ce bout de péninsule fut déclarée interdit car mortellement contaminé.

Dans ce grand goulag glacial à ciel ouvert, quelques reclus survivent, en communautés diverses ou en solitaire comme Kolya, le grand lapon sculpteur d'ivoire, ou Lyouba, l'orpheline, dernière-née de l'avant chaos.

Je découvre un auteur dont l'écriture m'a charmée par la capacité à peindre ces paysages de toundra. Une plume évocatrice et légère, sans artifice pour décrire les hommes dans la solitude, le silence, le froid, la peur. La nature est omniprésente entre beauté naturelle de la terre de Laponie et misères de civilisations anéanties.

Le monde de ruines industrielles imaginé par Franck Pavloff est d'un réalisme factuel, âpre, digne du cinéma soviétique aux ambiances laides et taiseuses. Cette fiction rejoint les univers littéraires de Makine ou Choplin, avec les mêmes mélancolie et poésie.

Dépaysement garanti et crédibilité effrayante pour qui connait la mentalité russe.
Belle découverte d'un auteur.
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Même si j'ai compris l'histoire contée et son but, certains passages sont restés obscurs, par méconnaissance (je pense) des rites ancestraux des Lapons.
Les actions de Kolia n'étaient pas très claires pour moi.
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Je ne sais pas trop quoi en penser. C'est effectivement poétique, mais je pense que tout ceci sera vite oublié. Grand Nord, Laponie, survie et agressivités incessantes d'une communauté. Rebellion des moins blasés mais qui ne résoudra rien dans le fond. On ne peut même pas parler de forfait par abandon, parce que ceux qui n'abandonnent pas se feront quand même assimiler et perdront d'une manière ou d'une autre.
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Grand Nord arctique, Kolya et Lyouba vivent parmi une communauté de reclus, une poignée de personnes piégées sur ce bout de territoire russe.

En quelques heures, il y a de nombreuses années déjà, les autorités ont vidé une ville de ses habitants, abattu les troupeaux contaminés, enfoui des déchets radioactifs dans une mine qu'ils ont fait murer, condamnant les mineurs qui travaillaient au fond.

Dans « la zone », Kolya le lapon pleure depuis lors son film mineur et essaie d'apaiser sa peine en gravant et offrant de l'ivoire à la terre. Lyouba, elle, est née là, élevée depuis la disparition de ses parents par une vieille bigotte. Celle-ci l'a livrée en pâture à l'auto-proclamé pope le jour de ses 18 ans, puis à d'autres hommes, pour essayer de conjurer le sort et l'infertilité.

Ces deux personnages vont peu à peu s'apprivoiser, apprivoiser leurs peurs également, et unir leurs forces pour contrer l'immobilisme et la peur.

L'écriture se fait l'écho de l'atmosphère lourde, comme d'enfermement, qui règne au sein de cette micro société. le récit vous happe.

Une très belle lecture, que je recommande.
Lien : https://familytripandplay.wo..
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Trois jours pour lire ce petit roman métaphorique, trois jours assez inégaux, le début m'a interloquée, je ne m'attendais pas à ce style très poétique, presque un peu lourd, mais je me suis accrochée et j'ai bien fait. Déjà c'est beau et puis le texte prend de la hauteur et les personnages s'affirment. On entre par la petite porte et on sort par la grande. On en voudrait presque encore un peu !
Pour l'histoire : en abandonnant l'exploitation minière d'un filon du grand Nord, les Russes ont enterré leurs déchets nucléaires et, accessoirement, qqls humains au fond des excavations. Ensuite," la zone" fut interdite. Ceux qui y vivaient, les travailleurs, les peuples lapons, les femmes sont devenus des reclus, irradiés et stériles, effrayés par le monde extérieur, surveillés (du moins le pensent-ils) par des gardiens invisibles et, surtout, enfermés dans leurs systèmes de pensée, leurs dogmes, leurs frayeurs, leurs doutes ... A tel point qu'ils n'hésitent pas à sacrifier ceux qui tentent de fuir, les dissidents, les courageux et la jeune Lyouba (unique femme en âge de procréer) pour l'avenir de leur sinistre communauté. Heureusement, Lyouba a un ami, Kolya, ancien lapon portant le deuil de son fils enfoui dans les mines. Kolya franchit régulièrement les limites de "la zone" pour fouiller la banquise, chasser ou respirer plus librement. Alors Lyouba va le suivre et se libérer de ses propres chaines.
Pour la métaphore : Pavlof est un spécialiste des histoires courtes qui agissent sur les esprits. Dixit Matin Brun. Ici, outre le scandale des goulags nucléaires, on se demande où se situent les barrières et les gardiens invisibles des reclus, de chacun... Oui on a peur de l'inconnu. "Comme tout le monde", ainsi l'affirme Vieras, mais la véritable barrière, le véritable gardien n'est peut-être rien d'autre que cette trouille.
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Dans une zone à la limite de la Laponie et de la Russie des gens sont piégés. Depuis plus de vingt ans cette zone est interdite irradiée. Loubya et Kolya font partie de ces gens qui s'observent, vivent en communauté, survivent et sont prisonniers. Loubya vit avec Misha qui, le jour de ses dix-huit ans l'a offerte aux hommes de la communauté pour la féconder. Mais rien ne vient, hormis une haine farouche. Seul Kolya qui lui apprend les traditions lapones pourra l'aider à s'en sortir. Un roman magnifique, un conte aussi, une histoire sur la terre et l'appartenance de l'homme à cette terre.
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Ils l'appellent la zone, elle est totalement irradiée et ils y vivent abandonnés après avoir servi fidèlement le régime soviétique. «Ils» ce sont des autochtones, des lapons, ainsi que des ouvriers russes et ukrainiens venus de nombreuses années auparavant. Dans cette région glaciale de Mourmansk ils sont regroupés en clans, répartis dans des hameaux, se disent surveillés par des snipers qui les empêchent de quitter ces lieux. Malades à des degrés divers, ils chassent, se saoulent et rêvent d'une improbable évasion pour survivre. Ce roman nous offre le portrait de deux personnages d'exception : Liouba jeune fille d'une vingtaine d'année, au destin tragique et l'homme à la carrure d'ours qui s'acharne à bêcher le permafrost chaque fin d'hiver pour accueillir le printemps et qui entend les cris des morts dans les galeries de mines.
Ce roman est à couper le souffle et d'une poésie sans pareille.
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Avec un style imagé, soutenu, prenant, Frank PAVLOFF plante le décor d'une zone du grand nord contaminée, ravagée et abandonnée à cause de l'inconscience et de la bêtise humaine...
Il nous joue alors un dramatique poème symphonique ou, seules les aurores boréales embrasent l' horizon, avec deux êtres restés volontairement au milieu de quelques autres oubliés.....
Le vieux KOLA , lapon solitaire et ingénieux qui sculpte des figurines dans des os de mammouths et les cache aux yeux d'hommes désespérés et brutaux....
Et la jeune LYOUBA qui vit dans son monde de silence mais conserve sa grâce malgré les blessures que lui imposent les hommes...
Ce poème symphonique sur le thème de la solitude,de la mort et de la désespérance se termine avec le souffle d'un embryon d'espoir car LYOUBA est porteuse d'une nouvelle vie....

Un livre poignant
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Ce roman ne m'a hélas pas transportée, je ne suis pas arrivée à rentrer dedans même si l'intrigue et les personnages étaient intéressants. J'ai trouvé que le livre traînait quelque peu en longueur.
Néanmoins, le roman est écrit dans un style poétique qui envoûte le lecteur.
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Un beau roman mais qui donne froid tout le long de la lecture
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